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Lutte contre l’extrémisme violent : Les professionnels des médias invités à promouvoir la paix et la cohésion sociale

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dimanche 26 mai 2024.

 

Le ministère de la Communication, à travers sa direction générale de la communication et des médias, a organisé, les 23 et 24 mai 2023 à Bobo-Dioulasso, une conférence publique au profit des professionnels des médias. La rencontre visait à susciter la participation des journalistes, des communicateurs et des leaders d’opinion dans le renforcement de la paix et de la cohésion sociale au Burkina Faso.

Cette conférence publique s’est tenue sous le thème : « Lutte contre l’extrémisme violent au Burkina : Rôle et responsabilités des professionnels de l’information et de la communication dans la promotion de la paix et de la cohésion sociale ». Elle s’inscrit dans la dynamique d’instituer une communication de proximité, entrant dans la stratégie de communication de guerre élaborée par le ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme.

En initiant cette conférence publique, le département en charge de la communication veut créer un cadre d’échanges pour proposer des solutions communicationnelles efficaces afin de déconstruire les messages subversifs prônés par les groupes armés terroristes ; mobiliser les journalistes et les leaders d’opinion pour la déconstruction des messages de haine et de stigmatisation prônés par ces groupes et proposer des solutions communicationnelles pour lutter contre l’extrémisme violent au Burkina Faso.

Des participants à la conférence publique à Bobo-Dioulasso.

Plusieurs thématiques ont été abordées au cours de ces échanges, avec pour objectif de susciter et d’encourager la participation des acteurs des médias et de la communication et des leaders d’opinion dans la reconquête de l’intégrité du territoire national et la consolidation de la paix, de la cohésion sociale et du vivre-ensemble. La conférence s’est déroulée sous forme de panels animés par des experts en communication de crise et des personnes ressources identifiées pour leurs expériences et leur expertise dans le domaine du journalisme, de la communication et de la lutte contre l’extrémisme violent. Ainsi, le thème principal de la conférence a fait l’objet d’une communication introductive qui a été présentée par Dr Kassem Salam Sourwema et Jonas Bazié.

Deux autres communications ont été aussi présentées, à savoir : « Lutte contre le terrorisme : Quelles contributions des journalistes pour une véritable refondation au Burkina ? » et « Rôle et responsabilités des leaders d’opinion et des acteurs de l’information et de la communication dans la déconstruction des messages subversifs prônés par les GAT agissant au Burkina Faso », respectivement présentées par Baba Hama et Yacouba Traoré. Cette conférence a aussi été un cadre de partage d’expériences.

Le chargé de mission, Boukari Nitiéma, expliquant le bien-fondé de cette conférence publique.

Durant ces deux jours de travaux, les suggestions et recommandations des professionnels des médias et des leaders d’opinion ont été recueillies dans la lutte contre le terrorisme. Les travaux ont été présidés par le chargé de mission du ministre de la Communication, Boukari Nitiéma. Au nom de son ministre, il a expliqué le bien-fondé de cette conférence publique. Il a fait savoir que c’est depuis 2022 que la direction générale de la communication et des médias organise des conférences publiques dans les différentes régions du Burkina Faso.

En effet, le pays est confronté, depuis 2015, à une crise sécuritaire qui met en mal son vivre-ensemble. Cette situation constitue, selon lui, un terreau fertile à la radicalisation et à l’extrémisme violent. Au regard du contexte, il paraissait nécessaire d’instituer ce cadre d’échanges avec les professionnels de l’information et de la communication pour prôner le vivre-ensemble et la cohésion sociale, mais aussi déconstruire les messages subversifs véhiculés par les groupes armés terroristes agissant au Burkina.

Le directeur général de la communication et des médias, Frédéric Somé, a invité les acteurs à avoir de nouveaux éléments de langage avec la population pour vaincre le terrorisme.

« C’est la volonté de relever ce défi qui justifie la tenue de ces conférences publiques. Elles constituent un cadre d’échanges favorables pour sensibiliser les acteurs des médias et ceux de l’espace civique sur les valeurs de résilience, de paix, de solidarité et de cohésion sociale. C’est une occasion d’échanges et de partage avec les journalistes et les communicateurs, dans le but de proposer des solutions communicationnelles à même de lutter efficacement contre le terrorisme et l’extrémisme violent », a relevé Boukari Nitiéma.

Il a reconnu que malgré l’émergence des réseaux sociaux, les professionnels des médias restent les principaux vecteurs de diffusion d’une information saine, utile et juste. C’est pourquoi il les encourage à poursuivre dans la même dynamique afin de faire des médias « la solution et non le problème dans la quête de remèdes aux difficultés que nous vivons. » Les régions concernées pour cette année 2024 sont les Hauts-Bassins, le Sud-Ouest et l’Est.

La photo de famille à l’issue de la cérémonie d’ouverture des travaux.

Le directeur général de la communication et des médias, Frédéric Somé, a fait savoir que la guerre contre le terrorisme se mène à deux niveaux. Le premier niveau est celui qui se mène sur le terrain avec les armes et le second est d’ordre communicationnel. C’est pourquoi il a invité les acteurs à changer de langage, à avoir de nouveaux éléments de langage avec la population pour vaincre le terrorisme. « Nous voulons, à travers ces conférences, pouvoir déconstruire les messages des forces du mal, déconstruire les fake-news qui ont pour rôle de créer la psychose, la peur et la division entre nos communautés. Toute chose qui contribue à saper le moral des forces combattants déployées sur le théâtre des opérations de reconquête de l’intégrité du territoire national », a-t-il laissé entendre.

Il reste toutefois convaincu que c’est en cela que les acteurs des médias, de la communication et de l’espace civique contribueront, aux côtés des forces de défense et de sécurité et des volontaires pour la défense de la patrie, à la restauration d’un climat de paix, de cohésion sociale et de sécurité au Burkina Faso.

Romuald Dofini
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