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Tour électoral du Faso : les transbahutés de la campagne électorale

lundi 7 novembre 2005.

 

Dimanche 6 novembre 2005. Plus qu’une semaine et le tour électoral du Faso connaîtra son apothéose. Comme si de rien n’était, chaque camp continue de sillonner les villes et villages du Burkina.

A l’Université de Ouagadougou, cette journée dominicale n’est pas de tout repos pour les étudiants. Peu avant midi, un long bus fait son entrée du côté de l’UFR des Sciences juridiques. Il se gare à proximité de la cité universitaire, et laisse descendre ses occupants. Ces derniers rejoignent rapidement leurs résidences. Sur les visages, se lit une grande fatigue. Mais on devine sans difficultés qu’ils reviennent d’un meeting.

Aux environs de 14 H, un autre bus se présente. Avec cette fois, et bien en évidence, la photo d’un candidat à l’élection présidentielle collée sur le pare-brise. Il klaxonne, et les étudiants affluent en courant. Malheureusement, le véhicule n’est pas assez spacieux pour contenir tout le monde. Le chauffeur s’en retourne alors, laissant dans l’attente, les uns et les autres.

Depuis le début de la campagne électorale en effet, les jeunes de façon générale et les étudiants en particulier sont mis à contribution pour battre le pavé. La tâche est facilitée par certaines formations politiques qui disposent déjà de « structures estudiantines ».

Véritable force de mobilisation, ces structures ont considérablement joué en faveur de l’entrée en force de l’opposition au parlement en 2002. Forte de prés de 20000 étudiants, l’Université de Ouagadougou est un réservoir de voix, incontournable, surtout dans la capitale.

Mais en attendant d’aller voter, les étudiants se font désirer. Certains passent ainsi de bus en bus, de meetings en meetings, question de profiter au maximum de l’aubaine. Il est vrai que le moment est plus que jamais d’actualité. En d’autres termes, c’est le moment où jamais. La fièvre des enchères, elle, prend la tangente.

Quelques billets de banque, des gadgets, des promesses en cas de victoire, l’heure est aux marchandages. Après les tournées, les étudiants sont à nouveau convoyés vers leur quartier général. Certains convaincront des camarades, preuve à l’appui, de se jeter à l’eau ; question de risquer le tout pour le tout.

D’autres sont simplement confiants en l’avenir : en cas de pépin, ils pourront compter sur un retour d’ascenseur. Toute chose qui ne fait qu’ajouter au suspense.

Juvénal Somé
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