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Université Saint Thomas d’Aquin : « La vie est un jeu de forces et la langue a un pouvoir », dixit Tulinabo Mushingi

jeudi 21 janvier 2016.

 

Dans le cadre de ses activités parascolaires, l’Université Saint Thomas d’Aquin (USTA) a organisé une conférence ce jeudi 21 janvier 2016 sur le thème « Langue, culture et développement ». Le conférencier n’était autre que l’ambassadeur des Etats-Unis au Burkina Faso, Dr Tulinabo Mushingi.

« Lorsqu’on est couché sur la natte d’autrui, on est toujours à l’étroit », disait le Pr Joseph Ki-Zerbo. Les responsables de l’Université Saint Thomas d’Aquin en sont conscients, c’est dans ce sens qu’ils organisent des activités éducatives sur des thèmes variés afin de cultiver davantage les étudiants. Et pour que ceux-ci soient des citoyens du monde, équilibrés et productifs, ils doivent partir de leur culture. C’est la ferme conviction de l’ambassadeur américain Tulinabo Mushingi qui a livré un exposé sur le thème « langue, culture et développement », en présence du Cardinal Philippe Ouédraogo, du PCA et du recteur de l’USTA.

"La langue à un pouvoir"

L’exposé du diplomate américain était centré sur la sociolinguistique. Pendant près d’une demi-heure, Tulinabo Mushingi a fait le tour des valeurs que l’on associe aux langues, de la politique des langues, de la communication. « La vie est un jeu de forces et la langue a un pouvoir » et « un manque d’aptitude en anglais peut représenter un des plus grands obstacles pour avancer », a-t-il dit. De plus, il estime que c’est en s’ouvrant aux autres langues et aux peuples « que nous pouvons arriver à travailler ensemble ».

"Convaincre les plus sceptiques"

« S’appuyer sur sa culture pour être utile à sa Nation », est donc possible. Citant le poète Léopold Sedar Senghor pour qui les langues africaines sont enceintes d’images, le Pr Georges Sawadogo de l’université de Koudougou estime que les Burkinabè ont intérêt à valoriser leurs langues afin qu’elles puissent être le socle du développement durable. " Il faudra donc travailler à convaincre les plus sceptiques pour les convaincre qu’avec les langues tout est possible" a-t-il dit. Et même à l’heure de la globalisation et de la mondialisation, le Pr Sawadogo pense qu’"il faut être soi avant d’être autre chose".

Pas de précision

"Le Burkina est ouvert, le Burkina est pour le business, le Burkina accueille les peuples du monde. Nous devons montrer au monde que malgré les événements de ce week-end, le Burkina continue à travailler", a dit Tulinabo Mushingi à propos des attaques de Ouagadougou, actualité phare du moment. Et concernant la possible fuite de trois autres jihadistes, le diplomate américain reste prudent « Je n’ai pas de précisions à vous donner aujourd’hui, mais tout ce que je peux vous dire c’est que nous tous, nous sommes en train de vérifier cette information qui nous est venue de plusieurs sources ». Les enquêteurs continuent de travailler d’arrache-pied et comme vous le savez, il y a une équipe du FBI qui est présente".

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net



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