Retour au format normal
lefaso.net

Alain Gomis, lauréat de l’Etalon d’or de Yennenga 2013 : ‘’On est en train de dévier comme si c’était des compétitions sportives’’

LEFASO.NET | Nicole OUEDRAOGO
jeudi 2 mars 2017.

 

Quatre ans après sa consécration avec son film « Tey » à la biennale du cinéma africain, le réalisateur franco-sénégalais Alain Gomis est en lice pour la 25ème édition du FESPACO. Avec « Felicité », unique film africain au festival de Berlin en février 2017, le réalisateur avait remporté le grand prix du jury. C’est donc un ancien lauréat de l’Etalon d’or de Yennenga qui se positionne encore comme un candidat sérieux dans le palmarès de cette édition.

Récemment primé « ours d’argent » à la Berlinale, ‘’Félicité’’ est l’histoire d’une femme vivant seule avec son unique fils de 14 ans. Chanteuse le soir dans un bar à Kinshasa, cette dame libre et fière arrive à assurer le quotidien jusqu’au jour où son fils est victime d’un accident de moto. La vie de Félicité bascule car elle doit trouver la somme de 1 million de francs congolais pour sauver son fils Samo de l’amputation de sa jambe. Dans un monde fait de musique et de rêve, Félicité se lance dans une course interminable afin de sauver son fils. Entre difficultés de la vie et hypocrisie des hommes, elle fera la connaissance de Tabu, un garagiste au grand cœur. Déterminée, la chanteuse arrivera à trouver l’argent nécessaire mais ne pourra pas épargner son fils de l’amputation de sa jambe …..

« C’est la vie des gens que je côtoie au quotidien. La difficulté d’assurer le quotidien, se lever le matin et ne pas savoir comment faire jusqu’au soir » c’est l’histoire que le réalisateur Alain Gomis a voulu raconter à travers « Félicité », ce long métrage de 123 minutes.

Un deuxième Yennenga ?

Pour Alain Gomis, il était important de revenir au Burkina mais dit- il : « Il faut sortir cette idée de la compétition ; si on est dans les histoires de qui va gagner, cela n’a pas de sens » a-t-il confié. Puis de poursuivre : « Ce qui compte, ce sont les échanges. La compétition nous donne plus de possibilités, de visibilités pour réaliser d’autres films. Ce qui compte, c’est de pouvoir échanger, si on perd ça, cela n’a plus de sens » a-t-il soutenu.

De l’avis du lauréat de l’Etalon d’or 2013, Il serait plus judicieux de mettre l’accent sur l’intérêt des films pour la vie en société. « Ce que les films peuvent déclencher. Aujourd’hui, on est en train de dévier comme si c’était des compétitions sportives. Ce n’est pas l’essentiel » a-t-il déploré.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net



Messages

  • C’est louable, une telle conférence. Mais la réalité, c’est que la culture de part sa définition est un domaine de souveraineté même à l’échelle de l’individu à plus forte raison pour une nation consciente. C’est pourquoi, l’essentiel de ce financement devrait d’abord être le souci de l’Etat. Les financements extérieurs, loin d’être une opportunité est avant tout une source de danger pour la culture d’un peuple. Ceux qui ont pris conscience de fait, font exactement le contraire de ce que nous faisons au Burkina. Une seule question : QUE DIT NOTRE PNDES DE LA CULTURE ?

  • "Ce que les films peuvent declencher" : c’est ça, je pense, la finalité fespaco. Le film primé au fespaco doit’être ce film qui’fait bouger positivement la société africaine. Ce n’est pas ce film qu’on oublie dès la fin du fespaco.