Urgence climatique : Agir Ensemble ou périr EnsembleDéclaration des OSC parties prenantes de la marche climatique de Ouagadougou du 23 octobre 2021 L’heure est grave. Le monde est en péril. L’avenir de l’humanité est sombre ! Et pour cause ? Les conséquences du changement climatique. Le Burkina Faso est le 14ème pays le plus vulnérable au monde aux changements climatiques. Les prévisions climatiques sont particulièrement alarmantes : le GIEC révèle des scénarios d’augmentation de températures de 4 degrés dans les pays de l’intérieur (Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger) d’ici à 2100, l’augmentation des évènements climatiques violents et la réduction globale des ressources en eau. Durant la saison pluvieuse 2021, certaines communes du Nord (Lorum, Yatenga) sont restées plusieurs jours sans aucune goutte d’eau de pluie reçue, perdant quasiment leurs moyens de subsistances. N’est-ce pas là des preuves de plus de changement climatique accentuant une crise humanitaire et une augmentation certaine des inégalités socio-économiques. Et lorsque la hausse de la température s’établira à 2 °C, les chaleurs extrêmes atteindraient plus souvent des seuils de tolérance critiques pour l’agriculture et la santé. Par conséquent, les précipitations devraient diminuer très nettement alors que l’écosystème du Burkina Faso est fortement sensible aux catastrophes climatiques. L’humanité est en danger, les inégalités persistent, mais l’espoir est de mise Les pluies sont plus intenses, les tempêtes, les inondations et les sécheresses plus nombreuses, plus régulières et plus sévères. Les sols sont davantage arides et les réfugiés climatiques plus nombreux d’années en années. L’agriculture se précarise et l’eau se raréfie. Selon deux études réalisées au Burkina Faso, le réchauffement de 2,5°C entrainerait à l’horizon 2090-2099 une baisse des revenus agricoles de 46% alors qu’une hausse des températures moyennes annuelles de 5°C engendrerait une perte des revenus de 93% en moyenne pour l’ensemble des exploitations. De plus, une baisse de 7% des précipitations moyennes annuelles engendrerait la perte totale des revenus pour l’ensemble des exploitations. La pression sur les zones d’accueil va s’intensifier et les conflits avec. Les effets des changements climatiques affectent les pays et les couches sociales de manière disproportionnée. Les pays les plus pauvres et la gent féminine sont les plus touchés. Qui en est alors le responsable ? Il s’agit indubitablement de l’activité humaine. L’Humain court vers sa perte. L’espoir est-il permis ? Oui Mettre fin à l’injustice climatique Le climat d’aujourd’hui et de demain dépend de notre action. Il faut donc agir, agir de manière urgente, de manière significative tout en privilégiant la justice climatique. C’est pourquoi, nous, organisations de la société civile Burkinabé, dans le sillage de la Marche mondiale pour le climat, 1. Interpellons à travers cette marche symbolique de 1,5 Km, les décideurs sur l’impérieuse nécessité d’accroitre les ambitions des Contributions Déterminées au niveau National (CDN) afin de limiter la hausse de la température à 1,5 ° conformément à l’Accord de Paris ; 2. Demandons que les engagements pris par les pays développés de mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour la réponse aux changements climatiques dans les pays les moins développés soient respectés, avec une priorité donnée à l’adaptation au changement climatique et un financement sous forme de subventions et non de dettes ; 3. Plaidons pour que la justice climatique, au profit des pays vulnérables, des couches défavorisées soit au cœur des discussions sur les engagements des Etats dans les CDN, le financement climatique, les pertes et dommages tant au niveau des négociations que dans le débat public 4. Demandons aux décideurs de mettre en place des systèmes sociaux, politiques participatifs et inclusifs qui permettent aux communautés rurales, aux femmes, aux jeunes les plus affectées de faire entendre leur voix, d’accéder aux ressources dont ils ont besoin et de jouir de leurs droits fondamentaux 5. Demandons aux décideurs une plus grande prise en compte des vulnérabilités et priorités spécifiques des jeunes et des femmes dans les documents de politique au niveau local et national et la mise en place de commissions spécifiques chargées de veiller à la prise en compte des vulnérabilités spécifiques des femmes et des jeunes en matière de lutte contre les changements climatiques. Pour une Justice Climatique, agissons maintenant.
1. Africa Dream Way 9. Association pour le Développement et la Lutte Contre le Changement Climatique (ADLCC) 16. Club d’art oratoire de l’ISGE 23. FEMNET/Voie des femmes 32. Oxfam 39. Scoops— BAMBATA |