![]() Lutte contre la prostitution au Burkina Faso : nouvelle perspective de lutte dans un contexte de crise sécuritaireLydia ROUAMBA Document de vulgarisation tiré de l’ouvrage : ROUAMBA Lydia .2016. La prostitution féminine au Burkina Faso : nous sommes tous et toutes responsables, Ouagadougou, SISTD/CNRST, Les Presses Africaines. Résumé Communément qualifiée de plus vieux métier du monde, le phénomène prostitutionnel ne faiblit point au Burkina Faso et semble se renforcer avec la crise sécuritaire qui secoue le pays depuis 2015. De nombreuses femmes déplacées sont en effet victimes d’exploitation sexuelle. Cet article revient sur le travail d’un ouvrage sur la prostitution féminine publiée en 2016. Les principaux courants de pensée et approches en matière de prostitution sont présentés. Il se veut un plaidoyer pour, d’un côté, une déstigmatisation et une protection des femmes prostituées qui, en majorité, sont des victimes de sociétés de plus en plus mercantiles, « déshumanisées » et l’autre, la criminalisation des clients. Il suggère qu’une lutte contre la prostitution peut être intégrée dans la lutte contre l’insécurité en envoyant les principaux acteurs et actrices au front. Mots clés : pauvreté, dysfonctionnements familiaux, prostitution, insécurité Introduction L’ouvrage intitulé « La prostitution féminine au Burkina Faso : nous sommes tous responsables » publié en 2016 fait découvrir l’univers de la sexualité vénale (qu’on achète comme n’importe quel bien) dans notre pays. Il situe les origines du phénomène au Burkina Faso, met en lumière comment le profil des péripatéticiennes (prostituées) a évolué, passant de femmes de nationalité étrangère à femmes burkinabè de tous les âges et de toutes les catégories sociales. Il montre également comment nos autorités, après quelques tentatives pour circonscrire le phénomène ont affiché des limites. Dans cet article, nous présentons brièvement les courants de pensée et les approches en matière de prostitution, puis faisons observer la posture du Burkina Faso pour donner enfin une nouvelle proposition de lutte contre le phénomène au regard de la crise sécuritaire qui secoue notre pays. 1 Les principaux courants et approches législatives sur la prostitution Globalement, il y a deux courants de pensée antinomiques. Un deuxième courant trouve que la prostitution est une pire forme d’exploitation sexuelle, et particulièrement une violation du corps des femmes et des enfants qu’il faut combattre sans relâche et criminaliser. Pour ce courant de pensée, il s’agit d’une violation de la dignité humaine et des droits universels de la personne. Les personnes relevant du premier courant de pensée optent pour une approche règlementariste ou la prostitution est légalisée et encadrée. Les personnes relevant du deuxième courant de pensée, optent pour l’interdiction de la prostitution ou de certaines de ces manifestations. Ainsi, dans ce courant, nous avons les prohibitionnistes qui interdisent la prostitution, les abolitionnistes qui reconnaissent la liberté de l’individue de se prostituer ou non, mais jugent la prostitution immorale. Les abolitionnistes demandent donc d’abolir les différentes contraintes imposées aux personnes prostituées. 2. Le Burkina Faso, un État abolitionniste Le code pénal burkinabè en son article 423 définit la prostitution comme « le fait pour une personne de l’un ou l’autre sexe de se livrer habituellement à des actes sexuels avec autrui moyennant rémunération ». Cette définition, comme le fait observer Budnôma Judith Sawadogo (2001-2002 : 62), inscrit dans la prostitution les simples contacts sexuels (masturbation, cunnilingus, fellation…), mais elle ignore, par l’aspect habituel, la prostitution occasionnelle qui, pourtant, est très développée au Burkina Faso. 3. Quelques résultats La recherche en 2016 a mis en lumière les résultats suivants :
– les clients sollicitent les services des prostituées mais c’est sur ces dernières que le jugement moral s’abat : elles sont désignées comme des débauchées, des dépravées, alors qu’on défend la respectabilité des clients » ; – Selon la définition classique, le proxénète ou pimp est celui qui tire de l’argent de la prostitution d’autrui. Mais aux yeux de nombre de personnes prostituées, le proxénète se confond souvent avec l’amoureux, le protecteur ou le gérant. On observe ici le syndrome de Stockholm qui pousse une victime à sympathiser avec son bourreau et à prendre sa défense contre ceux qui voudraient l’aider à s’en sortir. 4. Les solutions Plusieurs solutions ont été proposées dans l’étude de 2016 pour un recul du phénomène prostitutionnel au Burkina Faso. Ce sont : Au regard de la responsabilité des personnes prostitueuses (les proxénètes, les tenanciers des chambres de passe, les clients mariés ou en couple) dans le développement du phénomène de la prostitution au Burkina Faso, nous proposons que ceux ou celles qui seront prises en flagrant délit puissent aller servir la patrie en combattant les terroristes, car encourager la prostitution constitue aussi une forme de terrorisme. Ils/elles combattront ainsi pour la patrie et aurons moins de temps pour des comportements et des activités qui minent le développement du pays. La société, se portera, conséquemment mieux. Conclusion La prostitution est une question épineuse qui recouvre des enjeux complexes. Le phénomène n’a pas qu’une dimension individuelle : l’affaire des filles qui se prostituent. C’est un fait de société. Ainsi, la question ne peut être réduite à sa seule dimension juridique mais a une dimension politique. Il faut en effet un engagement politique qui rende les deux faits, louer son corps ou acheter celui d’autrui, moralement et socialement inacceptables. Bibliographie SAWADOGO, Budnoma Judith (2002). Le proxénétisme au Burkina Faso, mémoire de Maitrise en Sciences Juridiques, Ouagadougou : Université de Ouagadougou. SHIFMAN, Pamela et Ken FRANZBLAU. (2001). « Traite d’êtres humains : les ripostes législatives » In A qui profite le crime ? En quête sur l’exploitation sexuelle de nos enfants, UNICEF, new-York, 12-17. |
Messages
5 janvier, 11:09, par *
kwiliga
Hum, envoyer au front les prostituées prises en flagrant délit,... riche idée.
On se demande quelle sera leur fonction essentielle au sein d’un camp militaire principalement composé de jeunes hommes.
Cela ne risque-t-il pas de semer la mastur... heu, pardon, la perturbation ?
30 mai, 13:20, par *
Bridget Waterhouse
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