Burkina Faso : « Les personnes handicapées sont bien impliquées dans l’organisation des journées qui leur sont dédiées », assure Nandy Somé/DialloLefaso.net
dimanche 23 juillet 2023.Les députés de l’Assemblée Législative de Transition (ALT) se sont réunis en séance plénière ce vendredi 21 juillet 2023 autour de deux questions orales avec débat. Il s’agit des question relatives à la mise en œuvre de la loi N° 017-2014/AN du 20 mai 2014 portant interdiction de l’importation, de la production, de la commercialisation et de la distribution des emballages et sachets plastiques non biodégradables et l’état des lieux de l’organisation des journées dédiées aux personnes handicapées, les raisons de la non implication des personnes handicapées à l’organisation pratique de celle-ci ainsi que le budget alloué au centre national pour les personnes handicapées. Le ministre de l’environnement et celle en charge de l’action sociale ont apporté des réponses à ces deux préoccupations des députés. La séance plénière du jour a été présidée par le 4e vice-président de l’ALT, Daouda Diallo. La deuxième question orale avec débat à la plénière de ce jour est portée par le député Issa Sawadogo et adressée au Premier ministre, représenté par la ministre de la solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille, Nandy Somé/Diallo. Le député interpelait le chef du gouvernement sur l’état des lieux de l’organisation de la journée internationale des personnes handicapées et du forum national des personnes handicapées avec le chef de l’Etat, la non implication au premier rang des personnes handicapées à l’organisation pratique de celle-ci, les engagements du président du Faso pris lors des fora 2018 et 2020 ainsi que le budget alloué au centre national pour les personnes handicapées du Burkina Faso.
Avant de répondre à ces différentes interrogations du député Issa Sawadogo, la ministre de la solidarité et de l’action humanitaire Nandy Somé/Diallo a rappelé qu’au Burkina Faso, il y a 184 975 personnes handicapées âgées de 2 ans et plus, selon le recensement général de la population et de l’habitat de 2019. De cet effectif, 139 787 personnes handicapées vivent en milieu rural contre 41 169 en milieu urbain. À la question de savoir quel est l’état des lieux de l’organisation de la journée internationale des personnes handicapées, de leur non implication au premier rang dans l’organisation pratique des activités de leur journée, puis du budget alloué au centre national des personnes handicapées moteurs, la ministre a laissé entendre que « l’organisation du forum national des personnes handicapées se tient chaque 2 ans ». De façon générale, ce forum est organisé autour des activités d’information et de communication, des panels sur des thématiques d’actualité, les fora régionaux, un dialogue direct entre le président du Faso et les représentants des personnes handicapées de toutes les régions du Burkina Faso. Ce dialogue direct permet de présenter le rapport de synthèse des travaux des fora régionaux, suivi des échanges sous forme de questions-réponses et de dégager les recommandations et engagements du forum qui font l’objet de mise en œuvre et de suivi-évaluation auprès de tous les acteurs impliqués. La ministre en charge de la solidarité a précisé que l’édition 2022 n’a pas pu se tenir au regard de la situation sécuritaire et humanitaire difficile que traverse le pays. « Toutefois, une réflexion est en cours pour tenir la troisième édition, même s’il faut revoir le format au regard des contraintes du moment », soutient-elle.
Quant à la journée internationale des personnes handicapées, elle est célébrée le 3 décembre de chaque année à travers le monde et vise à promouvoir les droits et le bien-être des personnes handicapées dans les domaines politique, socio-économique et culturel. Chaque année, le Burkina Faso commémore cette journée qui offre l’occasion pour l’Etat et les personnes handicapées d’évaluer les actions menées et de faire des plaidoyers pour une plus grande inclusion effective dans tous les domaines de la vie.
La ministre a également affirmé que les personnes handicapées sont impliquées dans la célébration de leur journée. Toutefois des dispositions pourraient être prises pour renforcer leur participation à l’organisation pratique de ces différentes activités.
« S’agissant de l’organisation de la journée internationale des personnes handicapées, je voudrais affirmer ici que les personnes handicapées sont bien impliquées. Par exemple, pour la célébration de l’édition 2022, une personne handicapée a prononcé un discours et une autre a été sollicitée pour livrer une communication au cours du panel, la maîtrise de la cérémonie a été assurée par une personne handicapée visuelle, la restauration des participants a été faite par un service traiteur géré par des personnes handicapées, des coordinations régionales de personnes handicapées (CORAPH) ont pris l’initiative d’organiser des activités commémoratives de la journée au niveau régional avec l’appui technique du ministère en charge de la solidarité », a-t-elle ajoutée. Et pour ce qui est du budget du centre national des personnes handicapées du Burkina Faso, des propositions ont été faites pour sa révision à la hausse, selon la ministre. « Il me plaît de rappeler que le centre national des personnes handicapées du Burkina Faso est une infrastructure publique dont la tutelle a été confiée au département en charge de la solidarité. Le centre a été créé dans le but d’offrir un cadre approprié aux personnes handicapées afin qu’elles puissent exprimer leur savoir-faire, voire leur potentiel à travers la formation professionnelle. Depuis la création de cette structure en 2019, le comité de gestion du centre composé principalement de personnes handicapées bénéficiait d’une subvention de l’Etat d’une valeur de 5 millions de FCFA. Un comité composé de personnes handicapées est chargé de la gestion de ces ressources », a souligné la cheffe du département en charge de la solidarité.
Nandy Somé/Diallo a laissé entendre qu’une mauvaise gestion a entraîné la suspension de cette subvention qui, par la suite a été rétablie. « Notons qu’en 2019, des difficultés de justification ainsi que l’absence de textes statutaires ont entraîné une suspension de ladite subvention. La mauvaise gestion de ces ressources est cause des frictions entre les membres. Pour ce faire, une délégation du département en charge de la solidarité a effectué une visite le mardi 13 juillet 2021 sur le site afin de concilier les protagonistes et de trouver des solutions aux difficultés relevées. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ] Mamadou ZONGO |