Covid-19 au Burkina : Le ministre de la santé convainc l’opposition et vaccine son chef de fileLefaso.net
vendredi 21 janvier 2022.Pour inciter la population à se faire vacciner sans aucune crainte, le ministre de la santé, Pr Charlemagne Ouédraogo, s’est rendu dans les locaux du Chef de file de l’opposition (CFOP), ce vendredi 20 janvier 2022 à Ouagadougou. C’est aux environs de 11h30, que le ministre de la santé, Pr Charlemagne Ouédraogo, est arrivé dans les locaux du CFOP sise à la Zone du bois. Après un entretien privé avec le maître des lieux, le ministre a rejoint des membres de l’opposition qui l’attendait dans la salle de conférence desdits locaux. Le ministre en charge de la santé a garanti à son auditoire que les vaccins sont sans danger. Il a rassuré l’assistance de « l’innocuité de ces vaccins en dépit des fakes news et de l’infodémie », qui animent l’actualité. Il a précisé, non sans humour, qu’il faut être en bonne santé pour faire de l’opposition. Une manière de dire que la santé publique n’a pas de bord politique ou la coloration idéologique d’un groupe politique.
En sa qualité de médecin, il a demandé à tout le monde d’être confiant parce que les vaccins sont testés. « On avait prédit du désastre après l’introduction de ces vaccins, mais aujourd’hui avec le nombre de vaccinés, nous n’avons pas eu plus de manifestation post vaccinal que ce que nous avons avec les vaccins classiques que nous utilisons pour nos enfants », lance-t-il. Quelques questions ont été posées par l’assistance, concernant notamment ce qui est fait pour éradiquer le paludisme au Burkina. Le Pr Charlemagne Ouédraogo a annoncé que 14 millions de moustiquaires imprégnées seront distribuées à la population d’ici trois mois. Il en a aussi profité pour informer qu’un vaccin contre le paludisme est en cours d’acceptation et est à 80% déjà de validation.
Le chef de file de l’opposition, Eddie Komboïgo, a alors accepté après l’exposé du ministre, de se faire vacciner. Sur les lieux, Pr Ouédraogo s’est personnellement chargé de lui administrer sa dose. Selon le patron du département de la santé, c’est le vaccin "Pfizer" qui a été administré et rendez-vous a été donné dans deux mois pour la deuxième dose. Le chef de file de l’opposition a remercié le ministre et sa délégation pour la démarche. Il se dit rassuré en ce qui le concerne et prêt à accompagner de sa voix la sensibilisation dans ce sens. « S’il faut mourir pour le peuple burkinabè, nous sommes prêts à le faire. Nous prenons le risque aujourd’hui », a affirmé Eddie Komboïgo après sa vaccination. Mais, ajoute-t-il, le covid-19 n’est pas le seul mal que vit le Burkina. Il a évoqué notamment la guerre contre le terrorisme qui tue plus que le covid-19. Il a demandé au gouvernement de toujours garder comme priorité la recherche de la paix et de travailler à mettre fin au terrorisme dans le pays.
D’autres opposants ont emboité le pas du chef de file de l’opposition en se faisant vacciner. C’est le cas de Boubacar Sanou, 1er vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti de l’opposition. « Si le vaccin est administré à travers le monde et aux premiers responsables, je pense qu’il est bon », dit-il, avant d’ajouter que « l’essentiel est de vivre et si le vaccin permet d’éviter la forme sévère de la maladie, alors que tout le peuple aille se faire vacciner ». Il faut rappeler que le Burkina dispose aujourd’hui des vaccins Astra Zeneca, Johnson and Johnson, Pfizer, Sinopharm. Moderna suivra bientôt, a dit le ministre de la santé. Bela Nefertari Ouédraogo |