Nouveau gouvernement : Les attentes des citoyensDepuis le 4 janvier 2006, le Burkina Faso dispose d’un nouveau gouvernement. Une équipe de 34 membres a été constituée pour la mise en œuvre du programme de Blaise Compaoré intitulé, « Le progrès continu pour une société d’espérance ». Sidwaya donne la parole à des citoyens qui expriment leurs attentes par rapport à la nouvelle équipe. Un micro trottoir réalisé le mercredi 14 janvier 2006 dans les rues de Ouagadougou. S. Raphaël Ouédraogo, élève inspecteur du travail : J’attends de ce nouveau gouvernement qu’il fasse mieux que ce qu’on a vu dans les années antérieures. Dans le passé, on a connu beaucoup de difficultés aussi bien au plan politique, économique que social. Il faut donc que ce gouvernement travaille à résoudre ces problèmes, qu’il songe à améliorer la situation des travailleurs. La situation de façon générale, s’est un peu détériorée et nous pensons qu’il est nécessaire de mettre l’accent sur les secteurs essentiels de notre pays. Cela permettra aux uns et aux autres de s’en sortir. J’attends donc de ce gouvernement, surtout que c’est un Yonli III, qu’il travaille à mériter sa place et peut-être un Yonli IV. Ibrahim Zizien, agent de CASADES : Issouf Demé, petit commerçant : Nous attendons de ce nouveau gouvernement, qu’il travaille à réduire les taxes imposées aux commerçants. On a l’impression que ceux d’en haut s’enrichissent plus que ceux d’en bas. Or tout le monde devrait profiter des richesses de notre pays. On dit que le Burkina est pauvre mais on voit des véhicules rares, des châteaux en construction, pendant que d’autres ont des difficultés pour se nourrir. On ne peut pas, comprendre. Nous ne disons pas que nos dirigeants ne travaillent pas mais qu’ils œuvrent à améliorer réellement les conditions de vie des Burkinabè Moumouni Tassembédo, petit commerçant : Moussa Maïga, cultivateur : Nous demandons simplement au gouvernement de bien travailler. Nous voulons que le nouveau gouvernement travaille à développer le Burkina, à améliorer la santé de la population. Si un paysan est en bonne santé, cela lui suffit. Mme Françoise Bouyain, secrétaire : Le prix de l’essence a augmenté, les salaires n’augmentent pas et nous souffrons. Le gouvernement est là ; c’est toujours les mêmes têtes, les mêmes personnes, nous ne pouvons pas continuer ainsi. Jean-Paul Bonkoungou, vendeur de téléphones cellulaires : Nous souhaitons ensuite que le gouvernement travaille sérieusement à lutter contre le chômage des jeunes à travers la création de petites structures pouvant employer les jeunes, etc. Nous voyons des jeunes se promener à longueur de journée pour vendre des médicaments de la rue et qui sont traqués par la police, or c’est par manque d’emploi qu’ils s’adonnent à cette pratique. Il faut que la nouvelle équipe travaille à insérer les jeunes chômeurs dans des structures. Nous voulons quatrièmement, que le gouvernement s’occupe des filles sans emploi et sans mari qui s’adonnent à la prostitution. Il faut leur trouver des emplois. Enfin, il faut que le gouvernement facilite les activités commerciales. En travaillant de cette façon, tout ira bien dans notre pays. Sylvain Dabiré, office - manager au Groupe EDIFICE : Mahamoudou Bikienga : Nous sommes content de la nouvelle équipe mais nous tenons à souligner quelques problèmes. Il y a d’abord la pauvreté ; nous voulons que le gouvernement travaille à lutter contre la pauvreté. Nous demandons également que la nouvelle équipe aide les commerçants. On nous a rassuré que le grand marché Rood-woko serait reconstruit après l’élection présidentielle, mais jusque-là rien n’est fait et nous ne comprenons rien. Le marché Rood-woko représente notre café et notre cacao ici, il n’y a ni champ de café ni champ de cacao au Burkina. C’est le commerce qui rapporte le plus et il faut que le gouvernement ait pitié des commerçants. Abdoul Dramane Ouédraogo, commerçant : Mohamed Guissou, maintenancier en