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Gouvernance : « Parler actuellement d’élections au Burkina, au Mali et au Niger, c’est être contre les peuples de l’AES » (Kassoum Koudougou, coordination des OSC)

dimanche 11 février 2024.

 

Par une « décision historique » le 28 janvier 2024, les membres de l’Alliance des États du Sahel (AES : Burkina, Mali et Niger) ont annoncé leur retrait de la CEDEAO, à la surprise quasi-générale. Une semaine après cet acte qui a, visiblement et encore, de beaux jours devant lui en termes d’appréciations, Kassoum Koudougou, membre du secrétariat de la Coordination des OSC (organisations de la société civile) du Burkina Faso, une faîtière de soutien à la transition, se veut sans langue de bois sur le sujet. Interview !

Lefaso.net : Votre coalition a animé une conférence de presse le 31 janvier 2024, pour saluer la décision des pays de l’AES (Alliance des États du Sahel) de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Qu’est-ce qui justifie votre soutien à cette décision, que des citoyens de ces trois pays redoutent pourtant ?

Kassoum Koudougou : Nous saluons vraiment cette décision historique et courageuse de nos autorités de l’AES, c’est-à-dire les présidents capitaine Ibrahim Traoré, général Abdourahamane Tchiani et colonel Assimi Goïta. Ils ont vraiment écouté le cri de cœur de leurs peuples, qui étaient réellement dans l’impasse, en ce qui concerne la situation sécuritaire, depuis des années. Depuis ces années de souffrance, la CEDEAO n’a pas porté un plus dans notre combat contre le terrorisme. C’est pourquoi nous avons salué à sa juste valeur, à travers cette conférence de presse du 31 janvier, cette décision de retrait des pays de l’AES de la CEDEAO.

Vous attendiez-vous à une telle décision ?

En tant que vétéran de la lutte pour la souveraineté totale de nos Etats et de la lutte contre l’insécurité, je peux dire que la décision ne m’a pas surpris ; parce que nous savions que tôt ou tard, il fallait arriver à une telle décision. Ce, d’autant que cette organisation, la CEDEAO, était un obstacle à notre marche vers la souveraineté et notre sécurité. Elle qui était censée, à sa création, défendre les intérêts économiques, politiques et sociaux de nos Etats, s’est laissée guider et manipuler, travaillant à la solde de l’impérialisme, notamment la France et certains pays de l’Union européenne.

C’est donc normal que nous ne soyons pas surpris de cette décision, parce qu’il fallait mettre fin à notre appartenance à cette communauté, pour pouvoir lutter convenablement pour notre souveraineté. Quand vous êtes dans une communauté telle que la CEDEAO, vous êtes liés par des accords qui ne facilitent pas votre champ d’action et votre élan souverainiste ; il fallait donc en arriver là.

Avec l’arrivée de ces trois chefs d’Etat à la tête de ces pays, on n’est vraiment pas surpris d’une telle décision. Pour nous, la décision a même tardé ; non seulement ce n’est pas une surprise, mais elle a même tardé. Il fallait dès le début faire comprendre à la CEDEAO que si elle ne va pas se conformer à ses missions de départ, à un moment où certains de ses membres ont plus besoin d’elle, ça ne sert à rien d’y rester. C’est donc salutaire que des présidents visionnaires puissent se démarquer et prendre vraiment leurs responsabilités face à une marche qui ne favorise pas leurs peuples.

Que répondez-vous à ceux qui pensent que c’est parce que la CEDEAO talonne les dirigeants de ces trois pays d’organiser des élections pour mettre fin à la transition que cette décision de retrait a été prise ?

Le dire ainsi, c’est méconnaître la réalité que vivent ces trois pays. Parler à l’état actuel d’élections au Burkina, au Mali et au Niger, c’est vraiment être contre les peuples de l’AES ; parce que si les élections sont un droit, la réalité est à prendre en compte. A cet instant T, quel pays de l’AES peut dire qu’il peut organiser des élections dans toutes les localités de son territoire ?

