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Burkina / Education : Un Café littéraire pour stimuler le goût de la lecture des élèves du lycée Marien N’Gouabi

mardi 14 mai 2024.

 

Le lundi 13 mai 2024, s’est tenu, au lycée Marien N’Gouabi, un café littéraire sur l’œuvre "L’amante du cimetière" de Yacouba Traoré, écrivain, urbaniste, et par ailleurs conseiller technique du président de la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou.

Pendant que l’année scolaire tire à sa fin, les membres du Club de citoyenneté et d’écologie du lycée Marien N’Gouabi, initié en octobre 2023 par le ministre de la justice Edasso Rodrigue Bayala, ont échangé avec Yacouba Traoré, écrivain, urbaniste, et par ailleurs conseiller technique du président de la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou sur son œuvre "L’amante du cimetière". Cet évènement a été initié pour promouvoir la culture littéraire.

Vue des participants

L’œuvre au programme de ce café aborde un délicat et récurrent problème de société : l’influence de plus en plus grandissante de la famille et des parents biologiques dans les choix amoureux de leurs progénitures. Élève brillant et ambitieux, Abdoulaye, le personnage central de l’œuvre vient de réussir à son baccalauréat quand il fait la connaissance de Natacha, la sœur cadette de son camarade de classe. Entre les deux, c’est un début d’amour. Leur projet sera tué dans l’œuf par le père de la jeune fille.

Résumé de l’œuvre

Parti en Europe pour des études supérieures, Abdoulaye va tomber sous le charme de la blonde Elsa, fille unique d’une riche famille bourgeoise. Contre toute attente, la mère de cette dernière rejette le garçon. Elle ne veut pas d’un « gendre nègre » dans la famille. Informée de la volonté de son fils d’épouser une blanche, la mère d’Abdoulaye ne veux pas de cette dernière comme belle-fille. Rentré pour des vacances, la famille va insidieusement empêcher Abdoulaye de retourner finaliser son projet de mariage avec Elsa.

L’auteur de l’œuvre lors des interviews

Dans l’attente d’un nouveau passeport, il va rencontrer Natacha, mariée de force à son cousin, un « corps habillé ». Entre Abdoulaye et Natacha va très rapidement s’installer l’idylle. Une dangereuse liaison amoureuse qui va s’achever tragiquement… « Quand on lit le roman, on est dans une situation où des jeunes en phase de mettre en place leur futur couple se trouvent confrontés à des difficultés liées quelque part à la société, et aux parents. Cette incompréhension pose problème. On se demande finalement est-ce que le mariage est une affaire privée ou une affaire de la communauté ? », s’interroge M. Traoré.

À travers ce chef d’œuvre de 178 pages, M. Traoré veut transmettre un message fort : les jeunes doivent davantage communiquer avec leurs parents. Cependant, relève-t-il, les histoires amoureuses ne doivent pas primer sur les études. Mais il faut quand même qu’il y ait une certaine concertation. Parce que la plupart de ces difficultés sont liées au manque de discussions entre les parents et les enfants. L’enfant a son choix, le parent aussi a son choix. Finalement, ce sont des choix difficiles à concilier ».

Le café littéraire a été riche en échanges

Des échanges enrichissants

Pour l’auteur, le choix du lycée Marien N’Gouabi pour ce café littéraire n’est pas fortuit : « Nous sommes dans un milieu scolaire. Aussi, nous avons affaire à des élèves qui ont choisi d’embrasser la série littéraire. Dans l’optique de les encourager à lire surtout et aussi à s’intéresser à tout ce qui est production littéraire au niveau local, nous avons, de concert avec le corps enseignant, organisé cette activité de café littéraire ».

Le président du club, Ousmane Zongo

Du côté des élèves, la satisfaction est grande. De certains avis, c’est un sentiment de fierté, d’avoir pris part à cette activité. C’est le cas du président du club, Ousmane Zongo, élève en classe de Terminale A2. « Le thème de l’œuvre est d’actualité. Le public cible, ce sont les élèves. La plupart du temps, nous (les élèves) sommes confrontés à ce genre de problème », a-t-il déclaré.

Pour le professeur de français, Issoufou Soré, ce café littéraire est un prolongement de leurs activités d’apprentissage de la littérature

Issoufou Soré, professeur de français au lycée Marien N’Gouabi, a également apprécié l’initiative de café littéraire. « Lorsqu’il a été proposé de recevoir M. Traoré en notre sein, nous avons salué l’initiative. Parce qu’en tant que professeur de français, c’est un prolongement de nos activités d’apprentissage de la littérature. La thématique développée par l’auteur est une thématique d’actualité qui touche beaucoup la jeunesse et qui contribue à leur formation ». De ce fait, il a émis le vœu que d’autres auteurs puissent emboîter les pas de M. Traoré.

Pour rappel, « L’amante du cimetière » coûte en librairie 5000 francs.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net