Burkina/culture : Blandine Yaméogo, la reine du Warba célèbre la sortie de son nouvel album « Silmandé »Blandine Yaméogo plus connue sous le nom de la reine du Warba, célèbre la sortie de son nouvel album intitulé Silmandé. C’était au cours d’un point de presse tenu, ce jeudi 30 novembre 2023. La reine du Warba a chanté les six titres de son album « Silmandé » en deux langues nationales, le mooré et le dioula. Les deux cultures de la musicienne, explique-t-elle, ajoutant qu’elle a voulu valoriser d’abord ce qui est « notre identité » c’est-à-dire « qui nous sommes et d’où nous venons ». « Sur le plan international, je suis connue comme une artiste sauf au Burkina Faso. J’ai fait l’harmonie junior ou j’ai accompagné beaucoup d’artistes en chœur vers les années 1981 et 1983. Quand nous prenons l’album que je viens de faire sortir, il y a des prémaquettes que j’ai déposées il y a 25 à 30 ans au BBDA. J’ai remarqué que ce que je chantais il y a 25 ans colle avec la situation que nous vivons aujourd’hui », dit-elle. L’artiste a expliqué ses six titres. « Quand vous prenez Silmandé, les chefs traditionnels je sais il y a beaucoup de choses qui ne disent pas leurs noms. Dans "Silmandé" j’appelle les dima (chefs traditionnels) d’abord avant d’ajouter d’autres chefs traditionnels car on sait que dans la tradition, y a des choses qu’on ne dit pas mais qui existent. Pourquoi ils restent silencieux devant cette situation que nous vivons ? Nos enfants meurent, nos maris et nos femmes meurent. Cela n’est pas facile, donc je lance un appel aux différents dima de se lever ». Dans le titre "Faso", elle demande aux Burkinabè de se pardonner mutuellement et de se donner la main pour avancer. Si l’Afrique n’est pas unie, la situation va se compliquer pour tous. Le troisième titre de l’album est intitulé "Kogo". A ce niveau, la musicienne parle de la forêt. « Aujourd’hui, il n’y a plus de forêt. La ville a absorbé la forêt et les êtres humains sont devenus les animaux. Ce qui fait qu’on se dévore entre nous », laisse-t-elle entendre. "Fourou" (le mariage) est aussi un des titres de la reine du warba. Elle y regrette que la préparation du mariage de nos jours ait tendance à changer. Avant, assure-t-elle, les filles bénéficiaient des conseils de leurs tantes avant qu’elles ne partent retrouver leur mari, mais aujourd’hui cela n’existe plus. Avec le titre "Djourouny" (la corde) elle fait remarquer que la vie est semblable à une corde. L’être humain aussi. « Il suffit qu’on le coupe un peu et tout est fini, entre nous évitons que cette corde ne se casse ». A la question de savoir pourquoi l’omniprésence du rythme du balafon dans ses différents titres, la musicienne répond : « j’ai vécu dans une troupe pendant 50 ans ou j’ai dansé au rythme de ce son. Mais en ce qui concerne les premiers titres j’ai voulu valoriser d’abord ce qui est notre identité qui dit qui nous sommes et d’où nous venons. Je me suis plus focalisée sur la danse et le cinéma, et après j’ai fait la musique parce que j’avais déposé des prémaquettes. » Salimatou Tianabou (Stagiaire) |