Aspects de l’insalubrité urbaine à Ouagadougou : Constat de réalité et nécessité d’actions concrètesRésumé L’objectif premier de l’Aspect est de faire de chacun de nous un ambassadeur de la propreté, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le prospectus ainsi réalisé (pages 4 et 5) est une façon de communiquer sur les questions sensibles de l’insalubrité urbaine. La mobilisation des acteurs a commencé depuis 2010, comprenant des formations, des conférences et un encadrement d’élèves dans quelques établissements scolaires à Ouagadougou. Introduction Présentation L’ASPECT, Acton Solidarité Préservation Environnement Cultures et Transformations, est une structure apolitique, à but non lucratif, dont le souci premier est d’œuvrer pour l’amélioration de la situation de l’eau potable par un assainissement mieux optimisé, déchets solides et liquides compris. Cette vocation est née d’un constat alarmant, d’enquêtes de terrain sans équivoque et d’un état des lieux non moins alarmant : La ville, la grande ville africaine en générale, celle burkinabè dans le cas étudié de près, constitue un cadre d’insalubrité déconcertant. Cette sorte de patate chaude que se rejettent les gouvernés (toujours en attente d’un salut qui viendrait des gouvernants) d’une part, et de l’autre, les plus hautes autorités débordées (et considérant que les citoyens ne font aucun effort pour que la situation change), reste sans preneur définitif. Tant et si bien que le problème s’aggrave et prend des proportions difficilement gérables. La ville devient dès lors une réserve d’insalubrités au sens propre, de maladies et de désagréments, ce qui accentue une catastrophe environnementale silencieuse et cependant prégnante. Cette situation, si elle demeure imputable à toute ville en train de se faire, reste également liée à un manque de conscientisation et de responsabilisation des différents acteurs, ceux-ci ignorant leur rôle dans l’affaire. La question de l’assainissement urbain est devenue une banalité aux yeux de la majorité des citoyens, après avoir été une source d’indignation passagère. En effet, nous vivons, marchons et mangeons dans les saletés de toutes sortes, dans l’indifférence générale. C’est dans ce contexte de pourriture avancée que nos réflexions se sont portées sur la problématique de l’assainissement. Aussi, s’est-on posé les questions suivantes, dont les réponses ne peuvent venir que d’une modification profonde des cadres de gestion et de l’approche à mettre en place : 3-Enfin, comment sortirions-nous de l’ornière ? Il s’agit là de l’une des raisons pour lesquelles, les acteurs de l’ASPECT se sont engagé à mobiliser, attirer l’attention, bref, à tirer la sonnette d’alarme sur la catastrophe en cours, dont nous sommes à la fois coupables et victimes. Pour en sortir, nous proposons de commencer l’engagement par la base, chaque citoyen devant faire preuve d’intégrité et apportant sa petite pierre à la mise en place d’un cadre intermédiaire d’action désintéressé. Ce que le commun des Burkinabè admet comme étant des actes d’« incivisme » trouve son explication dans une forme de désaveu, de désapprobation dans laquelle se sont enferrés les citadins en particulier, depuis longtemps. L’ASPECT jeune structure comptant déjà une centaine de membres et sympathisants trouve son inspiration dans la nécessité de mobiliser à la base, de sensibiliser autrement, voire de choquer pour réveiller les consciences.
Conclusion Le problème de l’assainissement urbain, aggravé par l’augmentation de la population, l’expansion de l’espace urbain et l’insuffisance de structures et technologies de gestion, demeure une question transversale. L’une des difficultés en la matière reste le peu d’adhésion des citadins, peu enclins à recourir aux poubelles. Nous devrions œuvrer à remplacer le modèle du citoyen consommateur par le modèle d’un citoyen de nouveau genre, soucieux de la préservation de l’environnement et de la santé humaine. L’habitude de jeter est devenu un réflexe tel que même s’il y a une poubelle à proximité, les déchets sont abandonnés partout, dans l’indifférence générale. Hamidou TAMBOURA, Docteur en Ethnologie-Anthropologie de l’eau, |