Aucun ! Nous sommes au stade de reconquête de nos territoires, pour permettre à nos populations qui sont déplacées de se réinstaller d’abord. C’est cela notre priorité. Maintenant, venir parler d’élections dans ce contexte, c’est vraiment ignorer les tristes réalités que vivent nos peuples. Et comme nos présidents ne sont pas inscrits dans la logique d’organiser des élections pour des élections, ils veulent d’abord sauver le premier droit élémentaire, le droit de vie, préserver la vie de leurs peuples, des populations chassées de leurs contrées, c’est cela qui suscite cette façon de faire pas juste de la CEDEAO vers ces pays.

La CEDEAO était même devenue un frein pour nous dans la lutte contre l’insécurité. Au moment où nous parlons, le président Macky Sall vient de repousser la date de l’élection présidentielle, qui était prévue pour le 25 février 2024 dans son pays, alors que le Sénégal n’est pas dans une crise sécuritaire qui justifie ce report, contrairement à nous qui sommes dans une crise depuis des années. Mais on nous accule de tenir les élections, à un moment où nos territoires sont occupés ; nos populations ne vivent pas chez elles.

Pourquoi accorde-t-on un prolongement à certains et on le refuse aux pays qui veulent d’abord recouvrer l’intégrité de leur territoire ? Voyez-vous comment on peut être méchants les uns envers les autres, dans un même espace ? Nous pensons donc qu’à un moment donné, il faut être réaliste, et comme nos présidents sont vraiment réalistes vis-à-vis des aspirations de leurs peuples, je pense qu’on n’est pas soumis à un ordre quelconque d’organiser les élections, à partir du moment où nous savons que les conditions ne sont pas réunies pour cela.

Mais le président a dit qu’il n’y a pas de portion du territoire où on ne peut pas mettre le pied ; et bien avant lui, le Premier ministre a parlé de plus de 65% du territoire sous contrôle. Et mieux, quand ils arrivaient, les dirigeants n’ont pas dit qu’il faut totalement finir avec l’insécurité avant de tenir les élections. N’êtes-vous pas en contradiction avec les autorités ?

Je pense que ce sont ceux qui sont sur le terrain qui peuvent mesurer à quel moment on peut tenir les élections. Quand le président dit qu’aujourd’hui on peut mettre pied partout au Burkina, il faut quand même voir la réalité de ce qu’il dit ; on met pied comment ? Est-ce que mettre pied dans une localité avec des escortes permet d’y organiser des élections ?

Non ! Mais quand il dit cela, c’est parce qu’avec les pouvoirs passés, les régimes Damiba et Kaboré, il y a des zones, même avec escorte, on ne pouvait pas y aller. Mais aujourd’hui, avec les moyens et l’ardeur de nos hommes sur le terrain, on arrive à atteindre certaines zones par escorte. C’est déjà un défi de relevé. Les gens ne doivent pas prendre aujourd’hui ces propos pour dire qu’il y a contradiction. On peut mettre pied, mais comment ?

Faire un combat pour aller dans une zone nous permet-il d’organiser des élections dans cette zone ? Non ! Il ne faut pas exposer nos populations. Et aujourd’hui, pour semer la terreur, un seul individu avec sa kalach peut terroriser tout un village. N’eût été l’initiative du président de doter tous les VDP de moyens pour sécuriser les villages, on ne pouvait pas être tranquille dans certains villages aujourd’hui. Donc, je pense que ceux qui tiennent de tels propos cherchent des poux sur un crâne rasé.

Les FDS sont les seules qui peuvent nous dire avec exactitude, si on peut organiser les élections ou pas. Il faut saluer la détermination du chef de l’Etat et de son équipe, l’engagement des FDS (Forces de défense et de sécurité) et des VDP (Volontaires pour la défense de la patrie), grâce auxquels des villages sont aujourd’hui en train d’être réinstallés. Alors qu’il ne suffit même pas de réinstaller, il faut passer après à l’étape de la consolidation des acquis. Mais, au moment où nous sommes sur cette dynamique de reconquérir les localités et de réinstaller nos villages, on nous demande d’organiser des élections.

