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Roman : Lycée Norbert Zongo, Les tribulations d’une professeure au Burkina Faso de Chloé Delsad

jeudi 27 mai 2021.

 

Le roman est une immersion d’une expatriée au Burkina Faso. Cette immersion se caractérise par une conjonction de vécus intellectuels, de clichés, mais aussi d’apprentissage de la culture burkinabè à travers la littérature orale, et les grands mythes qui ponctuent la longue marche de la littérature africaine. Un véritable délice pour celui qui voudrait confronter ses sensations à l’aune de la réalité burkinabè. Un roman qui montre l’humanisme burkinabè mais aussi ses espoirs et ses difficultés quotidiennes aussi bien en campagne qu’en ville à une époque marquée par l’entrée de l’hydre terroriste sur l’avenue Kwamé N’krumah.

I. Etude des personnages

1. Personnage principal

• Delmont Pauline : c’est autour d’elle que l’intrigue de l’œuvre est nouée. Elle est une jeune française et elle foule le sol burkinabè pour enseigner la littérature au lycée Norbert Zongo de Nakambé. Pauline découvre un univers culturel différent du sien auquel elle découvre avec envie tout en essayant de s’adapter. Elle tisse des relations avec ses collègues et élèves.

2. Personnages secondaires

• Jean Soleur : il est le directeur du lycée et l’époux de Tinwendé. Il quitte la Suisse pour s’installer définitivement au Burkina, choix incompréhensible de la part de ceux qui rêvent de l’hexagone. Accompagné par son épouse, il va chercher Pauline, venue pour enseigner dans son établissement.

• Tinwendé : elle est l’épouse de M. Soleur. Leur rencontre s’est faite lors de la venue de M. Soleur au Burkina pour son service militaire. C’est une dame docile et elle avait une belle relation avec Pauline et alii.

• Galyam : il fait son apparition un peu tardivement dans l’œuvre. Il a fait partie de la meute pour la sortie à Nabitenga, dans la ferme. Cette sortie a été organisée pour se détendre et faire un plaisir à Pauline.

• Terence : il est tout simplement le comptable du lycée c’est-à-dire celui qui s’occupe de l’aspect financier, les entrées et les sorties.

• Issaka : il est vigile au sein de l’établissement, il a été ligoté par les voleurs lors du braquage de l’école.

II. Les éléments intertextuels

L’inetertextualité a largement été abordée par Julia Kristéva. Cette technique d’écriture consiste à citer un autre texte, citations et autres publiés déjà par un auteur. C’est le fait de reprendre textuellement les écrits d’un autre auteur dans son texte. Elle apparait beaucoup dans l’œuvre Lycée Norbert Zongo, Les tribulations d’une professeure au Burkina Faso.

Nous percevons d’abord l’intertextualité dans le paratexte du roman :

Par la suite, tout au long du récit nous rencontrons d’autres éléments intertextuels dont nous allons répertorier :

III. Les techniques de l’oralité

1. Calques

Cette technique consiste à transposer les mots ou expressions d’une langue quelconque dans une autre langue. C’est un désir de « franciser » certains termes et ce procédé d’écriture est fréquent dans les écrits africains. Ce sont les écrivains comme Nazi Boni ou Amadou Kourouma qui ont posé le jalon de cette technique.


2. Chants

Nous retrouvons des paroles de chanson dans le roman en l’occurrence l’hymne national du Burkina :

Et une seule nuit a rassemblé en elle
L’histoire de tout un peuple
Et une seule nuit a déclenché sa marche triomphale
Vers l’horizon du bonheur
Une seule nuit a réconcilié notre peuple
Avec tous les peuples du monde
A la conquête de la liberté et du progrès
La patrie ou la mort, nous vaincrons ! Page 46.

IV. Résumé de l’œuvre

Delmont Pauline est une professeure de français qui pose ses valises au Burkina Faso dans l’optique d’enseigner. Elle est reçue par M. Soleur et sa famille. Elle est installée dans l’enceinte de l’établissement dans lequel elle dispensera les cours dont le lycée Norbert Zongo. Pauline découvre un nouvel univers culturel différent du sien. Cette découverte se fait avec une grande envie de savoir le mode de fonctionnement du milieu africain. De ce fait, l’enseignante fait face à la grande générosité de ses collègues et élèves voire de tout son entourage. Ce passage positif se voit bouleverser par des séries de violence dans la capitale de Ouagadougou. L’ordre social public est mis à mal avec des attaques terroristes, ce qui suscite la panique et la peur partout.

A l’issue de cet évènement tragique, le lycée va subir une agression de la part des voleurs cagoulés. Ces évènements plongent Pauline dans la détresse mais détresse qui laissera vite place à la poursuite des activités académiques. Parmi ces activités, il y a eu une soirée de conte, un match de gala entre enseignants et élèves ou encore un repas communautaire au sein de l’établissement.

Malheureusement, lors du match de gala, Terence se fracture la jambe. Enseignants et élèves unis comme un seul homme apporte leur soutien à la victime. Terence est déporté à l’hôpital pour des soins intensifs dont les contributions proviennent des différents enseignants. Pauline et ses collègues se rendent plus tard à Nabitenga pour passer du temps. Ils effectuent ce petit voyage à moto.

Il était question de visiter les fermes et faire du barbecue, prendre du thé et échanger sur les réalités sociales africaines particulièrement la place de la femme africaine dans la société africaine. Cet échange était interactif et houleux avec des prises de positions divergentes avec Pauline, féministe et défenseur des femmes soutenue par M. Soleur. Par ailleurs, Pauline vivait ses derniers moments sur le sol burkinabè car elle doit repartir dans son pays. Sa séparation avec ses élèves et collègues a été un coup dur pour elle. Pauline était devenue une habituée du pays et y trouvait bon vivre. A son départ, elle s’est faite accompagner par ses compères et élèves devenus des amis à l’aéroport international de Ouagadougou.

Pr Alain Joseph SISSAO
Directeur de recherche
Institut des Sciences des Sociétés (INSS)
Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST)
Ouagadougou
Burkina Faso



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