informatique : A. Sangaré, fonctionnaire au ministère des Transports : J’attends du nouveau gouvernement une efficacité continue parce qu’il faut le reconnaître, le précédent a fait un travail remarquable. J’en sais quelque chose, parce que je suis dans l’administration et je sais ce qui se passe. Dans ce nouveau gouvernement, il y a eu création de nouveaux ministères. On comprend, mais on ne voit pas très clairement comment cela va se passer. Nous pensons qu’il n’y a pas eu de changement. Ce qui est un des objectifs du président du Faso parce qu’une grande rupture aurait certainement eu des conséquences sur la continuité de certains dossiers et du programme du chef de l’Etat. Je crois que tous ceux qui sont au gouvernement sont des fils de ce pays qui aiment ce pays et à mon avis, il ne doit pas avoir de problèmes... Moussa Dioma (élève fonctionnaire à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature ENAM) : Après les élections, on s’attendait beaucoup plus à un bouleversement. Mais dans la perspective des élections communales et législatives qui viennent, on peut dire que le gouvernement répond d’une manière générale à nos attentes. Concernant le ministère des Transports où M. Gilbert Ouédraogo a été nommé, je me dis que c’est ce qu’il attendait, c’est-à-dire pouvoir faire partie du gouvernement et essayer de construire le Burkina Faso. Parce qu’en réalité, qu’on soit de l’opposition ou du parti majoritaire, je me dis que la préoccupation de tout un chacun doit être la prise en compte des intérêts supérieurs de la Nation. Si le gouvernement peut répondre aux attentes de la population, c’est tant mieux. Seydou Fofana, (exportateur dans le domaine du karité) : J’attends du nouveau gouvernement une certaine rigueur dans le travail, parce que je sais que nous avons la paix dans le pays et cela est très fondamental même du point de vue des affaires parce que dans un pays où il n’y a pas de paix, il n’y a pas d’affaires. C’est pourquoi, je suis très heureux que ce gouvernement soit reconduit et comme j’ai entendu les interviews des uns et des autres, qu’il y ait de la rigueur dans le travail. Cela est très important. Il n’y a que le travail qui paie. Cela est très important. Pour ce faire, je demanderai qu’on puisse mettre l’accent sur la possibilité de donner une certaine faveur aux entreprises pour qu’elles puissent créer des emplois afin que les jeunes qui sont à la traîne puissent gagner du boulot et partant de là, nous pensons que les choses vont évoluer positivement. Que cette paix qui est là puisse être consolidée car, celui qui travaille et qui gagne de l’argent ne pense plus à faire du désordre. C’est pourquoi je pense que ce nouveau gouvernement a du pain sur la planche et doit encore contribuer à renforcer les acquis de l’ancien gouvernement. Fati Ouédraogo, étudiante en fin de stage : On va donc continuer à manger la même sauce. En tout cas pour moi, qu’on reste ministre jusqu’à 10 ans ou 15 ans, c’est trop. Le Burkina regorge d’hommes et de femmes assez compétents pour remplir les mêmes fonctions. Mme Zo, ménagère : Nous souhaitons que le nouveau gouvernement se préoccupe plus du cas de nos enfants dont la plupart sont au chômage. Et également, qu’il fournisse plus d’efforts en vue d’une amélioration des conditions de la femme burkinabè. Adama Ouédraogo, taximan : Moi, je pense que le grand problème du Burkina, c’est le chômage. Ce gouvernement doit beaucoup travailler dans ce sens. Partout on voit des jeunes désœuvrés qui finissent par s’adonner au banditisme. Il y a également beaucoup de filles qui se prostituent faute de travail. C’est vrai que c’est difficile de lutter contre le chômage, mais si le gouvernement met un peu du sien, il peut y arriver. Il suffit d’avoir la volonté. Au total, notre souhait est que d’ici la fin de son mandat, ce nouveau gouvernement s’engage auprès des jeunes, afin de mettre fin au chômage. Ahmed Ouédraogo, commerçant : Enok KINDO Sidwaya |