Est-ce qu’on peut être sur deux fronts ? Même s’il n’y avait pas le terrorisme, organiser des élections demande un gros travail. Même quand le pays était en paix, pour organiser les élections, on réquisitionnait toutes les forces. Et aujourd’hui, toutes nos FDS sont mobilisées au front, pour libérer le territoire et réinstaller nos villages ; et au même moment, on nous demande d’utiliser ces mêmes FDS-là pour sécuriser les élections. Cela veut dire qu’on laisse notre combat de libération et on part organiser des élections, comme cela, quand on va finir, on retombe dans le même problème.

On est tenté de dire même que ceux qui nous disent cela sont nos ennemis, parce qu’ils voient que ce qui se fait sur le terrain, c’est ce qui est attendu par tout le monde, tout le peuple souverainiste. Et pour nous dévier de notre objectif, on veut nous détourner de nos forces pour sécuriser des élections et laisser l’essentiel. Et après, ils vont dire qu’on a organisé des élections alors que l’insécurité n’est même pas encore finie.

Selon la charte, la fin de la transition, c’est pour juillet 2024. Si à cette date, les élections ne peuvent se tenir, qu’est-ce qu’il faut faire ?

Je pense que la charte a prévu des marges de sa propre révision, au cas où les objectifs de la transition ne sont pas atteints. Et on dit que le terrain commande la manœuvre. Si ces mêmes pays de la CEDEAO avaient facilité l’acquisition du matériel, on allait finir la guerre en un temps record. Mais ils nous ont plutôt compliqué la tâche dans l’acquisition de notre matériel militaire pour faire le combat. Comment les mêmes personnes vont venir nous dire de respecter le délai ?

Si elles voulaient que le délai soit tenu, elles n’avaient qu’à nous faciliter l’acquisition. Nous avons vu avec la crise entre la Russie et l’Ukraine, les mêmes qui soutiennent la CEDEAO sont ceux qui ont utilisé de gros moyens (argent, matériel, ressource humaine) pour aider l’Ukraine. Mais, on n’a pas vu ce soutien envers les pays de l’AES. La CEDEAO a pourtant une force en attente, qui peut venir déloger un régime, combattre un peuple qui cherche à sauver sa vie, mais elle n’a pas cette force-là pour nous aider à combattre les terroristes.

Donc, la CEDEAO ne peut plus venir nous dire d’organiser des élections parce qu’elle a donné un temps à la transition. Oui, elle a donné un temps, mais si ça arrive et que les objectifs de la transition ne sont pas atteints, nous sommes obligés de demander à ce gouvernement de la transition de reporter l’échéance pour lui donner plus de temps parce que la dynamique de la transition nous plaît et répond à nos aspirations.

Les populations craignent que cette décision de quitter la CEDEAO ait plus d’impacts négatifs que de retombées positives. Comment pouvez-vous donc rassurer tous ces citoyens que la décision est pertinente ?

Aujourd’hui, quand les gens donnent leur avis sur la question, je cherche d’abord à savoir quel est leur camp. Quand un patriote, un vrai Burkinabè donne son avis sur le retrait de la CEDEAO, il n’a pas d’inquiétude à se faire. Ça, c’est d’abord sur le plan psychologique ; parce que nous avons vu des pays qu’on a placés sous embargo, mais qui ont travaillé à se développer et sont aujourd’hui convoyés. C’est le cas de la Chine.

Aussi, quand on prend l’aspect économique de la CEDEAO, en 2023, le taux d’exportations du Burkina Faso était de 14% dans l’espace CEDEAO, et dans ce taux, quand on enlève les huit pays de l’UEMOA, il reste 3%, dû d’ailleurs au taux d’exportation élevé vers le Ghana (concernant notamment le bétail). Mais le gouvernement est en train de prendre des mesures pour la transformation des produits agro-pastoraux. Donc, nous n’avons pas à nous inquiéter. Pour les importations, elles sont évaluées à 26% dans l’espace CEDEAO et 7% hors-CEDEAO.

