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Burkina / Accidents de la circulation : « Le facteur humain contribue pour 65,94%, le véhicule pour 22,12% », selon le ministre des transports

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lundi 1er avril 2024.

 

Le ministre des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière Roland Somda était face à 48 députés de l’Assemblée législative de transition ce vendredi 29 mars 2024. A l’ordre du jour, une question orale avec débats posée par l’honorable Sié François d’Assise Coulibaly, portant sur les causes des nombreux accidents de circulation. Il a voulu savoir le bilan des actions du ministère menées en 2023 contre l’insécurité routière ainsi que les mesures à court, moyen et long terme en agglomération comme en campagne pour réduire le nombre d’accidents.

Plusieurs facteurs sont à l’origine des nombreux accidents de la circulation au Burkina Faso, qui a enregistré plus de 22 000 cas de 2019 à 2023. Selon une étude menée par le ministère en charge des transports, le facteur humain contribue pour 65,94%, le véhicule pour 22,12% et les autres facteurs pour 8,43%. De l’analyse croisée des données de la police nationale et de la gendarmerie, les causes des accidents se résument en ce qui suit : « I’excès de vitesse, I’imprudence, la conduite des engins sans le permis requis (surtout les engins à deux roues), le non-respect ou la méconnaissance du code de la route, les dépassements imprudents, le manque de courtoisie dans la circulation routière, les défaillances mécaniques, l’état de la route, la conduite sous I’effet de l’alcool ou de stupéfiants, la fatigue pendant la conduite, l’usage du téléphone au volant ».

Sont plus concernés par ces accidents, les utilisateurs de cyclomoteurs, de vélomoteurs et de motocyclettes en raison de la croissance exponentielle des utilisateurs de ce type d’engins, la méconnaissance du code de la route par la grande majorité des conducteurs de ces engins et la jeunesse de plus en plus grande des conducteurs des engins sus-cités. A cela s’ajoute l’absence de contrôles/sanctions de la vitesse, du niveau d’alcoolémie ainsi que des acrobaties en circulation.

Pour infléchir donc la courbe, l’accent est mis sur l’homme, en passant par des actions de sensibilisation, d’information, de communication et des actions de contrôles/sanctions. C’est ainsi qu’ont été réalisé courant 2022-2023, « la Semaine de la sécurité routière, la campagne "la rentrée scolaire en toute sécurité routière", la Journée nationale de sensibilisation sur la sécurité routière, la Journée sous régionale de l’organisation pour la sécurité routière en Afrique de l’Ouest (OSRAO) ».

A cela s’ajoute la tenue de plusieurs formations. « 200 femmes de la brigade verte sur la sécurité routière, 150 conducteurs et transporteurs routiers à Manga et Ouahigouya, 50 leaders coutumiers et religieux à Koudougou, 100 hommes de médias à Bobo-Dioulasso, 200 volontaires adjoints de sécurité à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Banfora, 10 membres des associations de promotion de sécurité routière à Banfora, 40 clubs scolaires de sécurité routière à Ouagadougou, Ziniaré, Koudougou et Banfora », ont été formés, selon Roland Somda.

« Le code de la route est en relecture », Roland Somda

Pour ce qui est des actions de fluidité du trafic, on note comme activité, « un audit de sécurité sur la RN17 Guiba-Garango, la sortie de 18 camions grues pour enlever les véhicules qui grèvent la circulation routière, l’organisation de missions d’inspection de la signalisation routière, la réalisation de 1.267 sorties contrôle de vitesse à l’aide de radars, des communiqués de rappel à l’ordre à l’attention des occupants anarchiques des emprises routières pour l’exercice d’activités commerciales ».

Toujours selon le ministre, toutes ces actions ont permis, d’engranger des acquis parmi lesquels on relève : « la réduction du nombre de cas d’accidents pour 10 000 véhicules qui est passé de 42 à 34,19% ; l’accroissement du nombre de conducteurs d’engins à deux roues motorisés portant le casque notamment à Ouagadougou. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir des jeunes enfants au dos de leur maman ou assis à l’arrière de l’engin portant le casque ; une meilleure connaissance des populations, hommes, femmes, jeunes, enfants des différentes couches socio-professionnelles sur les règles de circulation routière ; des propriétaires d’une centaine de camions transformés, prêts à se mettre aux normes ».

Pour ce qui est des mesures à court, moyen et long terme, le ministre entend, entre autres, poursuivre ses actions d’information/sensibilisation tout en renforçant les contrôles/sanctions, en collaboration avec la police et la gendarmerie. Aussi, seront promus au profit des conducteurs d’engins à deux roues motorisés, les permis de conduire A et A1. A cela s’ajoutent l’implémentation de la vidéo-verbalisation, l’instauration de l’éducation routière dans les curricula scolaires. En sus, il fait noter qu’une stratégie nationale de sécurité routière assortie d’un plan d’actions sera élaborée et qu’un texte pour l’institution d’un observatoire national de la sécurité routière sera adopté.

Erwan Compaoré
Lefaso.net



Messages

  • Je suis toujours sidéré par nos autorités depuis plusieurs décennies dans ce pays ! Les règles existent et sont claires avec des textes à faire respecter. Et, c’est là où se trouvent le problème. Je vais prendre le cas du casque obligatoire pour les 2 roues. De mémoire, sous Blaise Compaoré, on avait voulu l’imposer... mais cela avait été un flop ! aujourd’hui, on dit qu’une moto doit être vendu avec son casque. Mais cela fait bien une décennie que c’était obligatoire. Avons nous fait des contrôles et verbaliser ! RIEN. En période transition, on pouvait s’attendre à mieux sur un certain nombre de sujet pour remettre de l’ordre dans la cité. Exemple : fin de l’occupation anarchique des voies depuis le 1er novembre. Rien ! eaux usés dans les rues : Rien ! brûlage des ordures. Rien !... La liste peut être longue mais je conclus pour dire simplement que nos soit disant révolutionnaires derrière IB sont les champions du monde du bavardage et ont juste la capacité de bander les muscles pour ceux qui les critiquent et les envoyer au front de force. Mais, ils ne montrent pas l’exemple. Depuis le discours d’IB sur les Journées nationales d’Engagement patriotique et de Participation citoyenne, on ne voit aucun acte concret. Même les soit disant patriotes de la veille citoyenne au niveau des ronds points des villes ne sont même pas capable de laver les drapeaux ! Certains sont tellement poussiéreux ou crasseux que l’on peine à reconnaitre les couleurs d’origine.

    • @AES, très bonne réponse qui est véridique. Moi j’aimerais ajouter que l’ajout des pneus usés et autres pour hisser des drapeaux burkinabé gênent la fluidité de la circulation et rend laid le paysage, ces carrefours initialement n’ont pas prévu l’installation d’un "obstacle" en leur centre, alors réellement cela ne va pas du tout. C’est pas aujourd’hui que nous savons que nous sommes burkinabés donc pas besoin d’en faire trop.

  • La mauvaise condition de la route, les voix trop étroites, les signalisations hors service sont a 80 %.

  • Je suis c, accord avec, (AES) dans son analyse. Il faut appliquer les textes. La contravention ne doit pas se faire a la tete du contrevenant. Et en plus je pense qu, il faut augmenter les contraventions pour dissuader. Pour sauver des vies humaines il faut sevir et sanctionner.