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Bobo-Dioulasso : Des riverains s’opposent à la fermeture d’une voie à Lafiabougou par l’Ecole nationale des sapeurs-pompiers

mercredi 21 février 2024.

 

Le torchon brûle entre l’Ecole nationale des sapeurs-pompiers et des populations riveraines au quartier Lafiabougou (secteur 20) de Bobo-Dioulasso. Ces populations s’opposent à la fermeture d’une voie dite principale du quartier par l’Ecole nationale des sapeurs-pompiers (ENASAP). Elles l’ont fait savoir dans la soirée du mardi 20 février 2024 à travers une marche au quartier.

C’est munis de balais, de pancartes sur lesquels l’on peut lire : « Non à la fermeture de la voie », que ces manifestants, pour la plupart des femmes, ont pris d’assaut les rues de Lafiabougou pour s’opposer à un projet de fermeture d’une voie par l’Ecole nationale des sapeurs-pompiers. Cette voie, il faut le signaler, divise l’école en deux blocs. Ainsi les premiers responsables de l’établissement ont décidé d’ériger un mur sur cette voie pour relier les deux blocs. D’où l’opposition des riverains qui estiment que c’est « l’unique voie principale qui relie le quartier aux services sociaux de base et aux autres secteurs de la ville ».

Selon les manifestants, « cette voie qui sépare les deux blocs de l’établissement est une voie de grande envergure qui relie les deux routes nationales (routes de Banfora et Orodara) ». A en croire aussi les riverains, cette voie serait désignée comme étant une voie de contournement et elle donne un accès direct au Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) du quartier.

« C’est une voie principale et tout le monde le sait. C’est la seule voie qui désenclave le quartier et si on ferme cette voie, c’est comme si on fermait Lafiabougou totalement. Nous ne voulons plus de barrière sur cette voie et nous souhaitons qu’on leur trouve un autre site hors de la ville. Cela va nous soulager », a lancé un des manifestants.

Des riverains disent non à la fermeture de la « voie principale » de Lafiabougou par l’Ecole nationale des sapeurs-pompiers

« Nous manifestons par rapport à la fermeture de la voie. L’affaire a commencé depuis 2009 lorsqu’ils ont commencé à faire la fondation, on s’est opposé. En 2020, ils ont commencé à mettre des barrières et on s’est encore opposé et ils ont arrêté. Cette année encore, en janvier, ils ont commencé à barrer et ils nous disent que c’est à cause de l’insécurité. Ils disent également que leur espace est petit. Si leur espace est petit, c’est mieux de chercher un autre site car là ils sont au milieu de la population. Ils disent aussi qu’ils sont en danger. Si eux ils sont en danger, c’est que la population aussi est en danger. C’est la seule voie que les gens empruntent pour aller à l’école, à l’église, à l’hôpital. C’est une voie qui est fréquentée », a expliqué Sylvie Ouédraogo, une manifestante.

Visiblement remontée par cette nouvelle, elle poursuit : « C’est une voie de contournement, une voie qui est en projet et ils veulent ériger un mur pour fermer. Nous trouvons que cela n’est pas normal. Ils disent qu’ils ont un décret de 2009 qui dit que la voie est déclassée alors qu’il y a un autre décret de 2014 qui dit que la voie est en projet. Lorsque nous sommes allés au gouvernorat, ils ont fait sortir le décret de 2009 alors que nous avons le décret de 2014. Ils se basent sur le décret de 2009 pour vouloir barrer cette voie et nous sommes contre ça ».

A les entendre, à certaines heures de la soirée, la sentinelle de l’école des soldats du feu procède à la fermeture de la voie. Chose que ces riverains disent déplorer et invitent les premiers responsables de l’école à une franche collaboration. « Nous ne voulons plus la barrière à partir de 19h », exhorte un des manifestants. Du reste, ces manifestants disent être ouverts au dialogue, afin de trouver un compromis pour le bonheur de tous. Contactée par des journalistes, la direction de l’école dit ne pas vouloir se prononcer sur la question.

Romuald Dofini
Lefaso.net



Messages

  • Soutien aux populations dans cette lutte. Ce sont des abus de personnes. La police fait la même chose à Ouaga. Des voies construites pour la circulation, ensuite récupérées. Ça fait très honte notamment sur l’avenue kadiogo. Vous aurez besoin des populations et usagers un jour. Vous passerez à la retraite aussi.

  • J’ai pas aimé qu’une école de formation de secouriste à vocation militaire s’installe dans un quartier populaire de la ville alors que les premiers responsable du pays pouvait l’installer à Nasso ou à Bama, il faudra avec le temps délocaliser toutes ces casernes militaires et policières, les envoyer hors des grandes agglomérations et libérer nos principaux routes.

  • Il faut déplacer toutes les infrastructures militaires , policières ainsi que les écoles de formations militaires et policières hors des villes à environ 30km .On en souffre trop à Ouagadougou et toutes les villes du Burkina Faso. Les touristes ont peur dès qu’ils arrivent dans notre pays vu les déploiements militaires et policières sur les voies citadines fermées.

  • Il faut le faire déplacé les saper

    hors de la ville

  • Vraiment c’est une honte, de voir une école des sapeurs pompiers se permet de vouloir détruire tout un quartier. C’est la seule principale voie de lafiabougou, si elle venait d’être fermée, l’accès au csps,et des autres services sociaux de base deviendra difficile. Au Burkina Faso,les institutions des fds sont les premiers à brimé les populations. La gendarmerie derrière la chambre de commerce à fermer une voie, le commissariat central pareil, je suis sûre que dans quelques mois il est possible que le camp ouezzzin aussi ferme pour eux.