Avec l’initiative présidentielle en matière d’agriculture et l’industrialisation du pays, avec la création de l’APEC, les inflations vont diminuer parce que nous allons produire localement et les prix des denrées vont baisser. Prenez le cas du Mali : quand il a été sanctionné, ils ont dit que le pays n’allait pas tenir. Mais voici le Mali aujourd’hui ! Le Niger, même les vivres, les médicaments ont été coupés, mais est-ce que le pays est mort ? Si les 70 millions d’habitants que compte l’AES ne peuvent pas travailler pour que notre communauté soit prospère et vraiment concurrente, c’est que nous n’avons pas eu de l’intelligence nécessaire. Mais avec nos trois dirigeants, nous voyons qu’il y a de la matière.

Avec les projets déjà exécutés et les projets annoncés, dans cinq ans, notre pays sera vraiment un eldorado. Je pense donc que les Burkinabè doivent tenir bon. Les détracteurs vont tenir tous les discours nécessaires, mais suivons d’abord la vision de nos dirigeants, nos présidents et nous comprendrons qu’il n’y a rien en face ; c’est de la peur qu’on est en train de semer dans la tête des gens. On nous a dit ici que si l’armée française quitte nos pays, ils ne vont pas tenir un mois ; mais nous voici, au contraire, regardez en combien de mois nous sommes en train de réinstaller des villages et combien de PDI sont retournées chez elles. Mais des intellectuels, des Burkinabè ont dit que sans la France, on ne pouvait même pas tenir une semaine.

Donc, que les Burkinabè sachent raison garder et qu’ils sachent que ce ne sont pas tous les intellectuels qui sont sur les plateaux qui démontrent cette inquiétude vis-à-vis de notre retrait qui travaillent pour la survie de nos Etats. Il y a des valets locaux qui sont là et partout. Donc, le retrait, il n’y a pas d’inquiétude, on va y arriver ; que les Burkinabè acceptent de souscrire aux projets communautaires, comme l’APEC (Agence pour la promotion de l’entrepreneuriat communautaire), soutenir les initiatives présidentielles et je pense que notre pays sera mieux que quand on était dans la CEDEAO.

Quelle doit être désormais la conduite à tenir pour les peuples, quand les dirigeants ne communiquent pas sur le sujet pour donner des directives ?

Je pense que les directives ont été données avant même ce retrait de la CEDEAO. Il y a eu des analyses, des calculs qui ont été faits par nos dirigeants. Les gens pensent qu’on va faire des représailles contre les ressortissants des pays de l’AES dans les pays de la CEDEAO, mais non, on ne fait pas des représailles comme cela, cela pourrait jouer sur l’économie même de ces pays. Il y a des pays, s’ils font des représailles contre les ressortissants de l’AES, ils vont perdre plus que nous, Etats de l’AES.

Et en plus, ça va venir renforcer nos initiatives à l’interne. Nos dirigeants ont bien calculé. Toujours parlant de directives, elles sont déjà données aussi avec la création des initiatives présidentielles, de l’APEC, l’usine de traitement des déchets miniers, tout cela vise à relancer notre économie. En plus de cela, vous avez la réorganisation de l’armée et son équipement avec du matériel moderne, apprendre aux populations à se défendre elles-mêmes, etc.

Nous avons donc eu la chance d’avoir des présidents qui sont venus nous faire comprendre qu’on peut s’auto-développer. Donc, nous, populations, devons être maintenant créatrices pour accompagner la vision de nos présidents ; tout ne doit pas venir d’eux. Les trois présidents ont eu le flair de créer l’esprit même de souveraineté dans l’espace AES. Il nous appartient, nous, populations de l’AES, de créer des projets et d’accompagner leur vision avec de nouvelles idées.

