Agriculture au Burkina : Un atelier pour réfléchir à la contribution de la technologie du biodigesteur à l’amélioration de la productivité

Le Burkina Faso met en œuvre depuis 2009, le Programme national de biodigesteur (PNB-BF) avec l’accompagnement de partenaires. Cette technologie offre d’excellentes perspectives pour l’amélioration de la productivité agricole. En effet, en plus de produire du biogaz pour l’éclairage et la cuisine, le biodigesteur produit également des biofertilisants (effluents/compost) qui permettent de contribuer à la récupération des terres dégradées et à l’amélioration de la fertilité des sols des exploitations agricoles.

Les participants à l’atelier formuleront des recommandations pour soutenir la mise à l’échelle de l’utilisation du compost issu du biodigesteur

Ces biofertilisants offrent ainsi des perspectives intéressantes en ce qui concerne la sécurité alimentaire, le développement des filières agroécologiques et biologiques. Ils offrent aussi bien plus d’avantages que les engrais chimiques qui chaque année, coûtent des milliards de FCFA au gouvernement en termes de subvention pour les producteurs.
Il est de ce fait nécessaire de réfléchir à une meilleure valorisation des biofertilisants produits à partir du biodigesteur.

Et c’est ce à quoi répond cet atelier d’échanges sur la contribution de la technologie du biodigesteur à l’amélioration de la productivité des exploitations agricoles familiales au Burkina Faso, organisé par le PNB- BF et l’Alliance pour le biodigesteur en Afrique de l’Ouest et du centre (AB/AOC). À travers cet atelier, il s’agit de convaincre les autorités et décideurs des institutions gouvernementales et les bailleurs de fonds de porter à l’échelle, la valorisation du compost du biodigesteur.

« Dans un contexte mondial marqué par les changements climatiques et ses corollaires, un contexte international marqué par la hausse des prix des intrants agricoles et un contexte national marqué par l’insécurité civile avec près de deux millions de personnes déplacées internes, il est de notre devoir de trouver des réponses adéquates et adaptées aux besoins alimentaires de nos populations (...) C’est à ce titre que la valorisation du biodigesteur trouve son intérêt dans les exploitations agricoles car, au-delà de fournir de l’énergie de cuisson propre, il permet de disposer d’un compost de qualité pour la restauration de la fertilité des terres cultivées en appoint aux engrais chimiques », a laissé entendre le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques, Saïdou Sankara.

Saïdou Sankara, SG du ministère de l’Agriculture souligne que le biodigesteur fournit un compost de qualité qui améliore la productivité agricole

Il souligne que le biodigesteur domestique offre un potentiel de production annuelle de 42 tonnes de compost. Ce qui permet au producteur de disposer d’un fertilisant organique, qui est un facteur déterminant pour améliorer la productivité de son exploitation agricole.

Au cours de cet atelier, il s’agit entre autres, de permettre aux participants d’avoir une meilleure connaissance sur le biodigesteur et son compost, d’échanger sur les initiatives de promotion des engrais organiques et de formuler des recommandations pour soutenir la mise à l’échelle de l’utilisation du compost et le développement de la filière du biodigesteur.

En prélude à la tenue de l’atelier, les participants ont effectué une visite de terrain pour voir l’usage qui est fait du biodigesteur. Sur le premier site situé à Bassemyam, ils ont pu voir comment se fait la production et la commercialisation du compost. Et sur le deuxième site situé à Ipelcé, les participants ont pu voir comment le biodigesteur est valorisé par un ménage rural qui utilise le compost pour sa production agricole.

Issa Sawadogo, coordonnateur du Programme national de biodigesteur du Burkina Faso

Issa Sawadogo, coordonnateur du programme national de biodigesteur du Burkina Faso, soutient que le biodigesteur est un outil complet pour le producteur car il intègre à la fois l’élevage et la production végétale.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net