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Burkina : Une organisation de la société civile donne six mois au MPSR pour restaurer l’intégrité du territoire

mardi 15 février 2022.

 

Vingt jours après la prise de pouvoir du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), Ousséni Fayçal Nanéma, leader du Mouvement pour la démocratie et le vivre ensemble (MDVE) sort du silence. Chute du régime Kaboré, avenir du pays, prise du pouvoir par les militaires,… Fayçal Nanéma refuse, dit-il, de rester dans ce qu’il appelle un « mutisme politique ». Il aborde sans tabou la gestion du pays par les nouvelles autorités. Il évoque également les secrets de la chute de l’ex président Roch Marc Christian Kaboré.

Pour Fayçal Nanéma, c’est un échec de voir que 20 jours après la prise de pouvoir par le MPSR, rien n’a changé. Selon lui, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba gouverne la capitale et les terroristes, eux, gouvernent l’intérieur du territoire. Abordant les circonstances de la prise du pouvoir par les militaires, M. Nanéma se veut clair : « Je ne pense pas que la situation sécuritaire soit une raison du coup d’Etat parce ce sont les militaires qui sont au front et non l’ex président Roch Marc Christian Kaboré. Je serais d’accord que le MPSR s’appuie sur la mauvaise gouvernance de l’ancien régime pour justifier leur coup ». Il continue : « D’ailleurs, je ne crois pas que le lieutenant-colonel Damiba puisse nous apporter des solutions à la situation sécuritaire. Si c’est le cas, je leur donne six mois pour restaurer l’intégrité du territoire », car dit-il, « la situation sécuritaire se dégrade de jour en jour ».

La présidence du MPP à Bala Sakandé, une grosse erreur

Abordant la question de la chute du régime Roch Kaboré, Faysal Nanéma estime que l’ex-président est artisan de sa chute à 95%. « J’ai dit en son temps que si Simon Compaoré quittait la tête du MPP, le fils de Tuiré (Roch Kaboré, ndlr) ne resterait pas au pouvoir plus de six mois. Simon Compaoré était une force politique pouvant contrecarrer les coups d’État », assure Fayçal Nanéma.

Pour lui, le choix de Bala Sakandé pour remplacer Simon Compaoré était une erreur. C’est pourquoi il affirme que « Bala Sakandé est le plus mauvais costume que Roch Marc Christian Kaboré ait choisi en trente ans de carrière politique.
C’est le président Roch Kaboré qui a tendu le bâton avec lequel il a été frappé. C’est lui encore qui a offert le fusil pour qu’on lui fasse un coup d’Etat ».

Sur la gestion de la transition, Monsieur Nanéma exige des élections au plus tard en novembre 2023.

Il souhaite que la transition ne dure pas plus de 18 mois. Au-delà, annonce-t-il, MDVE va inviter les militaires à ne pas s’éterniser au pouvoir. « Après fin novembre 2023, si des élections ne sont pas organisées, nous allons attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation », prévient-il.

Fayçal Nanéma déconseille aux dirigeants actuels de s’appuyer sur la question sécuritaire pour éviter d’organiser rapidement des élections, parce qu’il estime qu’en tant que militaires, ils sont censés trouver des solutions à la question sécuritaire.

Le président du Mouvement national pour la démocratie et du vivre-ensemble compte déposer une plainte contre les membres du Conseil constitutionnel qui annoncent l’investiture de Paul Henri Damiba en qualité de président du Faso.

Gérard BEOGO



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