Vous luttez pour la souveraineté, alors que la monnaie est perçue comme le domaine de la soumission. Que va être le sort réservé par ces trois pays de l’AES à l’UEMOA ?

Je pense que la gouvernance de l’UEMOA ne piétine pas sur notre quête de souveraineté ; le jour où cela va arriver, vous verrez que nous allons quitter l’UEMOA. En réalité, la question de la CEDEAO était plus politique qu’économique. Alors, si nous avons pu nous affranchir de ces questions politiques à ce niveau, ce n’est pas avec l’UEMOA qu’on ne peut pas le faire, si elle venait à vouloir freiner notre quête de la souveraineté.

A cette allure, est-ce que l’AES ne va pas se vider à son tour ; puisque le problème de fond, c’est aussi le respect des textes !

Je pense qu’aujourd’hui, le peuple est souverain, il est éclairé et il suit de près la gouvernance de ces trois leaders. S’il y a un problème, les peuples vont alerter. Ce sont les mêmes peuples qui les ont soutenus qui vont les interpeller, et je pense que nous serons toujours aux côtés de ces trois dirigeants pour que tout se passe bien.

On observe qu’il y a une conscience commune qui est en train de se mettre en place dans l’espace AES, mais les organisations de la société, dans chacun des pays, essaient de porter l’idéal comme elles peuvent, sans plateforme commune connue. Quelles sont vos perspectives à ce niveau ?

C’est normal, parce que les réalités entre les trois Etats ne sont pas les mêmes ; nous avons le même mal certes, mais les modes opératoires ne sont pas les mêmes. Donc, effectivement, il va falloir que nous travaillions à un rapprochement idéologique des OSC. Le fonctionnement des OSC au Burkina n’est pas le même au Mali, au Niger. Mais avec l’esprit unificateur de nos trois présidents, je pense que les OSC des trois Etats vont prendre le temps de travailler à un rapprochement et à harmoniser leur vision de combat.

Nous avons des contacts, on échange individuellement, il faut aller à une synergie d’action réelle ; les trois présidents ont donné le ton, les OSC n’ont pas le choix que de suivre la même dynamique. Du reste, dans nos meetings, nous amenons déjà les peuples à comprendre que la voie que notre leader, Ibrahim Traoré, a prise est celle du salut du peuple.

Quel message vous reste-t-il au sujet de ce retrait, pour clore cet entretien ?

Je voudrais lancer un appel à tous les Burkinabè à une mobilisation générale, particulièrement à nos autorités coutumières et religieuses. Je pense que le temps est venu pour qu’elles puissent davantage galvaniser nos peuples en faveur de la transition.

Elles le faisaient déjà, mais nous souhaitons qu’elles le fassent davantage, pour que les valets locaux qui sont en interne, les impérialistes qui sont à l’extérieur, puissent comprendre que le Burkina Faso est devenu Un. Elles sont les garants de nos religions, de nos traditions, donc leur voix porte et nous souhaitons qu’elles portent encore haut leur voix pour accompagner le capitaine Ibrahim Traoré et son gouvernement, qui ne font que porter le combat qu’elles menaient depuis nos grands-parents.

Aussi, nous lançons un appel à la jeunesse des trois pays de l’AES, de se donner à fond, pour soutenir les transitons, de se départir des manipulations, des intérêts personnels et égoïstes, parce que nos trois leaders ont "vendu" vraiment leur vie et nos trois gouvernements de transition se sont sacrifiés et se sacrifient jour et nuit pour la cause commune des peuples.

Donc, il nous appartient, nous, jeunesse, surtout de l’AES, de se tenir ferme derrière ces trois transitions, pour pouvoir les amener à réussir leurs missions. Sinon, si elles ne réussissent pas, les premiers perdants, c’est la jeunesse. Nous avons donc obligation de les soutenir.

Interview réalisée par O.H.L
Lefaso.net



Messages

  • Demander l’avis des peuples est contre les peuples... la logique est imparable !

