Manifeste des filles lors du dialogue entre les filles et les décideurs à l’occasion de la journée internationale de la fille, 11 Octobre 2021Communiqué
vendredi 15 octobre 2021. Quelle est la situation des enfants aujourd’hui ? Selon les chiffres de l’UNICEF datant de 2018, chaque sept secondes, un enfant est marié dans le monde. Plus de 12 millions de filles seraient mariées pendant leur enfance chaque année dans le monde. Et si rien n’est fait pour réduire le phénomène, plus de 150 millions d’autres filles seront mariées avant leur dix-huitième anniversaire d’ici à 2030. Au Burkina Faso la situation est aussi critique parce que le pays est considéré comme faisant partie des dix pays africains les plus affectés par le phénomène avec des indicateurs assez préoccupants : 52% femmes (soit 1 femme sur 2) a été mariée avant l’âge de 18 ans ; 10% des femmes ont été mariées avant l’âge de 15 ans ; et actuellement 31,5% des adolescentes sont mariées. Pourquoi les enfants sont-ils mariés aussi jeunes ? Les causes du mariage d’enfants sont multiples. Mais les principales sont à retrouver dans les normes et valeurs sociales entretenues par la coutume et la tradition au sein des communautés. Par exemple : Pourquoi faut-il s’attaquer en urgence au mariage d’enfants ? En 2015, le Burkina Faso a adopté une stratégie nationale visant à faire reculer de 20 % le mariage précoce d’ici à 2025. Mais cet objectif paraît trop faible et trop lointain, surtout que le contexte humanitaire aggrave la vulnérabilité des filles. Le Burkina Faso a pour obligation, au titre du droit international, d’agir immédiatement et de façon durable pour éliminer le mariage d’enfants et les nombreuses atteintes aux droits fondamentaux des filles que cela entraîne. Que faut-il faire ? Que réclamons – nous ? Nous enfants et jeunes filles du Burkina Faso, réunis à ce dialogue à l’occasion de la commémoration de la journée internationale de la fille ce 11 octobre 2021, demandons : • Au Ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique Accélérer la relecture du code des personnes et de la famille (CPF) dont il a le leadership dans la conduite du processus ;
• Au Ministère de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire Soutenir l’agenda du Ministère de la Justice afin d’accélérer et finaliser le processus de relecture du CPF ;
• Aux Partenaires Techniques et Financiers Apporter un soutien technique et financier à la tenue de la large concertation entre les parties prenantes au CPF afin de faciliter le processus de relecture du CPF dans son ensemble ; • Aux organisations de défense des droits des enfants Poursuivre les efforts de plaidoyer auprès du gouvernement afin que la fin du mariage d’enfant soit toujours au cœur de l’agenda politique du gouvernement
Les enfants ont aussi des droits et c’est notre responsabilité à tous de les respecter et de veiller à leur pleine mise en œuvre. Ensemble nous pouvons leur donner la chance, à tous ces enfants, victimes silencieuses de cette pratique de grandir, de s’épanouir et de contribuer à la construction du Burkina Faso de demain. |