Georges Ouédraogo : La mort a eu raison du Gandaogo nationalLa nouvelle est plus que consternante ! Georges Ouédraogo, dit le « Gandaogo national », s’est éteint au petit matin du 2 février 2012 à la clinique du Cœur à Ouagadougou. La disparition de ce pionnier de la musique burkinabè constitue, sans nul doute, une perte immense pour la culture de notre pays. 1er février 2012. Il est 21 heures lorsque l’artiste-musicien Bamos Théo, coordonnateur de la présentation des vœux du nouvel An des artistes modernes et traditionnels du Burkina au Mogho Naaba appelle le Gandaogo au sujet de la cérémonie qui devait en principe avoir lieu hier jeudi dans la soirée ; Georges Ouédraogo manifeste son regret de ne pouvoir faire partie du groupe, pour raison de santé. Fin de communication. Une trentaine de minutes plus tard, c’est Athanase, le fils du musicien qui rappelle Bamos Théo, dit le « Sambiiga national », pour lui signifier que son père souhaiterait qu’il vienne le conduire à l’hôpital. Mais, avant qu’il n’arrive, devant certainement l’aggravation du mal, il est amené dans un premier temps à la clinique Sandof. Le Sambiiga national arrive à cette clinique au moment où des soins étaient en train d’être donnés au malade. Il restera de longues heures pour soutenir la famille de l’artiste avant de se retirer. Vers 3 heures, celle-ci le rappelle pour l’informer que Georges a été transféré à la clinique du Cœur. Trente minutes après, c’est le fils du Gandaogo national qui lui annonce que son géniteur vient de s’éteindre. Mais que peut-on retenir de la riche carrière du disparu ? Né en 1947, à douze kilomètres de Ouagadougou, dans le village de Gogo, il fréquente, dès la fin des années 50, le Tico Tico Bar, où se produisent l’Ivoirien Antonio et ses Cha Cha Cha Boys, appelés aussi Orchestre Tico Tico. C’est en 1965 qu’il a embrassé la musique par l’intermédiaire du musicien Jean Hyacinthe Tapsoba pendant qu’il était ramasseur de matériel de musique. Après son séjour ouagalais où il a joué avec Antonio et ses “Cha Cha Cha Boys”, il se rend à Bobo-Dioulasso la même année et intègre le Volta Jazz comme tumbiste s’intéressant de temps à autre à la batterie. Il y compose sa première chanson « Mam kamisoye » en 1967, prend confiance en lui-même et décide de se rendre en Côte d’Ivoire en 1969 pour poursuivre sa carrière. Là-bas, Georges débute au “Quartier Latin” sous les conseils du trompettiste Fax Clark. Il devient un excellent batteur et rejoint les “Freemen” d’Abidjan qu’il quittera en 1971 pour le “New System Pop”. C’était une période pendant laquelle le patrimoine musical burkinabè était totalement inconnu à l’extérieur ; et Georges a osé relever le défi, d’où son surnom de Gandaogo qui signifie en langue nationale mooré « celui qui ose ». Il mettra fin à son aventure parisienne avec « Bozambo » pour rentrer au bercail. Mais, il fera trois 45 Tours sous le nom de Georges Ouédraogo/Bozambo. En 1977, son album « Rimbalé/Winafrica » proclame ainsi « Spécial Haute-Volta ». Homme au grand cœur, il a été contraint, compte tenu des réalités économiques difficiles, de vendre sa moto en 1990 afin de se rendre aux obsèques de son ancien complice Jimmy Hyacinthe, en Côte d’Ivoire. Ainsi, Charly Sidibé, Sami Rama, Jean Claude Bamogo, Daouda Koné, Bailly Spinto, Ami Koïta, Aïcha Koné ont presté, en guise de soutien à l’artiste. Un impressionnant groupe de musiciens nationaux et étrangers l’ont également accompagné lors de ses spectacles dans plusieurs autres localités telles que Bobo-Dioulasso et Banfora. Cyr Payim Ouédraogo Programme des obsèques – Jeudi 2 février : veillée au domicile du défunt – Dimanche 5 février : levée du corps à 10h du domicile pour l’église d’évangélisation du pasteur Karambiri (Dassasgho) ; L’Observateur Paalga Vos réactions (91)
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