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"Reprise" de Me Guy Hervé Kam : « Il a même demandé à entrer serrer sa fille. On lui a dit non » (le film de la nuit du 29 mai 2024, selon les avocats)

dimanche 2 juin 2024.

 

Les avocats du Me Guy Hervé Kam sont revenus, dans la conférence de presse qu’ils ont animée le vendredi, 31 mai 2024 autour du dossier, sur les évènements de ce qu’ils qualifient de "pseudo-liberté ou de simulacre de libération" suivi de "prise d’otage" de l’intéressé, en cette nuit du 29 mai 2024.

Les avocats persistent et signent que les conditions requises pour l’arrestation, la détention, et même l’audition d’un avocat, n’ont jamais été respectées. Et ce, dans une situation où il a été proclamé que le Burkina est dans un Etat de droit, avec un Conseil constitutionnel (même si son fonctionnement est, selon eux, des plus critiquables) et un président qui a prêté serment de respecter la Constitution.

« Dans la nuit du 29 mai, j’ai été alerté par la famille de Me Kam, qui m’a dit : "venez rapidement, venez rapidement à la maison, il se passe quelque chose". Lorsque je suis arrivé, il était déjà tard. J’ai vu un véhicule, pick-up, fond rouge, qui était en train de partir et la famille criait : "c’est Me Kam, ils sont en train de repartir avec lui", introduit Me Somé Séraphin.

Puis, « J’ai poursuivi le véhicule jusqu’à la section de recherche. J’ai cherché à entrer pour comprendre de quoi il s’agissait, il m’a été empêché de le voir, donc d’entrer dans la cour de la section de recherche de la gendarmerie. Par la suite, il m’a été expliqué comment ça s’est passé pour que Me Kam soit conduit à côté de son domicile, pour être après transféré à un autre véhicule qui l’a conduit à la section de recherche".

L’avocat livre des détails autour de ces deux actes successifs, à savoir la "libération " suivie de la "reprise" de Me Guy Hervé Kam.
« Comment les choses se sont passées ? Dans la nuit du 29 (mai, ndlr), ses geôliers lui ont présenté un document, disant émaner du directeur général de l’ANR (Agence nationale du renseignement, ndlr), indiquant que c’est lui qui avait ordonné son arrestation et qu’il a donné instructions de le libérer. Et qu’il était donc prié de signer le document qui constate sa libération. Il (Guy Hervé Kam, ndlr) a hésité, il a dit mais il est toujours dans sa planque, il n’est pas considéré comme libéré. On lui a fait savoir qu’il va être libéré : "on va vous conduire chez vous".

C’est dans ces circonstances qu’il a signé ledit document. Transporté dans un véhicule, et à côté de son domicile, on a appelé son épouse, lui indiquant que son mari est libre, et son épouse cherchait à comprendre comment il est libre et elle ne le voit pas. On lui dit de sortir. Elle est sortie et elle a vu devant le domicile, sur un terrain obscur, deux véhicules qui étaient stationnés. Elle s’y est approchée, et elle a vu Me Kam qui était arrêté, sur le point d’être remis à un autre groupe, que je qualifie de preneur d’otage ; en réalité c’est cela, c’est comme un transfert d’otage à un autre groupe. Donc, il a été remis entre les mains de ce deuxième groupe et ceux qui y étaient se sont présentés comme étant les éléments de la section de recherche de la gendarmerie, chargés de le conduire à la gendarmerie en exécution d’un mandat d’amener du juge d’instruction. Voici ce qui s’est passé cette nuit-là, aux abords du domicile de Me Kam », déroule Me Somé.

Pour le collectif d’avocats, il faut retenir que ce scénario n’honore pas ceux qui l’ont conçu, non plus les institutions du Burkina.
« C’est un film que moi, je qualifie de film de série Z. Mais, comment est-ce que ceux qui ont conçu ce scénario, piètre, peuvent penser que, raisonnablement, Me Kam a pu être libéré ? Comment ? On n’a fait que le changer de main. Autre chose, pourquoi ils ont tenu à l’amener à côté de son domicile ?

