Retour au format normal
lefaso.net

30 et 31 octobre 2014 : Les 48 heures qui ont marqué la chute de Blaise Compaoré

mardi 31 octobre 2023.

 

Les 30 et 31 octobre sont désormais des dates historiques au Burkina Faso. Elles ont vu la chute du pouvoir trentenaire de Blaise Compaoré, à la surprise de beaucoup d’acteurs. Comment cela s’est-il passé ? Nous vous proposons un flash-back sur ces 48 heures fatidiques, telles que racontées minute par minute dans la rubrique « Flash info » du Faso.net.

N.B : Les heures mentionnées sont celles de la publication de ces informations sur notre site.

30 octobre 2014

9h00
Les échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants, avec jets de gaz lacrymogènes ont repris ce matin autour de l’Assemblée nationale devenue pratiquement inaccessible pour les citoyens ordinaires

09h26
Un dispositif pour fêter l’adoption de la modification constitutionnelle a été mis en place au siège du CDP à Bobo,, a-t-on constaté

09h32
Malgré le dispositif sécuritaire, les manifestants ont franchi les barrières et sont entrain de saccager l’Assemblée nationale

09h38
A Koudougou, le domicile de Me Hermann Yaméogo a été saccagé.

09h39
A Ouahigouya, une tentative de saccage du domicile de Me Gilbert Ouédraogo a été repoussée

09h46mn
L’Assemblée nationale du Burkina est en feu.

09h47
Les manifestants se dirigent vers la primature

10h01
A l’exception d’un hélicoptère jetant des gaz lacrymogènes, les forces de l’ordre ont disparu des alentours de l’Assemblée nationale

10h11
A Koudougou, le siège du CDP et des domiciles de plusieurs personnalités proches du pouvoir ont été saccagés

10h13
Après avoir saccagé le siège de la RTB, les manifestants ont abandonné la direction de la primature et menacent de se diriger sur le siège du CDP

10h20
Un communiqué du gouvernement annonce l’annulation de l’examen du projet de loi de modification de la constitution

10h24
Les leaders de l’opposition sont actuellement en réunion d’urgence au siège du Chef de file de l’opposition

10h35
Azalai hôtel Indépendance a été incendié par les manifestants

10h42
Le siège de la FEDAP/BC, le domicile de Alizèta Gando Ouédraogo ont été saccagés

10h45
Le domicile de Me Gilbert Ouédraogo à Ouagadougou a été saccagé

10h52
Les manifestants se regroupent à la place de la Nation et menacent de marcher sur Kosyam

10h57
Une partie des manifestants regroupés à la place de la Nation a décidé de marcher sur le domicile de François Compaoré

11h01
La mairie de Bobo- Dioulasso a été saccagée

11h05
L’accès de la radio nationale qui était protégé par les militaires a été libéré et les manifestants se dirigent sur le domicile de François Compaoré

11h09
Boukary Kaboré dit Le lion vient de rentrer à la radio nationale pour faire un discours

11h22
Plusieurs morts par balles parmi les manifestants essayant de prendre le domicile de François Compaoré

11h27
A Bobo, le siège du CDP et le domicile du maire Salia Sanou ont été saccagés

11h28
A Banfora, les domiciles du ministre Alain Edouard Traoré et du député Léonce Koné ont été saccagés

11h30
Les manifestants devant le siège du Chef de file de l’opposition exigent que Diabré demande la démission du président du Faso

11h56
L’opposition exige le retrait définitif du projet de loi, selon Diabré

11h56
B Compaoré sait qu’il a perdu sa légitimité et doit en tirer les conséquences selon Z. Diabré

11h57
L’opposition interpelle les Forces de Défense et de Sécurité sur leur responsabilité historique

11h59
Les manifestants devant le siège du Chef de file de l’opposition trouvent les déclarations de Diabré insuffisantes et exigent qu’il demande la démission du président du Faso

12h14
Une foule de manifestants se rassemble devant le palais du Mogho Naaba et lui demande d’accompagner à Kosyam le Général Lougué Kouamé qui serait déjà avec lui.

12h20
Dans une nouvelle déclaration, l’opposition demande la démission de Blaise Compaoré

12h25
La foule amassée devant le palais du Mogho Naaba scande « Lougué au pouvoir »

12h31
A place de la Nation, les militaires du camp Guillaume ont rallié les manifestants avec qui ils font la fête et annoncent que l’armée a pris ses responsabilités

12h36
L’hôpital Yalgado Ouédraogo demande aux médecins et aux infirmiers de rejoindre l’hôpital pour prendre en charge de nombreux blessés qui y sont amenés.