  • Longue interview de Kassoum Koudougou, membre du secrétariat de la Coordination des OSC.
    Cette coordination des OSC est-elle le CNOSCBF (on n’y trouve pas Mr Koudougou dans la liste des membres) ? Ou bien s’agit-il d’une autre organisation (je ne trouve rien sur internet) ? Quelles sont les OSC membres de cette coordination des OSC ? Et Mr Koudougou est-il mandaté pour parler au nom de la dite organisation ?

  • Ce que beaucoup feignent d’ignorer, c’est le caractère non inclusif des gouvernances de ces transitions, en particulier de celle du Burkina. Si les gouvernances de ces états était inclusive, si ces gouvernements tenaient des assises véritablement inclusives, je vous pas ce que la CEDEAO pourrait leur opposer ? C’est parce ces autorités de pays en transition veulent gouverner seules (ou avec leurs amis) que la CEDEAO trouve une brèche pour intervenir. Et ces transitions ne veulent plus de piqûre de rappel de qui que ce soit en particulier de la CEDEAO qu’elles adoptent l’attitude que nous connaissons. Tout le reste n’est que broderie.

  • La meilleure façon de connaître l’avis d’un peuple poorte un nom OBSCÈNE, épelez avec moi :
    É-L-E-C-T-I-O-N-S.
    Quel mot horrible, n’est-ce pas ?
    En tout cas, ce n’est pas avec des braillards armés de gourdins qu’on scrute l’avis d’un peuple ...

    • Et pourtant, même en tant qu’intrus, tu donnes toujours tes avis ici sans aucune crainte de détonation. Pourrais-tu attendre la période de scrutin avant de reprendre tes woba woba de gêneur ?

    • . Les dérives possibles de la démocratie

      La démocratie pourrait générer un certain despotisme, que Tocqueville envisage sous les traits suivants :
      « Je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis forment pour lui toute l’espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et ne les sent point ; il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul [...] »
      (De la démocratie en Amérique, Quatrième partie, chapitre VI)

      Ce passage célèbre, sans doute le plus fréquemment cité, illustre le danger de l’individualisme dans lequel précisément les sociétés démocratiques seraient tombées. L’individu est à ses propres yeux le centre de l’univers. Il se replie sur lui-même et sur ceux qu’il aime. Ailleurs, Tocqueville aura montré que sa « passion pour le bien-être » pousse l’individu à vouloir satisfaire immédiatement le moindre de ses désirs. Atomisées, les sociétés démocratiques sont accusées aujourd’hui d’avoir fabriqué la déliquescence du lien social, en même temps que l’absence d’intérêt pour la chose politique (ce qu’illustreraient les taux d’abstention importants lors des élections nationales).
      4. La tyrannie de l’opinion

      Certains auteurs contemporains, tel Gilles Lipovetsky (né en 1944) vont jusqu’à penser que lorsque des personnes se réunissent entre elles, ou créent des associations, des regroupements, c’est pour défendre certains intérêts qui malgré leur caractère commun, n’en relèvent pas moins d’un registre strictement individuel et privé.

      Un autre danger menace les démocraties : le danger d’une « tyrannie » de l’opinion. Les repères que se donne l’individu sont essentiellement fournis par cette « opinion ». Aujourd’hui, ce que n’avait pu imaginer Tocqueville au XIXe siècle, les médias, Internet (la massification des moyens d’information et de communication, amplifiée encore par un progrès technique permanent) fabriquent cette opinion.
      Tocqueville explique que l’opinion risque de devenir la source essentielle de l’autorité. Les « lieux communs » se substituent à la vérité, en se prenant pour la vérité elle-même. Ce que nous nommons « pensée unique », ou le « politiquement correct » correspond sans doute à ce que Tocqueville entendait par « lieux communs ». Toujours est-il que vis-à-vis de ces expressions, la méfiance s’impose : dénoncer aujourd’hui le « politiquement correct » (ce que l’on pourrait, très brièvement, associer à ce qu’il n’est pas correct de penser ou de dire) ou la « pensée unique » relève précisément du politiquement correct et de la pensée unique.

