Menaces sur les libertés d’expression et de presse : Un appel de détresse à l’endroit des légitimités coutumières et religieusesLefaso.net
jeudi 22 décembre 2022.Le citoyen Moïse Diallo lance un appel à l’endroit des autorités coutumières et religieuses et leur demande de s’impliquer pour la sauvegarde des libertés d’expression et de presse. Je ne suis peut-être pas celui-là qui devrait lancer un tel appel étant donné que je suis un citoyen anonyme dont le point de vue n’a peut-être d’importance que pour lui-même. N’empêche ! En tant que Burkinabè jouissant de tous ses droits et reconnaissant la légitimité des autorités traditionnelles, coutumières et religieuses qui, à leur tour, sont à l’écoute de tous les Burkinabè, j’en conclus que je serai au moins lu. Dans l’hypothèse où mon argumentaire se révèle non pertinent, je compte sur l’esprit disposé au pardon des chefs traditionnels et coutumiers et des leaders religieux pour être cléments à mon égard. Honorables légitimités traditionnelles, coutumières et religieuses, vous êtes, du fait de vos rangs respectifs, dignes d’estime et votre respectabilité n’est point récusable ; c’est d’ailleurs là le sens de l’adjectif honorable, Honorables légitimités traditionnelles, coutumières et religieuses, Honorables légitimités traditionnelles, coutumières et religieuses, En effet, la cadence des institutions judiciaires à se saisir de ces situations de menace sur la vie d’autrui doit davantage prendre de l’allure au regard des multiples défis titanesques qui nous assaillent et compte tenu du fait que la justice est l’un des instruments qui, bien administrée et bien exercée, crée les conditions favorables à l’avènement d’une société cohésive. Elle procure ainsi un sentiment d’égalité de tous devant la loi et devient une des thérapies non militaires et non sécuritaires à la crise actuelle que le pays vit. Honorables légitimités traditionnelles, coutumières et religieuses, Il n’y a pas non plus eu d’actions robustes qui ont été menées pour dissuader les croisades liberticides de ces personnes se disant soutiens inconditionnels du président de la Transition, chef de l’Etat le capitaine Ibrahim Traoré. Certes, tout régime politique doit œuvrer à obtenir des soutiens ou en accepter de sorte à disposer de la base sociale la plus large possible pour se légitimer et mettre en œuvre son programme. Toutefois, si ces soutiens en viennent à être animés par des velléités de privation de certains citoyens de leurs libertés et de leurs droits, il y a lieu de se demander si ceux-ci ne travaillent pas, en fait, à effriter la légitimité de leur chef au lieu de la consolider et de l’élargir. Honorables légitimités traditionnelles, coutumières et religieuses, Ainsi, dans la résolution des crises sociopolitiques qui jalonnent l’histoire du Faso, vous possédez une expertise certaine et la légitimité des institutions multiséculaires que vous incarnez n’est mise en doute par personne même si ces derniers temps certains d’entre vous ont été la cible injuste de quelques individus mal informés ou manipulés par des gestionnaires d’officines politiques à cours de grain à moudre. Honorables légitimités traditionnelles, coutumières et religieuses, Si, en plus de la crise structurelle dont le terrorisme est tantôt la cause et tantôt la conséquence, devrait s’ajouter une chape de plomb sur les libertés fondamentales des citoyens, je crains que les personnes de qui vous détenez votre légitimité ne soient plus à vos côtés ou que le pays s’embrase davantage. Dans ces conditions, que vaudrait un chef traditionnel, coutumier ou religieux sans entourage ? Rien naturellement ! Malgré le risque que vous courrez en vous exprimant, ce risque est, de mon point de vue, autrement moins grand que les conséquences du fait de ne rien dire. Respectueusement vôtre. Moïse DIALLO |