13h22
Roch Kaboré, Zéphirin Diabré et plusieurs leaders de l’opposition sont arrivés chez le Mogho Naaba où le général Kouamé Lougué était en entretien plutôt qu’à la place de Nation.

13h56
Une déclaration du Gal Honoré Nabéré Traoré, chef d’Etat-major général de l’Armée est attendue d’un moment à l’autre.

14h46
On attend toujours la déclaration du Gal Honoré Traoré qui est toujours en conclave avec des officiers dont le Gal Kouamé Lougué.

14h54
Contrairement aux rumeurs, François Compaoré, petit-frère du président, n’aurait pas été arrêté

14h57
A Bobo, les domiciles de Soungalo Ouattara, président de l’Assemblée et Moussa Ouattara, ministre des Enseignements secondaire et supérieur, ont été saccagés. De même qu’une villa attribuée à Djamila Compaoré, fille du président Compaoré

16h08
Les concertations se poursuivent entre les chefs militaires qui demandent à la presse présente sur les lieux de patienter pour la déclaration du chef d’Etat-major qui avait été annoncée dans un premier temps pour 14H.

16h17
Un bilan provisoire de l’hôpital Yalgado Ouédraogo fait état de 3 morts et 61 blessés parmi les manifestants de ce jeudi

16h26
Les chefs militaires en concertation invoquent un « contretemps » qui retarde la déclaration du chef d’Etat-major des Armées

16h45
A Ouagadougou, les domiciles de Assimi Kouanda, Arsène Bongenssan Yé, ont été saccagés. Selon des informations non vérifiées, Assimi Kouanda en fuite vers le Ghana, aurait été intercepté.

16h56
Le chef d’Etat-major des armées, le Gal Honoré Traoré et le Gal Lougué Kouamé viennent d’arriver au siège du chef de file de l’opposition pour des concertations.

17h03
Blaise Compaoré annonce la dissolution du gouvernement, décrète l’état de siège et retire le projet de loi modifiant la constitution.

22h04
Dans une déclaration sur une télé privée, Blaise Compaoré affirme qu’il remettra le pouvoir à la fin de la période transitoire

31 octobre 2014

09h56
Dans une déclaration ce vendredi matin, 31/10/2014, l’Opposition dénonce une confusion au sommet de l’Etat après les déclarations du Gal Honoré Traoré et du président Blaise Compaoré

09h57
L’Opposition demande toujours, comme préalable, le départ pur et simple de Blaise Compaoré sans condition

09h57
L’opposition demande de maintenir la pression en occupant les places publiques et en restant à l’écoute de ses mots d’ordre.

11h17
A la place de la nation, Roch Kaboré réitère la revendication de l’opposition de voir Blaise Compaoré démissionner de ses fonctions

11h22
Selon un officier de l’Etat-major, l’armée a entendu la foule et a décidé de prendre ses responsabilités.

11h27
Le problème Blaise Compaoré est réglé. Blaise Compaoré n’est plus le président selon Guy Hervé Kam, porte-parole du Balai citoyen

11h28
Situation insurrectionnelle à Bobo où des sociétés industrielles comme SOFIB (propriété de l’opérateur économique Djanguinaba) sont saccagées par une foule abandonnée à elle-même et décidée à rester dans la rue jusqu’au départ de Blaise Compaoré

12h00
Selon Sam’s K le Jah, un leader du Balai citoyen, les militaires et les leaders civils seraient en concertation pour désigner le chef de la période transitoire.

12h 09
A Bobo, les manifestants ont abandonné le camp militaire et sont en train de saccager le palais de justice de Bobo.

12h39
Selon un porte-parole de l’armée, Blaise Compaoré n’est plus président. Et la place de la nation reste le siège de la transition et des institutions de la république où les négociations vont se mener pour la constitution de l’organe de la transition. Il invite les populations à rester à la place de la Nation

13h03
Selon un auditeur de Radio Oméga, un convoi, avec à bord Blaise Compaoré, serait en direction de Pô, la garnison d’où il était parti en août 1983 pour prendre le pouvoir avec T. Sankara

13h20
Blaise Compaoré a annoncé sa démission, conformément à l’article 43 de la constitution, dans un communiqué lu sur une télé privée.

15h14
A Bobo, les forces de défense et de sécurité ont commencé à se déployer pour arrêter les pillages de commerces (dont Coris Bank qui a été saccagée ce midi).

