Cinéma au Burkina : "Malaïka, Patrimoine culturel d’une nation", un dessin animé made in Burkina

L’héroïne est une adolescente albinos de 13 ans, résidant à Ouagadougou et qui est très active sur les réseaux sociaux. Tout au long des épisodes, elle va faire découvrir au public, la culture des communautés ethniques du Burkina Faso. Les principaux thèmes abordés sont en rapport avec l’art et l’artisanat, le sport et les loisirs, les rites et coutumes, les funérailles, l’environnement, etc…

Des gadgets à l’effigie de l’héroïne Malaïka sont en vente

Malaïka s’est donnée pour mission de s’informer sur les fresques murales de Tiébélé , sur le chapeau de Saponé, sur les vanneries de Banfora ; sur les luttes en pays San, sur les tirs à l’arc chez les Lobi, sur les courses de chameaux en pays peulh, sur la danse du ‘’binon’’ chez les Gourounsi ; le ‘’ Nabasga ’’ de Zorgho, le géomancie du Gourma ; les funérailles chez les Lobi, des sorties de masques de Dédougou ; les silures sacrés de Dafra, la charte des Dozos, etc.

Serge Dimitri Pitroipa, coproducteur et coréalisateur de la série ‘’ Malaïka, Patrimoine culturel d’une nation’’

Malaïka est accompagnée dans cette aventure par "I", une intelligence artificielle. Les réalisateurs de la série de dessins animés sont André Daniel Tapsoba et Serge Dimitri Pitroipa. Selon Serge Dimitri Pitroipa, le personnage principal est une albinos parce que cette frange de la population est sous représentée à l’écran. Ils ont voulu par la même occasion apprendre aux enfants des valeurs comme l’acceptation de l’autre et la cohésion sociale. Moussa Hié est le président de l’Association pour la promotion et la protection des albinos. Présent à la projection, il a félicité les réalisateurs. « On n’avait jamais vu cela auparavant. Nous remercions les auteurs de cette œuvre qui ont pensé aux albinos. L’Albinos est à chaque fois mis à l’écart. Je pense que si on nous met en lumière, cela va faciliter la sensibilisation », a-t-il confié.

Moussa Hié , président de l’Association pour la promotion et la protection des albinos

Serge Dimitri Pitroipa a expliqué que les chaînes de télévision africaines sont inondées de dessins animés d’autres cultures. Avec la production de cette série d’animation, ils ont souhaité que les chaînes insèrent des programmes qui mettent aussi en avant la culture burkinabè et africaine et, pourquoi pas, que d’autres pays du monde puissent découvrir les productions africaines.

La réalisation de cette série de dessins animés nécessite des moyens consistants. Chaque épisode coûte environ 7 millions de FCFA. Sur les 26 épisodes, cinq ont été réalisés. Les producteurs ont demandé un accompagnement financier à ceux qui peuvent le faire afin qu’ils poursuivent cette aventure. Car leur projet, au-delà de l’aspect ludique, est didactique et va permettre aux jeunes africains de suivre des programmes nés sur le continent. Déjà, la chaîne de télévision BF1 a commandé des épisodes. Les réalisateurs ont en projet de reproduire en BD, "Malaïka, Patrimoine culturel d’une nation".

Samirah Bationo
Lefaso.net