Burkina Faso : Pro-DIVE réuni les leaders coutumiers et religieux autour d’une même tableLefaso.net
jeudi 15 décembre 2022.Les acteurs du projet « Promotion du dialogue interreligieux et du vivre ensemble au Burkina Faso (Pro-DIVE) ont organisé, ce jeudi 15 décembre 2022 à Ouagadougou, un atelier de partage des acquis du projet. Pro-DIVE a débuté le 1er septembre 2020 et prend fin ce jour avec l’atelier. Il a concerné trois régions qui sont les régions du Sahel, de l’Est et du Nord. Le coordonnateur de l’Union fraternelle des croyants de Dori (UFC-Dori), François Ramdé, a indiqué que le projet a contribué à la stabilité dans les régions dans lesquelles il intervient en mettant en contact plusieurs protagonistes. Le programme a surtout mobilisé les leaders coutumiers et religieux pour établir le dialogue entre les communautés. « Un leader mobilisé c’est beaucoup de personnes mobilisées avec lui. Notre souhait, c’est que la question de la religion ne soit pas mal exploitée ou mal appréhendée mais plutôt bien utilisée », a laissé entendre le coordonnateur. Pour lui, la religion peut permettre à l’homme de s’assagir, de vivre mieux et d’être bien envers les autres. Selon M. Ramdé, le projet a permis de soutenir un certain nombre d’initiatives dans le cadre des rencontres interreligieuses. « Le fait de pouvoir fréquemment discuter a permis de lever certains aprioris. Parce que, parfois, quand il n’y a pas de proximité, il y a des aprioris qui prennent le dessus. Ce qui peut créer de la distanciation entre les uns et les autres » a-t-il relevé. L’enseignant-chercheur, Jacob Yarabatouala de l’université Pr Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou pense que c’est une bonne initiative de créer des cadres de rencontre entre les leaders coutumiers et religieux en cette période où le vivre ensemble au Burkina Faso va mal. « De ce que j’ai vu dans le film de capitalisation où des témoignages des bénéficiaires, on se rend compte que chacun avait des aprioris. Grâce au projet, les positions ont évolué positivement. Aujourd’hui, on a encore de la chance, même si notre cohésion sociale est en mal. La chance c’est que le dialogue est encore possible. Du moment où des femmes et des hommes s’asseyent autour d’une même table pour discuter et se demander : notre pays va mal qu’est-ce qu’on peut faire ? A partir du dialogue et de la discussion on trouve des solutions », estime l’enseignant-chercheur. L’abbé Jules Nikièma, curé de la paroisse de Gorom Gorom a révélé que grâce au projet, plusieurs différends ont été réglés à Gorom Gorom. Il a également ajouté que le dialogue, la parenté à plaisanterie et l’arbre à palabres ont joué un grand rôle dans la résolution des crises. Dans cette localité, d’après le curé, le projet a initié la journée des communautés. Cette journée a réuni toutes les communautés présentes dans la zone. Et les résultats obtenus à l’issue de cette rencontre étaient positifs. A Seytenga, le projet a organisé des journées de sensibilisation des leaders religieux et coutumiers et dans les foyers coraniques, a dit Souleymane Cissé, point focal du projet à Seytenga. Au regard du résultat positif du projet, M. Cissé souhaite qu’il ne prenne pas fin. Ramata Diallo |