17h32
Par la voix du Lieutenant-Colonel Yacouba Isaac ZIDA, adjoint du chef de corps du Régiment de Sécurité présidentielle et porte-parole de fait des forces vives de la nation et des forces armées nationales, les premières mesures du pouvoir transitoire, sous le titre de « déclaration n°1 », ont été annoncées cet après-midi à la place de la nation rebaptisée « place de la révolution »

18h00
Dans le quartier résidentiel de Ouaga 2000, plusieurs domiciles ont été pillés par des manifestants incontrôlés ce vendredi dont celui de l’ancien Premier ministre Tertius Zongo.

18h01
Les forces de défense et de sécurité rappellent que le couvre-feu est toujours maintenu, de 19H à 6H00 du matin

18h45
Le nouvel homme fort du BF, le Lieutenant-Colonel Yacouba Zida, annonce la fermeture des frontières, un couvre-feu de 19h à 6H du matin et demande aux secrétaires généraux des ministères de prendre les dispositions pour assurer la continuité de l’Etat.

23h10
Les médias publics saccagés, la déclaration annoncée du Lt-col Y. Zida devrait être diffusée sur les chaînes privées Canal3 et BF1

1er novembre 2014

04h00
C’est officiel depuis ce 1er novembre 2014 à 2h15 du matin. Le Lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida est le Président de la transition au Burkina Faso. Il assume également la charge de Président du Faso

09h12
Les concertations entre les chefs militaires reprennent ce matin et devraient aboutir à une déclaration consensuelle clarifiant la situation.

10h29
Le Balai citoyen dont les responsables ont été vus dans l’entourage immédiat du Lt-col Yacouba Zida au cours de ces dernières heures, annonce une conférence de presse cet après-midi pour expliquer son positionnement vis-à-vis du processus de transition.

10h39
Une délégation de la communauté internationale conduite par Kadré Désiré Ouédraogo, président de la commission de la CEDEAO, est en entretien ce samedi matin avec les leaders de l’opposition burkinabè à Ouagadougou.

12h23
Les discussions se poursuivent toujours entre les chefs militaires qui se sont réunis en milieu de matinée à l’état-major des armées pour trouver une solution définitive sur le rôle de l’armée dans la gestion de la période transitoire

12h34
Plusieurs personnalités de l’ancien régime dont le ministre des finances, Lucien Bembamba, la femme de François Compaoré et ses enfants, ont trouvé refuge au Benin, selon des médias sur place.

13h22
Une déclaration des forces armées nationales du BF, signée du Gal N Honoré Traoré au nom des forces armées et lue par le Gal Pingrenoma Zagré reconnaît le Lt-col Yacouba Zida comme chef de la transition.

14h31
Après avoir été désigné à l’unanimité par l’armée comme chef de la transition, Yacouba I. Zida va rencontrer les leaders de la classe politique et de la société civile pour discuter des modalités de la transition.

Lefaso.net



Messages

  • Merci lefaso.net pour le parcours de l’insurrection populaire 2014

  • mes vifs encouragements a fasonet pour le travail que vous abattez au quotidien a notre interet. que Dieu vous benisse.

  • Lefaso.net est un journal tres professionnel. On ne saurait vous remercier. L’ excellence sera toujours primee. Ce journal a ete vraiment courageux lors du coup d’ etat le plus salopard du monde. Contrairement a Bayiri que j’ ai decide de ne plus lire parcer que quand les putschistes harassaient la presse, ils ont change tout un coup la maniere d’ ecire sur le forum de leur journal. Il fallait maintenant ecrire en utilisant faceboo. Donc, les barbares du RSP vont voir ton visage. Je parie que Bayiri etait avec les comploteurs. J’ ai perdu tout mon respect pour un journal aussi poltron. Je le dis afin que ceux qui n’ ont pas percu ca le sachent. C’est aujourd’ hui que l’ eau est froide que tout le monde veut se proclamer courageux.

  • Très saisissante cette image. La détermination du corps, du cœur et de l’esprit face aux rafales d’armes automatiques, c’est tout simplement poignant et MERCI à lefaso.net pour ce professionnalisme dans l’illustration. On a coutume de dire qu’une bonne image vaut mieux qu’un long discours.

  • Je demande a le faso.net de ne pas oublier le convoi des jeunes de la ville de Koudougou qui rentrait à Ouagadougou le 31 octobre pour accélérer le départ de Blaise COMPAORE.

