Situation au FONER : L’ANEB et l’UGEB annoncent une grève de 48 heuresLefaso.net
lundi 7 mars 2022.Ceci est une déclaration de l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB) et de l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB) sur la situation du Fonds national pour l’éducation et la recherche (FONER). Camarades étudiantes et étudiants, Sur le plan académique le LMD, le nouveau régime général d’études et la déconnexion des promotions font de plus en plus de victimes (accroissement du retard, taux de réussite catastrophiques, bâclage de la formation des étudiants, …). A ces difficultés s’ajoute la négation des espaces de liberté comme le témoigne la répression dans le sang des bacheliers de 2019 de l’UFR SEG (qui ne savaient pas encore s’ils allaient passer en année supérieur ou redoubler) le 7 décembre 2020 lorsqu’ils ont voulu s’opposer à ce que ceux de 2020 commencent les cours des matières majeurs du S1. C’est dans un tel contexte où les étudiants peinent à survivre que les autorités ont décidé du rejet de 5.563 dossiers d’étudiants et du non lancement de la session spéciale du FONER à la 4e session du comité de financement du FONER qui s’est tenue le 17 février 2022. Camarades étudiantes et étudiants, La douleur ne fut que plus forte lorsque le 17 février 2022 le comité de financement a décidé du rejet de 5.563 dossiers (dont 4.693 pour l’aide et 870 pour le prêt) sur les 22.494 dossiers reçus par le FONER à cette session, et du non lancement de la session spéciale (qui permet à tous les étudiants qui, du fait du retard académique ne disposent pas de résultats jusqu’à la dernière session ordinaire de renouveler leurs allocations). Les motifs qui ont prévalu à ces décisions sont l’insuffisance de ressources, moyenne insuffisante pour des étudiants qui ont 11/20 de moyenne, le statut de boursier pour des étudiants qui n’ont jamais bénéficié de la bourse, le problème de CNIB parce que simplement l’étudiant a téléchargé une seule face de la CNIB, … Ces motifs sont fallacieux et ne sauraient être acceptés par des étudiants. C’est dans cette logique de durcissement des conditions de vie des étudiants que s’inscrit l’atelier de relecture des textes du FONER qui s’est tenu à Koudougou du 4 au 6 octobre 2020. En effet, il a décidé du durcissement des conditions d’octroi de l’aide (l’âge passe de 26 ans à 23 ans, la moyenne passe de 5 à 8/20, …) et du prêt (taux de remboursement passe de 3% à 7% comme dans les banques). Et ces décisions, selon l’atelier, doivent prendre effet au cours de cette année académique 2021-2022, c’est-à-dire avec les bacheliers de 2021. Ces décisions s’inscrivent dans un ensemble de mesures politiques dont la finalité est de chasser le maximum d’étudiants hors du campus et de privatiser progressivement notre enseignement supérieur. Ainsi, les enfants de pauvres n’auront plus droit au bénéfice du savoir. Voilà pourquoi, après l’audience du comité exécutif de l’ANEB/Ouaga avec la direction générale du FONER le 23 février 2022, les étudiants se sont réunis en Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) le 1er mars 2022 et ont décidé d’une grève de 48 heures les 9 et 10 mars 2022, ponctuée d’un sit-in le 9 mars à la direction générale du FONER pour exiger : 1- La prise en compte de tous les dossiers rejetés pour des motifs injustes ; Camarades étudiantes et étudiants, L’histoire nous enseigne qu’il n’y a que par la lutte organisée que nous arriverons à défendre nos intérêts et à arracher des acquis. Pour ce qui est de l’aide FONER, elle a été acquise en 1997-1998 après une année de lutte des étudiants sous la bannière de l’ANEB. C’était alors dans un contexte de désengagement de l’Etat des secteurs sociaux de base (santé, éducation, ...) suite à la souscription de notre pays en 1991 au Programme d’ajustement structurel (PAS). L’une des conséquences de cette décision politique au niveau du supérieur a été le contingentement des bourses à 500 bourses par an. Cette situation a créé une nouvelle race d’étudiants en son temps : les étudiants non boursiers. C’est ainsi que l’ANEB imaginât le principe d’une aide pour les étudiants en 1996-1997. L’acquis en 1997-1998 n’a concerné que seulement 71 étudiants (ceux qui étaient dans les conditions de la bourse mais qui n’en bénéficiaient pas du fait du contingentement) et à un taux de 100.000 F non renouvelable. Le taux actuel de l’aide qui est de 175.000 F, l’élargissement de sa base d’octroi et son renouvellement chaque année ont été le fruit d’âpres luttes de nos devanciers au fil des années. Nous nous devons de nous armer davantage de courage et de détermination pour défendre fermement ce que nos devanciers ont acquis dans la sueur et le sang et engranger d’autres acquis. Faisons des 48 heures de grève un franc succès. Pain et liberté pour le peuple |
Vos commentaires
1. Le 7 mars 2022 à 21:45, par Lom-Lom En réponse à : Situation au FONER : L’ANEB et l’UGEB annoncent une grève de 48 heures
C’est certainement une grève préparée Basolma BAZIE ! On espère qu’il aura le courage de sortir gueuler pour soutenir les enfants, les encourager à tout casser et exiger du gouvernement de ses camarades du MPSR de tout reconstruire, reequiper les locaux vandalisés. Eh, la politique au Burkina, une continuité depuis le coup d’Etat de Blaise Compaoré en Octobre 1987.
2. Le 7 mars 2022 à 21:54, par De Balzac En réponse à : Situation au FONER : L’ANEB et l’UGEB annoncent une grève de 48 heures
Une décision sage pour la transition serait de fermer toutes ces universités pendant une période de trois ans et Investir massivement dans les infrastructures universitaires et les re-ouvrir dans trois ans. C’est la seule condition pour finir avec les retards, sinon toutes les mesures jusque là n’ont pas apporté les solutions escomptées.
3. Le 7 mars 2022 à 22:07, par Cap secours En réponse à : Situation au FONER : L’ANEB et l’UGEB annoncent une grève de 48 heures
Je suis d’accord avec vous qu’il faut lancer une spéciale pour ceux qui n’avaient pas pu déposer lors des sessions antérieures et ceux dont les dossiers ont été rejetés qui pourront déposer à nouveau en fonction du communiqué y relatif.
Par contre je suis totalement opposé à la prise en compte de tous les dossiers rejetés pour des motifs différents lors de la 4ème session passée.
Les ressources financières de l’Etat doivent être bien gérées.
Comment un dossier rejeté pour des cas de falsification de documents doit être accepté ?
il faut souvent approcher la structure concernée pour avoir certaines informations nécessaires et vérifiables avant de prendre des décisions.
Faites pardon vous aussi chers étudiants.
Mon souhait le plus ardent est que les retards dans nos universités publiques soit résolus pour le bonheur de tous.
Les questions d’infrastructures académiques, de logement, de restauration, de transport, de manque de professeurs et bibliothèques viendront progressivement avec le temps.
Pour les autres points de revendications je n’ai pas d’éléments d’appréciation solides.
Bon courage à vous.