    • La guerre, c’est la paix
      La liberté, c’est l’esclavage
      L’ignorance, c’est la force
      L’élection, c’est contre le peuple

       Orwell 1984, plus vrai que nature !

    • @yelmingaan blaan saa hien
      Messire « yelmingaan blaan saa hien », bien que pas forcément toujours d’accord avec vous, je reconnais que vous élevez le niveau du débat, ne vous contentant pas d’imprécations ni d’insultes gratuites.
      J’ai lu que vous évoquez Tocqueville.
      Or, le nobliau breton Tocqueville écrivait sur l’Amérique en ... 1830-1835, comme son symétrique le lorrain Custine sur la Russie, lui aussi très pertinent.
      Les USA étaient dirigés par les grands propriétaires, une société de caste admettant l’esclavage en son sein. La Russie était une tyrannie arriérée appliquant encore le servage ... qui avait disparu de France d’Europe depuis 3 siècles.
      Il y a presque 2 siècles, ces deux gentilshommes vivaient dans une France moyennement démocratique gouvernée par un roi, ni l’industrialisation massive du continent européen ni la colonisation de l’Afrique n’avaient vraiment commencé.
      Franchement, citer Tocqueville sur la démocratie en Afrique 2 siècles plus tard me parait un peu tiré par les cheveux, mais c’est intéressant et fait monter le niveau.
      Aujourd’hui, la démocratie « universelle » étendue à tous les citoyens majeurs d’une nation est autrement plus enracinée, avec de très nombreux exemples aussi bien occidentaux que dans le Tiers-Monde. L’esclavage occidental est mort depuis 160 ans, des continents entiers sont démocratiques, Europe de l’Ouest, Amérique du Nord au Sud, à l’exception de quelques rares tyrannies, le communisme est mort de son incompétence économique.
      Tocqueville comme Custines seraient ébahis ... et reprendraient complètement leurs textes.
      Cependant, notons un point qui est rarement compris sous certains cieux :
      Une vraie démocratie, quand une loi a été votée, la rend impérieuse, il n’y a pas moyen de « se débrouiller » avec une loi démocratique, même un président ou un ministre ou autre puissant peut être mis en procès et perdre rapidement le pouvoir, même pour une broutille. Je peux vous citer de nombreux exemples.


      Sinon, on ne peut que vous remercier d’élever le niveau du débat, même si je ne suis pas forcément d’accord avec vous sur tout.

  • @REnault Helies , Alpha2025, depuis 1983 une génération dont le fais malheureusement partie s’est accaparé du pouvoir, et c’est la frange la plus égoïste et corrompre qui s’est enracinée depuis 1987 par des assassinats et des élections truquées jusqu’en 2022. Ces cette classe politique corrompue qui par sa mauvaise gouvernance a créé le cahot actuel que nous vivons . Pour nous en sortir, il faut un changement de paradigme qui commence par la mise à l’écart de tous les inconscients responsables de la catastrophe actuelle et par l’abandon pur et simple de la DEMON-CRATIE, système en vigueur pendant cette période. Ce système ressemble un peu à la Démocratie par l’organisation d’ELECTIONS comme l’écrit le troll 👿 français REnault Helies mais c’est le seul élément de ressemblance. Pour le reste se référer à Macky Szll, Alassane Ouattara, Paul BIYA et j’en passe.,, Comment peut on inclure les pires canailles dans une TRANSITION dont l’objectif est la REFONDATION du Burkina Faso ? Quand un membre est gangrené on le coupe pour sauver le reste du corps. Toute INCLUSION reviendrait à CONTAMINER la partie SAINE de l’organisme qu’on cherche à SAUVER. Chantez, Dansez, Vilipendez, insultez, Suicidez vous même si vous voulez, il n’y aura aucune INCLUSION encore moins une E L E C T I O N.

  • Tout le monde parle au nom des peuples de l’AES mais nos dirigeants ne les consultent pas. Il suffit de voir les enlèvements de personnes critiques au pouvoir d’IB au mépris des droits des citoyens et de la constitution pour lequel il a juré de la respecter.