  • Qu’est ce qu’a apporté au pays cette folie collective ? Que des malheurs ! Pour la journée du 30 octobre on dénombre 3 morts et quelques blessés bilan bien maigre. 9 ans après le décompte macabre est de 6000 morts, 3millions de déplacés,49% du territoire national échappe à l’état ect... Où est le gain ? Moi qui ai vu la disparition de mon village natal estime que les 30 et 31 octobre 2014 sont synonymes de la naqba de 1948 chez les Palestiniens. C’est pourquoi, Yako vit chaque 30 octobre comme journée de deuil parce qu’il marque le début de notre tragédie.Dommage que la propagande et les raccourcis nous empêchent de tirer les bonnes leçons pour l’avenir comme disent les Latins" Errare humanum perseverare diabolicum " Yako

    • Yako alias le vieux Lingani tu es démasqué puisqu’on voit le dos du nageur. Quoi qu’il arrive au Burkina Faso les insurgés assument leur révolte pourvu que votre Blaise le bourreau quitte le pouvoir. Le Burkina Faso n’est pas la propriété privée exclusive des Compaoré. Vous les nostalgiques devraient apprendre a vous nourrir par les efforts de vos doigts, finis les gains faciles qu’on vous octroyant sur le dos du peuple.Blaise Compaoré est désormais dans la poubelle de l’histoire.

    • Vous pouvez vous exprimer dans la vérité. Déjà il n’y a pas 3000000 de déplacé. En plus ,le seul et unique responsable du terrorisme c’est bien Blaise Compaoré.

  • Je me souviens de ce jour. Que Dieu protege mon pays.

  • Faudra savoir que cette insurrection n’est pas forcément un thème fédérateur pour les Burkinabè. Il faut se rappeler que des innocents sont morts, des gens ont perdu leurs emplois, leurs maisons...alors qu’ils n’avaient rien à voir avec la politique, des entreprises brûlées.. etc. Et puis ce pourquoi les gens ont prétexte pour instrumentaliser les populations à savoir la démocratie, est-ce qu’elle s’est portée mieux après l’insurrection jusqu’aujourd’hui ??

  • Malheureusement le pays a chuté avec Blaise ! Pourquoi ? Parceque les leaders de l’insurrection en dehors de Zeph qui est trop naïf et fier pour réussir en politique, ont trahi la cause du peuple pour se battre pour le pouvoir et l’argent. Alors, le sang des martyrs et des blessés maudit le pays. C’est la même chose avec la lutte contre le terrorisme. Pendant que les gens (population, FDS, VDP, ...) meurent, d’autres s’enrichissent de la guerre. Prions pour notre pays et ses dirigeants !

  • En ce temps là, le Burkina s’illustrait comme l’exemple à suivre et à admirer pour tous les peuple cherchant à se libérer du joug d’une dictature.
    Qu’en est-il aujourd’hui...?

  • Merci à fasonet de nous avoir fait revivre ces moments forts de l’insurrection populaire.

  • L’insurrection fut une grosse bêtise collective pour n’est répéter mes prédécesseur sinon de la folie. Blaise est parti et après ? Faisons le bilan, rien de positif même en terme de liberté. Norbert zongo serait encore vivant, il serait au Meilleur des cas au front, sinon enlevé ou fait simplement par les messies masquer et ganter de la 25eme heure. La loi de Bose en marche

  • J’adore ce pays, le Burkina est la fierté de l’Afrique.
    La patrie ou la mort, nous vaincrons !

  • J’adore ce pays, le Burkina est la fierté de l’Afrique.
    La patrie ou la mort, nous vaincrons !

  • Cette insurrection était inévitable ! Demandez votre simplement aux peuples sierra léonais, libérien, ivoirien et angolais qui est Blaise Compaoré ? Ils savent quelle intensité de destruction ce Mr Blaise Compaoré a imposé à des peuples entiers pendant des années ! Ses succès dans les rapines à l’extérieur lui ont fait croire qu’il acquis le Burkina Faso comme un bien personnel patrimonial ! Erreur fatale, il a oublié que les Français qui lui ont donné tous les titres honorifiques possibles, n’ont fait que l’enfumer avec des mensonges sur son propre peuple et il l’a appris à ses dépens ! Malheureusement le Général DIENDERE n’a pas compris que le.monde a changé et le voilà en lieu sûr ! Ce peuple saura toujours trouver une réponse devant ses bourreaux ! Avis aux autres apprentis sorciers et élèves dictateurs tapis dans l’ombre, espérant rétablir l’ordre ancien de domination des peuples !