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Burkina/Violences sexuelles en ligne : Des enfants outillés sur une bonne utilisation des TIC

Lefaso.net
vendredi 30 juin 2023.

 

Le Bureau international des droits des enfants (IBCR) a tenu un panel sur le thème « Les Technologies de l’information et de la communication (TIC) et les violences sexuelles en ligne », ce vendredi 30 juin 2023 à Ouagadougou.

Dans le cadre du projet « Prévenir et lutter contre les violences sexuelles et sexistes à l’égard des enfants au Burkina Faso », le Bureau international des droits des enfants (IBCR) a organisé un panel au profit des enfants. Il s’agit, selon les organisateurs, de créer un cadre d’échanges entre les enfants du comité consultatif, les spécialistes afin de mieux défendre les droits des enfants.

Ce panel va permettre également la participation du comité consultatif des enfants à la commémoration de la Journée de l’enfant africain à travers le renforcement des compétences sur l’usage approprié des Technologies de l’information et de la communication (TIC) et les Violences sexuelles en ligne (VSL). C’est ainsi que le thème du panel est « Les TIC et les violences sexuelles en ligne ».

Pour Beatrice Nacoulma, la coordonnatrice technique dudit projet, ce panel rentre dans la dynamique de la commémoration de la Journée de l’enfant africain. « Nous avons voulons marquer cette journée avec les enfants du comité consultatif du projet par un panel sur les TIC, qui est d’actualité surtout avec la crise sécuritaire », a-t-il justifié.

Pour Béatrice Nacoulma, une rencontre d’échanges sur l’importance de la Journée de l’enfant africain s’est tenue avant ce panel.

A travers cette activité, l’IBCR veut donner des informations aux enfants du comité, car c’est un organe de veille. « Ce sont les enfants qui doivent veiller à la mise en œuvre du projet, veiller à ce que les droits de l’enfant soient effectivement promus », a affirmé Beatrice Nacoulma.

« Les TIC ont plusieurs avantages mais aussi plusieurs inconvénients »

Selon le directeur de cabinet de la ministre en charge du genre et de la famille, Soumèla Sakho, c’est une ingénieuse idée de l’IBCR qu’il faut saluer. L’ONG a pu associer les enfants autour de la célébration du mois de la famille et de l’enfant, qui se déroule du 15 mai au 16 juin. « Cette année, le thème de la journée a porté sur les enfants et l’environnement numérique. Le panel va permettre aux enfants de les informer, les éduquer sur les TIC et sur la question des violences sexuelles en ligne, qui sont des problématiques très prégnantes au Burkina Faso », a-t-il indiqué.

Dans son intervention, Soumèla Sakho a conseillé aux enfants le bon usage des téléphones portables, qui est un outil à leur portée.

Avec deux communications axées sur l’utilisation saine des TIC, les participants semblent avoir leurs comptes. C’est le cas de Yé Awa Coulibaly, élève en classe de 4e au Lycée Nelson Mandela. « J’ai reçu plus d’informations que j’ignorais », a confié la jeune fille. Au cours de ce panel, elle a tiré leçon de ses habitudes. « Je faisais beaucoup de photos et vidéos pour les publier. Aujourd’hui, j’ai vu qu’il n’est pas bon de publier les photos au hasard. Même à mes camardes, c’est interdit. Donc je dois faire plus attention maintenant », a-t-elle affirmé.

Selon Yé Awa Coulibaly, la mauvaise utilisation des TIC peut détruire l’avenir de quelqu’un.

Yé Awa Coulibaly a justifié sa résolution : « ce n’est pas bon parce qu’une personne peut prendre ta vidéo et aller publier quelque part. Après quand tu vas vouloir être une autorité, ça peut t’empêcher d’être ce que tu veux ».

Dénoncer…

Le constat est pareil du côté de Sheila Luchress Somda. « J’ai retenu que les TIC ont plusieurs avantages mais aussi plusieurs inconvénients. J’ai retenu que les inconvénients sont plus nombreux que les avantages », a confié l’élève en classe de 4e. En tant que membre du comité consultatif, elle compte informer ses autres camarades sur les avantages et les inconvénients des TIC afin qu’ils puissent eux aussi être bien informés.

En cas de harcèlement ou toute forme de violence sur internet, Sheila Luchress Somda sait désormais vers qui s’adresser. « Je peux aller signaler à la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC) pour qu’ils m’aident à retenir la personne », a-t-elle laissé entendre.

Sheila Luchress Somda est devenue une ambassadrice de bonne utilisation des TIC.

Et quand il s’agit d’une autre personne, « en tant que camarade, je dois l’épauler, la soutenir et lui dire d’aller informer la BCLCC afin qu’on puisse l’aider ».
Le Bureau international des droits des enfants (IBCR ou Le Bureau) est une organisation non gouvernementale internationale établie à Montréal (Canada) et agissant pour les droits de l’enfant depuis près de 30 ans dans le monde. Sa mission est de promouvoir et protéger les droits de l’enfant dans le monde, en renforçant les systèmes de protection de l’enfant et les compétences de celles et ceux qui les composent.

Au Burkina Faso, l’IBCR est présent depuis 2015 avec un premier projet terminé en 2020. Le Bureau met actuellement en œuvre un projet sur la période 2021-2026 visant à prévenir et lutter contre les violences sexuelles et sexistes à l’égard des enfants, avec le soutien financier d’Affaires mondiales Canada.

Cryspin Laoundiki
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