On pouvait, de la planque où il était, l’amener directement à la gendarmerie, en exécution de ce qu’ils considèrent comme mandat d’amener ! Nous, nous considérons que ce comportement est tout simplement un acte de torture. Oui ! Une torture morale. Vous dites à quelqu’un : "vous êtes libéré". On vous conduit chez vous, à côté de votre maison, où après, vous constatez qu’il y a un véhicule qui est-là, pour vous kidnapper et vous conduire ailleurs. Il a même demandé à entrer serrer sa fille. On lui a dit non. Et c’est ça que les concepteurs de ce scénario, piètre-là, imaginent que ça peut constituer une libération. Non, cette parodie n’a pu, en aucun moment, régulariser quoi que ce soit. Rien n’a été régularisé. On est toujours dans l’illégalité la plus totale. On a affaire ici à un citoyen qui, depuis le 24 janvier, a été enlevé, séquestré, et c’est dans cet état de séquestration-là, d’illégalité criarde-là, qu’il a été conduit au juge d’instruction, qui l’a mis en examen et qui l’a envoyé à la MACA (Maison d’arrêt et de correction des armées) », a détaillé sous fond de commentaire également, l’avocat Séraphin Somé, pour qui, l’illégalité qui a émaillé la procédure a corrompu tout.

O.L.
Lefaso.net



Messages

  • Comme le dit Laurent BADO et je le répète : Nous sommes dans un état VOYOU !

  • Fasonet, je pense qu’on en a assez de cette nouvelle. Depuis un mois, tout tourne autour de Kam. N’avez-vous pas de meilleures nouvelles à nous annoncer ? Il y a d’autres personnes qui ont également été arrêtées et nous n’avons aucune nouvelle d’elles. S’il a commis un crime contre l’État, qu’il en paie le prix.

    • Vous parlez ainsi jusqu’à ce que ça concerne un membre de votre famille. Un état dirigé par des gens qui ont tué pour prendre le pouvoir ne peut se comporter comme un gang de dealers. Il y a une façon humaine de gérer même les fautes les plus graves

    • Bagaman,
      Plaise à Dieu de faire en sorte que ça vous concerne un jour, pour que vous puissiez avoir la réponse à votre préoccupation. Tôt ou tard.

    • Bagaman, encore lui ou elle. ne vous sentez pzas obliger de commenter un article dont le sujet ne vous interesse pas. vu la restriction des libertés et de la presse (je sais je sais, pour les wayiyans et autres suppots ca doit attendre apres que vous ayez fini ce que vous voulez faire) on ne peut plus que parler et commenter le meme sujet qui inquiete bien d’autres Burkinabé (que certains qualifient d’apatrides, certainement pas vous n’est cepas ?)
      parlons d’un autre sujet alors. que pensez vous des 500 millions pour la propagande, l’augmentation du budget de la présidence et l’arrivée des 200 wagner /africa corps dans un accord qui a été partagé a tous donc il n’y aurait pas d’accord leionien n’est ce pas ? merci Bagaman pour votre reponse.

  • Me Guy Hervé Kam, je regrette votre situation actuelle. C’est vraiment dommage que les militaires s’en prennent à votre vie. Si me souvenir sont bon un certain président Blaise Compaoré vous avait demander de lui permettre d’organiser les élections et partir à la retraite en 2015. Mais vous avez refuser et lui demandait de démissionner et quitter le pays. Voyez vous la roue tourne et vous voilà à la MACA à coter du Gal Diendéré.
    Je suis vraiment désolé !

    • Vous n’allez pas faire pardon et trouver un autre argument ? Comment dans un régime qui se disait démocratique et après avoir fait 27 ans déjà au pouvoir on veuille faire modifier encore la constitution pour rester encore au pouvoir. Vraiment cherchez des arguments qui volent plus haut et quittez dans la mauvaise foi ! De surcroît nul n’a demandé au Président Compaoré de quitter le pays, il a accepté se faire exfilter par les français !!! Le président Rock a subit un coup d’état où on a voulu ouvertement l’éliminer, mais il a refusé de quitter la terre de ses ancêtres !
      Si seulement ces 27 ans avait été bien utilisées, nous n’en serions pas là aujourd’hui !!! Pourquoi les coups d’états continuent ??? Si seulement ils avaient utilisés leurs talents, car c’étaient des hommes intelligents et stratèges, pour asseoir une bonne gouvernance ainsi que la justice et l’équité, nous ne serions pas dans cette merde aujourd’hui !!!
      Nul n’est au dessus de la loi, Nul n’est en dessous ! Que Me Kam et tous les autres concitoyens Burkinabè arrêtés et gardés illégalement soient traités dignement selon les lois qui régissent le pays !!! L’injustice et ces traitements ne contribuent qu’à agraver notre situation !
      Arrêterons notre mauvaise foi et surtout de nous accrocher aux hommes ! Nul n’est indispensable, Nul n’est irremplaçable ! Nous pouvons supporter quelqu’un ou des des personnes sans en faire des dieux ! Restons du côté de la justice si tant est que nous aimons vraiment notre pays et ne pensons pas à nos petites personnes. Nous sommes venus trouver cette terre et nous repartirons la laisser comme ceux qui nous ont devancé depuis que le monde est monde ! Utilisons notre temps ici à construire pour les générations futur ! Dans tout acte que nous posons, pensons à la postérité ! Vivons utile !!!
      Que la sagesse et le discernement animent chaque Burkinabè, surtout les autorités afin que les bonnes decisons soient prises et les bons actes posés pour la paix !!!
      Le Faso d’abord 🇧🇫🇧🇫🇧🇫🇧🇫

