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Me Sankara : Challenger ou figure de proue... ?

vendredi 25 novembre 2005.

 
Me Sankara

Le député Yamba Malik SAWADOGO, le chef d’orchestre de la campagne présidentielle de l’UNIR/MS, malgré ses récriminations et autres accusations du genre « il y a eu fraudes, nous avons les preuves », lors de sa dernière conférence, doit certainement se frotter les mains. Son candidat est arrivé en deuxième position, même s’il n’a pas vu la poussière de celui du CDP, Blaise COMPAORE.

Cette deuxième position du candidat SANKARA même si elle vient confirmer le sondage du CGD, va certainement alimenter les causeries dans plusieurs états-majors de l’opposition. Et pourtant en politique aussi, on ne peut récolter que ce qu’on a semé.

Contrairement à certains candidats qui semblent avoir pris l’élection présidentielle pour « une élection de délégué de secteur ou de village », à l’UNIR/MS, plus précisément au niveau de son comité national de la campagne (CNC), dirigé par le député Malik Yamba SAWADOGO, on n’a pas lésiné sur l’organisation et les moyens, même si aujourd’hui, on veut nous faire croire que c’est seulement une dizaine de millions qui a été utilisée pour l’opération.

En tout cas, ce qui est sûr, le CNC de l’UNIR/MS a sérieusement préparé la présidentielle. Sa structuration, sa composition, les attributions des membres et ses démembrements qui vont des régions aux villages en passant par les provinces, départements et autres secteurs, laissaient entrevoir une dynamique électorale dont les principaux acteurs avaient des objectifs précis à atteindre. Le CNC de l’UNIR/MS a donc fait un bon travail politique pour cette présidentielle et les résultats sont probants.

Organisation et conviction : armes efficaces
Au risque de nous répéter, un parti c’est d’abord et avant tout l’organisation.
Et ce n’est pas à l’UNIR/MS qu’on nous dira le contraire, ce parti qui a vu le jour en 2000 et qui dès 2002 s’est positionné avec les législatives en réussissant à obtenir trois (3) députés à l’issue d’un scrutin âprement discuté.

C’est dire que contrairement à certains partis qui n’existent que « sur papier », à l’UNIR/MS l’existence se traduit sur le terrain par une organisation, des idées, des hommes et un programme. Sans tambours ni trompette, « le parti de l’œuf » a donc réussi à s’implanter dans le pays en abreuvant militants et sympathisants de discours révolutionnaires dont les nostalgiques peuvent se compter encore au sein des « masses ».

On peut donc aujourd’hui affirmer que la force de l’UNIR/MS, c’est surtout son organisation et la conviction dans les idées et les actes.
Ce qui est fondamental pour un parti politique surtout de l’opposition qui aspire à la magistrature suprême.

Mérite personnel mais aussi patronyme avantageux
Certains ne veulent pas l’accepter. Mais c’est un constat : Sous nos tropiques, le parti politique, c’est avant tout son premier responsable. Militants et autres sympathisants s’identifient toujours à lui. C’est d’ailleurs pourquoi à cette présidentielle, on a rarement entendu, les propos du genre, « J’ai voté l’UNIR/MS », ou « j’ai voté le CDP ou le programme du CDP », on a plus entendu, « j’ai voté Blaise COMPAORE, j’ai voté BADO ou Me SANKARA ». Ce qui veut dire que si à la tête du parti, on n’a pas un leader charismatique, convaincu et convaincant, il est difficile de mobiliser grand et d’échapper aux luttes de cheffaillons qui risquent d’enfoncer le parti dans les méandres des vicissitudes politiques.

Ainsi donc, du président de l’UNIR/MS, on peut dire, qu’au-delà du patronyme SANKARA qu’il porte, il est déjà un « symbole ». L’homme, il faut le reconnaître, avec la loquacité qui est la sienne, il a réussi à se faire des noms et surnoms, même si à ce niveau, il y a beaucoup à dire : « avocat défenseur de la veuve et de l’orphelin », « défenseur des causes perdues », « l’homme des affaires corsées »...

Des noms, surnoms et autres qualificatifs qui « marquent » les esprits, forgent l’homme et lui donnent un certain charisme et une aura certaine auprès des populations. La « percée » du candidat de l’UNIR/MS, Me SANKARA, peut aussi trouver une explication à ce niveau. A cette donne, on pourrait ajouter le fait que Mariam SANKARA, l’épouse de l’idole des Sankaristes, ait demandé publiquement à ce que les populations votent le candidat de l’UNIR/MS.

Ce qui n’est pas négligeable, c’est même un soutien de « taille et de poids » qui ne pouvait que donner plus de tonus à l’homme du « programme alternatif Sankariste ».
Au regard de tout ce qui précède, on peut dire que la 2e position occupée par Me SANKARA pour cette présidentielle, est le résultat de la conjugaison de plusieurs facteurs dont les plus importants, à notre avis, restent la bonne organisation de l’UNIR/MS, la constance dans le discours et la conviction.

Chapeau donc au « parti de l’œuf », qui, par la même occasion, s’est définitivement positionné au sein des partis Sankaristes, pour ne pas dire au sein des partis de l’opposition.

L’Opinion

Voir notre dossier :
Présidentielle 2005



Vos commentaires

  • Le 25 novembre 2005 à 11:11 En réponse à : > Me Sankara : Challenger ou figure de proue... ?

    Je ne vois vraiment pas une raison pour se frotter les mains et se vanter d’etre classé deuxieme avec moins de 5% du suffrage. Reconnaissez-le, il y a anguille sous roche, avec pres de 45% de l’electorat qui s’est porté neutre. Ceci dit, il est bien difficile de faire un choix parmi 11 pretendus de l’opposition, et je crois que Mr. Blaise n’aurait pas facilement remporté la victoire si l’opposition (s’il y en a une !) n’etait pas allé dans la diversité. La democratie, il est bien vrai permet à n’importe qui de pretendre à la magistrature supreme, mais c’est pas en y allant à 12 que vous allez en tirer qq chose ; imaginez le Burkina Faso divisé entre 12 partis ou Hommes politiques ! Je ne prone pas le parti unique, mais je crois qu’il y a la de quoi reflechir et limiter le nombre de partis politiques que nous avons au Burkina (plus d’une centaine si ma memoire est bonne) ; ce qui est tout a fait normal, car beaucoup de ces partis ne sont que des satellites en fait, tournant comme des vautours autour de certains partis majeurs (le cas du CDP, avec ses multiples sous partis !). Je crois que nous sommes bien partis pour permettre au president actuel de mourrir au pouvoir ce qui l’arrangerait bien, mais pas le peuple Burkinabé ! car voyez-vous, il semblerait que les fonctionnaires sont payés à la fin du mois uniquement parce que Mr. Blaise verse de ses propres fonds le salaire de tous les fonctionnaires de ce pays ; alors pour ceux qui s’imagine que si Mr. Blaise s’en va, ils n’auront plus leur salaire et ils vont "galerer", eh ben ! qu’ils se reveillent, parce que le jour ou cela arrivera (mort naturelle du President par exemple) je me demande bien ce qu’ils vont se dire. Alors, autant s’attaquer au probleme des maintenant, et s’assurer un meilleur lendemain que de vouloir s’assurer que aujourd’hui ca va, et savoir dans son sub-conscient que demain il n’y a aucune chance pour que ca aille mieux. Bref, voila-là des pensées qui me préoccupe, et je tenais juste à exposer mon point de vue. Bonne journée à tous.