Environnement : Les Aires ou territoires du patrimoine autochtone communautaire (APAC) tiennent leur troisième assemblée nationaleLEFASO.NET
mardi 8 novembre 2022.Les 8 et 9 novembre 2022, se tient à Ouagadougou, la troisième assemblée nationale des Aires ou territoires du patrimoine autochtone communautaire (APAC) du Burkina. Une occasion pour les communautés engagées dans la préservation de ces espaces, de faire le point des activités menées, de réfléchir sur celles à entreprendre pour améliorer la gouvernance et freiner la dégradation mais aussi formuler des propositions à l’endroit des autorités pour l’adoption de politiques favorables à la conservation des espaces. Les aires ou territoires du patrimoine autochtone communautaire (APAC) regroupent les forêts villageoises, les bosquets sacrés, les points d’eau sacrés, les aires de pâture, bref, tout ce qui est ressource naturelle d’importance conservée par les communautés. C’est un concept mondial, qui permet d’accompagner les communautés à la base dans la préservation de ces espaces, d’où elles tirent plusieurs avantages. Au Burkina Faso, c’est en 2016 que la dynamique des APAC a été amorcée grâce à l’association Nature et développement (Natudev). Ce sont à ce jour plus de 70 000 APAC qui ont déjà été identifiées sur l’ensemble du territoire burkinabè. De six communautés au départ, l’Association des APAC (ASAPAC), compte à ce jour une trentaine de communautés engagées dans la préservation de leurs aires. A en croire Alexis Kaboré, président de l’association Natudev et coordonnateur du consortium mondial APAC pour le Sahel, les APAC constituent un gros potentiel qui aide à la lutte contre les changements climatiques, à la lutte contre la perte de la biodiversité et à la lutte contre la désertification. C’est pourquoi les communautés fournissent un ensemble d’efforts pour préserver les sites. C’est ainsi qu’elles travaillent à travers des systèmes d’aménagement à récupérer les terres dégradées, procèdent à des reboisements qui permettent de restaurer le couvert végétal, etc. Mais face à certains phénomènes nouveaux et extérieurs comme l’orpaillage, la promotion immobilière, l’agriculture extensive, la carbonisation, les braconnages, les feux de brousse, etc., les communautés ont de plus en plus besoin d’être accompagnées pour une meilleure préservation de leurs aires. C’est dans ce sens que le consortium mondial APAC section du Burkina Faso, leur apporte son appui pour faire face à ces nouveaux défis, à travers la réalisation d’inventaires, de cartographies, d’études, ainsi que l’installation de panneaux et pistes périmétrales qui servent à minimiser les risques de feux de brousse. Au cours de l’assemblée nationale qui se tient durant deux jours et qui réunit les communautés engagées, les participants vont faire le point des activités menées, formuler des propositions pour les communautés pour améliorer la gouvernance et freiner la dégradation mais aussi à l’endroit des autorités pour l’adoption de politiques favorables à la conservation de ces espaces essentiels au bien-être des populations. Dans la mise en œuvre des différentes activités, l’APAC a pu bénéficier de l’accompagnement du programme de micro financement du Fonds pour l’environnement mondial au Burkina Faso. Selon son coordonnateur national, Noël Ouédraogo, sa structure a porté main forte à l’APAC dans le domaine technique, en ce qui concerne la mise en place de l’assemblée nationale des APAC, la mise en place des structures APAC dans les villages ainsi que d’un groupe de réflexion qui accompagne Natudev pour l’organisation des APAC au niveau du Burkina. Des fonds obtenus avec la coopération allemande, ont aussi servi à financer plus de neuf projets qui ont permis la mise en place d’APAC dans plusieurs villages. Le programme de micro financement du Fonds pour l’environnement mondial, entend poursuivre le soutien apporté aux APAC, pour une meilleure préservation de l’environnement. Armelle Ouédraogo/Yaméogo |