  • BJR ? FAISONS ATTENTION EN ECOUTANT N’IMPORTE QUI SE DISTRAIRE

  • On peut bien organiser les élections, ce n’est pas compliqué du tout :
     tous les candidats sont obligés de faire toutes les provinces sous peine de disqualifications ; tous les burkinabé ayant les même droits, c’est la démocratie !
     aucun FDS ou VDP ne quittera le front pour s’occuper d’élections, les candidats assurerons donc leur propre sécurité, c’est la démocratie !
    Le lancement de la campagne se fera pour les candidats intéressés dans la boucle du Mouhoune le 24 juillet 2024 à 8 heures, tous les candidats doivent être présents, c’est la démocratie !

    La patrie ou la mort, nous vaincrons !

  • Blablabla. Permettez-moi cette citation de Sarte. L’enfer c’est les autres. La colonisation n’a rien à voir dans les maux qui nous rongent. Ni le FCFA, ni la France. On refuse de balayer devant nos portes. La mauvaise gouvernance, la corruption régit en systèmes. Les élites sont devenus des hommes d’affaires. Ne travaillent pour eux et leur famille. Exemple : lorsque vous êtes nommé ministre vous envoyé toute votre descendances en Europe en leur offrant gîte et couvert tout le confort mais et le peuple pour qui vous êtes nommé.
    Non chers africains il faut se ressaisir. Les dirigeants européens ne viennent pas se soigner en Afrique. AES doit revenir dans la CEDEAO avec de grands ensembles on est plus fort.

  • Blablabla. M. Kassoum Koudougou vous pouvez toujours continuer à rêver le Burkina appartient à tous les Burkinabè. Le pouvoir appartient au peuple donc au Burkinabè. Lorsque les dirigeants veulent prendre des décisions aussi importantes CEDEAO, question monétaire, souveraineté création de AES il faudrait au préalable consulter le peuple car il est le seul souverain.

  • Lorsque je vois tous ces crieurs publics parler au nom de tous, cela me peine énormément. Il représente qui ce monsieur ? Il à quel caution morale où intellectuelle pour se prononcer sur des sujets qui concerne 25 millions de burkinabè ? Si les réseau sociaux ont beaucoup apporter à nos sociétés, ils ont aussi promus des médiocres qui, en temps normal, n’avait droit de parole qu’au sein de leur famille. Et même leur famille ne les envoyaient pas lui représenter pour des sujets importants. Mais maintenant, tous ont accès à une certaine presse, qui relai leurs vomissures, et crée la confusion dans l’esprit des jeunes et des incultes. Conséquence, la bêtise est libéré à outrance et la raison mis à minorité. Ses conséquences sont déjà devant nous avec une vie au quotidien assombrit de toutes les tares.

    • Merci Piong Yang !
      Vous avez dit ce que je voulais dire mais considérant comme une perte de réagir a certaines vomissures des soient disant analystes de la situation nationale, je me suis abstenu. Personnellement, je me demandais pourquoi notre lefaso.net donne l’occasion a certaines personnes de s’exprimer sur leur plateau vu leur niveau de médiocrité. Vraiment ca n’honore pas notre Patrie.
      Qui vivra, verra !

  • Chaque soir le TNB nous montre le bon boulot qui est fait front.Mes bénédictions aux FDS et VDP.Mais quelque part je ne suis pas satisfait.En effet , la TNB ne nous montre pas ce que tout le monde veut voir.A savoir ,voir les hélicoptères tuer un à un les rescapés en fuite des frappes des vecteurs aériens.
    Après chaque frappe,on les voit, échappés , en train d’aller ou courir dans tous les sens.
    Sans vous mentir je veux voir les rescapés morts étalés au soleil.
    S’il vous plaît montrez-nous ce que nous voulons voir ; autrement dit nous restons sur notre soif.
    Quelles preuves avons-nous qu’ils sont éliminés ?