    • J’adore la libre expression et la contradiction d’opinion sur le forum. Je pense comprendre que votre propos s’adresse à Me GUY KAM qui n’avait pas eu pitié de Blaise Compaoré et le Diendéré. Vous écrivez ceux-ci : Arrêterons notre mauvaise foi et surtout de nous accrocher aux hommes ! Nul n’est indispensable, Nul n’est irremplaçable ! Nous pouvons supporter quelqu’un ou des des personnes sans en faire des dieux ! Restons du côté de la justice si tant est que nous aimons vraiment notre pays et ne pensons pas à nos petites personnes.
      J’ai cru comprendre que c’est la même justice militaire qui poursuit Me GUY KAM le tout-puissant avocat . Cette justice est indépendante qui avait poursuivi les prémiers qui se trouvent aujourd’hui dont l’un souhaite la bienvenu et l’autre en exil pour les faits de coups d’état.
      Le forum est anonyme et je vous demande de respecter les opinions des autres en apportant vos contradictions. Vous me dites : Vraiment cherchez des arguments qui volent plus haut et quittez dans la mauvaise foi !{} Je me demande en quoi je serais de mauvaise foi en évoquant Blaise Compaoré ? Je ne sais pas si vous avez une bonne compréhension de vous même quand vous adressez aux autres.

  • La presse, comme vous voulez parler de lui, allons y.
    Vous avez dit qu’il lui a été refusé d’aller serrer sa fille. Ok
    Si le coup dans lequel lui trempait réussissait, il y aura eu des gens qui n’auront pas eu le temps de serrer leurs enfants et ils iront au paradis.
    Donc c’est un non événement

    • Je ne comprends pas votre méchanceté, Mr Tanga. Nous sommes burkinabè et nous valons mieux que ça. Un peu de dignité s’il vous plait. Vous dites que des gens allaient perdre leurs enfants si le coup réussissait. Me Kam est il déjà condamné ? Connaissez vous la présomption d’innocence ? S’il vous plaît, soignez un digne fils de ce pays et ne vous perdez pas à cause des petits avantages que vous avez aujourd’hui.

  • Chacun a son interprétation des faits. Mais il faut un minimum d objectivité.

    Pour le collectif d’avocats, il faut retenir que ce scénario n’honore pas ceux qui l’ont conçu, non plus les institutions du Burkina.« C’est un film que moi, je qualifie de film de série Z. Mais, comment est-ce que ceux qui ont conçu ce scénario, piètre, peuvent penser que, raisonnablement, Me Kam a pu être libéré ? Comment ? On n’a fait que le changer de main. Autre chose, pourquoi ils ont tenu à l’amener à côté de son domicile ? Que ce soit piètre, une série Z etc. ce n’est que votre opinion et non le droit.

    Après avoir soutenu que c’étaient des enlèvements par des encagoulés etc, on parle maintenant de tortures etc. Comme toujours on s’acharne à manipuler les mots et concepts et le lecteur et arriver à vos fins.

    Hervé kam est il un citoyen spécial ? Ma vieille grand mère de derrière Batié la bas at elle eu toutes prévenances ? Pas même pour prendre sa tabatière pour chiquer son tabac ! Le spécieux et le vidé sont le propre de cette profession. Se targuer de diplômes etc pour conserver ses privilèges individuels et corporatistes, voilà ceux qui se disent intellectuels au Burkina et en Afrique.
    SOME

  • M. ,SOME je ne vous croyais pas capable d’une telle jalousie. La jalousie et le narcissisme sont les deux faces d’une même monnaie. Malheureusement ils scélérose la raison.