Lutte contre le trafic d’ânes : Le ministre des ressources animales tire la sonnette d’alarmeLefaso.net
samedi 11 décembre 2021.Le ministère des Ressources animales et halieutiques a organisé, avec l’appui de Brooke Afrique de l’Ouest et de ses partenaires du Burkina, un atelier de réflexion sur la lutte contre le trafic des ânes au Burkina Faso le vendredi 10 décembre 2021, à Ouagadougou. C’est en 2015, avec l’arrivée des apothicaires chinois au Burkina Faso, que les statistiques du ministère des Ressources animales et halieutiques ont mis en évidence une augmentation exponentielle de la quantité de peaux d’ânes exportées. En effet, selon les organisateurs, les quantités de peaux exportées sont passées de 1 000 peaux au premier trimestre à plus de 18 000 peaux au 4e trimestre, soit une exportation annuelle contrôlée de 33 000 peaux. Au cours du premier semestre de l’année 2016, les services vétérinaires ont contrôlé 65 000 peaux d’ânes à l’exportation soit une moyenne mensuelle de 10 800 peaux d’ânes.
C’est dans cette optique que le gouvernement burkinabè, en vue d’éviter l’extermination de la population asine du pays, a adopté en 2016 un décret portant réglementation de l’abattage et de l’exportation des asins, camelins, équins et leurs produits au Burkina.
« Les techniciens vont réfléchir au cours de cet atelier aux voies et moyens qu’il faut mettre en place pour lutter contre ce trafic. Nous attendons donc à l’issue de cet atelier qu’il y ait des actions fortes et des recommandations assez claires pour permettre au gouvernement de prendre des décisions dans le sens de freiner et de réduire considérablement ce trafic », a-t-il martelé. Selon le directeur régional de l’ONG Brooke, Emmanuel Bouré Sarr, l’heure est grave en ce sens qu’il y a actuellement une recrudescence du commerce des peaux d’ânes et ces peaux sont destinées à la Chine. En effet, selon lui, la Chine a besoin de ces peaux d’ânes pour développer un produit cosmétique traditionnel.
« Il faut noter que la demande mondiale de peaux d’ânes est de 4,8 millions de peaux par an. Et nous avons en Afrique de l’Ouest seulement 6 millions de peaux et si rien n’est fait maintenant, dans dix ans les ânes vont disparaître », a-t-il laissé entendre. Patricia Coulibaly (Stagiaire) |