Burkina / Programme d’urgence pour le Sahel : Des acquis engrangés, mais des défis restent à releverLe conseil d’orientation stratégique du Programme d’urgence pour le Sahel au Burkina Faso (PUS-BF) présidé par le Premier ministre, s’est réuni le mardi 5 décembre 2023, à Ouagadougou, à l’occasion de sa deuxième session ordinaire au titre de l’année 2023. En réponse aux défis sécuritaires menaçant la paix et le développement économique du pays, le gouvernement du Burkina Faso a mis en place un Programme d’urgence pour le Sahel au Burkina Faso (PUS-BF) sur la période 2017-2024. Limité initialement à 30 communes, dont 26 dans la région du Sahel et quatre dans la région du Nord, ce programme s’étend de nos jours à l’ensemble des communes des six régions à forts défis sécuritaires que sont le Sahel, le Nord, le Centre-nord, l’Est, le Centre-est et la Boucle du Mouhoun. Conformément aux textes qui régissent le fonctionnement du présent programme, le Conseil d’orientation stratégique se réunit deux fois par an en session ordinaire pour décliner les orientations sur les questions majeures dudit programme. La présente session, la deuxième de l’année 2023, a permis aux membres statutaires d’examiner l’état de mise en œuvre des recommandations formulées lors des travaux de la première session ordinaire 2023, tenue le 16 juin 2023 ; d’apprécier les résultats obtenus et les performances enregistrées de la mise en œuvre du Plan de travail annuel budgété (PTAB) au 30 septembre 2023. Ce cadre de concertation a permis également d’adopter les rapports d’évaluation préliminaire global de la mise en œuvre du PUS-BF sur la période 2017-2022, et la cartographie des interventions en matière de résilience et de stabilisation du territoire. Le ministre de l’économie, Dr Aboubakar Nacanabo, s’est réjoui du bilan du PUS-BF. A son avis, après cinq années de mise en œuvre, le programme a enregistré des avancées en termes de réalisation d’infrastructures et d’activités socioéconomiques au profit des populations pour renforcer leur résilience. Pour ce qui est de la mobilisation des ressources, il ressort de la communication introductive faite par la directrice générale du développement territorial, que plus de 529 milliards de francs CFA ont étés mobilisés par l’Etat et ses démembrements, soit plus de 490 milliards de francs CFA par les ministères et plus de 29 milliards de francs CFA par les collectivités territoriales. Monique Yarga/Ouédraogo estime à plus de 554 milliards de francs CFA, la contribution des partenaires techniques et financiers notamment l’Union européenne, l’Agence française de développement, le système des nations unies, la Banque mondiale, et l’UEMOA. En dépit des résultats importants constatés sur le terrain, le ministre Nacanabo a noté des insuffisances sur lesquelles il faudrait travailler. « On se rend compte que le taux d’exécution assez faible pour certains projets est dû aussi à l’insécurité », a-t-il relevé. Toutefois, le premier responsable du département de l’économie reste optimiste au regard de l’amélioration de la situation sécuritaire en cours : « Nous allons pouvoir véritablement aller encore plus loin pour réaliser des infrastructures de qualité au profit des populations surtout pour accompagner le relèvement parce qu’il y a des PDI qui retournent dans leurs localités d’origine ». Pour traduire cet engagement en acte concret, l’accompagnement des partenaires techniques et financiers est nécessaire. A l’issue des travaux de cette session ordinaire, des recommandations et suggestions ont été formulées. Au titre des recommandations, les participants ont insisté sur le suivi des projets afin que les réalisations puissent positivement impacter la population. La recommandation majeure est relative à l’élargissement du PUS aux treize régions. « Nous avons besoin de profiter des avantages du PUS dans les autres régions également. Cela va nous permettre de mettre en œuvre certains projets de façon très rapide au profit des populations », a laissé entendre Dr Aboubakar Nacanabo. Aïssata Laure G. Sidibé Vos réactions (1) |