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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « Si Kafando était là, je ne serais pas à cette barre », clame Nabonsseouindé Ouédraogo

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mardi 2 novembre 2021.

 

Décrit comme quelqu’un de « méchant et très méfiant », Hyacinthe Kafando, aidé d’un commando de deux ou trois hommes, pouvaient mener le coup du 15 octobre 1987 grâce à un bon armement et l’effet de surprise. C’est du reste, ce que pense Me Mamadou Sombié. Il a même fait appel à l’histoire en parlant de l’assassinat du président égyptien Anouar el-Sadate, par un groupuscule de militaires en octobre 1981, lors d’un défilé.

Son client Nabonsseouindé Ouédraogo lui ne sait pas si Hyacinthe Kafando aurait pu faire le coup avec deux ou trois soldats mais il est certain d’une chose : « Hyacinthe Kafando n’est pas facile. Et c’est un homme capable de presque tout. »

Me Sombié a par la suite interrogé son client afin de montrer au tribunal qu’il n’a rien à voir avec les charges qui lui sont reprochées.

Avez vous bénéficié d’un privilège (des cadeaux, de l’argent, une décoration ou une nouvelle moto) après les événements d’octobre 1987 ?
Rien. Je n’ai rien reçu. Je n’avais que mon salaire. La famille même est là. Si j’avais eu quelque chose, les gens même allaient remarquer.

Après cette réponse, l’avocat fera remarquer que Hyacinthe Kafando faisait partie de ceux qui étaient à l’aise même s’il ne roulait pas sur l’or.

Il a poursuivi l’interrogatoire en demandant à son client s’il était pointé du doigt au quartier ou au village comme étant l’un des assassins de Thomas Sankara et de ses compagnons. « Non », a répondu Nabonsseouindé Ouédraogo avant de laisser entendre qu’il a la conscience tranquille.

Et Me Mamadou Sombié de lui demander s’il a des regrets. « Mon regret ici à la barre, c’est le fait que les autres ne soient pas là pour répondre de certains faits. C’est pour cette raison que moi je suis ici. Si Kafando était là, je n’allais pas être à cette barre ou j’allais être ici en qualité de témoin », a déclaré Nabonsseouindé Ouédraogo.

Me Sombié a déploré qu’à la réouverture du dossier par le président de la Transition, Michel Kafando, les services des renseignements n’aient pas tout fait pour suivre à la trace Hyacinthe Kafando. « Pourquoi Hyacinthe n’est pas là ? L’enquête a été mal ficelée », se convainc l’avocat Mamadou Sombié.

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