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Manifestations réprimées au Tchad : Le Premier ministre Saleh Kebzabo annonce une cinquantaine de morts et plus de 300 blessés

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jeudi 20 octobre 2022.

 

Dans plusieurs villes du Tchad, des populations ont manifesté contre la prolongation de la transition, ce jeudi 20 octobre 2022.

Étant interdite par le gouvernement la veille, la manifestation a été violemment réprimée par les forces de l’ordre. Au cours d’une conférence de presse animée dans la soirée de ce jeudi 20 octobre, le Premier ministre de la transition, Saleh Kebzabo, a annoncé un bilan (provisoire) d’une cinquantaine de morts et plus de 300 blessés.

Dans la foulée, l’ancien opposant historique, sous le règne du président Idriss Déby Itno, a annoncé un couvre-feu de 18h à 6h du matin dans les villes de N’Djamena, Moundou, Doba et Koumra.

Le ministre de l’Administration du territoire, Limane Mahamat, quant à lui, a annoncé la suspension des activités de plusieurs formations politiques pour "troubles à l’ordre public et à la sécurité de nature à porter atteinte à la sureté de l’État et au bon fonctionnement des institutions". Il s’agit de : Les Transformateurs, le Front populaire pour la fédération (FPF), le Parti socialiste sans frontière (PSF), Les Patriotes (LP), Al Takhadoum, le Rassemblement pour la justice et l’égalité des tchadiens (RAJET) et le Parti des démocrates pour le renouveau (PDR).

Les locaux de ces sept partis politiques sont fermés durant trois mois pour "atteinte à la sûreté d’État", a indiqué le ministre Limane Mahamat.

Les activités de l’organisation de la société civile "Wakit Tama" sont également suspendues jusqu’à nouvel ordre.

"Ce qui s’est passé, ce n’est pas une marche, c’est une insurrection pour arracher le pouvoir par la force", a déclaré Saleh Kebzabo.

Arrivé en avril 2021 suite à la mort du président Idriss Déby Itno, le Conseil militaire de transition (CMT) avait un mandat de 18 mois pour organiser des élections et passer le pouvoir à un président élu démocratiquement. Mahamat Idriss Déby Itno, fils du défunt Idriss Déby Itno qui était à la tête de la transition militaire a été investi pour 24 mois, le 10 octobre 2022.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net



Messages

  • C’est tres Grave, un regime Neocolonial et Dictatorial qui n’hesite pas a massacrer ses populations tchadiennes manifestant juste un point de vue citoyens et politiques. Les forces Democratiques et les Mouvement des Droits de l’homme doivent saisir des structures Africaines et Internationales pour poser des plaintes pour crimes de Sang et d’humanite. Quest ce qui empechait ce regime de Deby Fils d’encadrer les Manifestants pour ensuite engager des Negociations ou Dialogue sur leurs revendications ; surtout que le President avait bien dit que le Dialogue Inclusif etait permanents. Dommage. Salut

    • La marche était interdite ! Les libertés d’expression et politiques doivent s’exprimer dans un cadre légal et réglementaire. Très très triste pour ces pauvres victimes.

    • Sacksida,
      Vous savez que ce que vous dites n’est que partiellement vrai !
      Dibi n’aurait jamais dû accéder au pouvoir, il n’est pas normal que l’armée tue des gens aux mains nues, la transition est une mascarade...
      Tout cela est vrai mais il faut reconnaitre que les marcheurs essayaient de faire partir le régime comme sous Blaise.
      Pour tous ceux qui connaissent l’Afrique centrale, a l’inverse du Burkina et Mali ou on n’a pas tiré, il s’agit juste d’une formalité très prévisible là-bas...et si je le sais, c’est que les leaders politiques le savent assez aussi pour comprendre qu’il faudrait ruser plus que ça.
      Paix aux ames des disparus.

  • Comme en Libye, en Syrie,...les Occidentaux et leurs larbins de Nègres couchés vont intervenir avec les moyens adéquats pour protéger les Tchadiens contre la dictature du clan déby qui massacre son propre peuple ! Après la raclure Sarkozy, on attend de voir ce que feront les médiocres de la Macronie !
    Na an lara, an sara !

    • En attendant que disent la CDEAO et la France et surtout l’UA ?

    • Bonjour Dibi,
      Au vu de la conjoncture internationale, je doute fort que l’intervention des occidentaux dépasse le stade de sobres condamnations.
      Mais plutôt que de vouloir présager de l’avenir, je préfère pour l’instant me cantonner à ce constat amer : tandis que dans de nombreux pays du monde et particulièrement en Afrique, la jeunesse se lève pour combattre les juntes, les dictatures et les autocrates de tout poil, chez nous, elle s’empresse de les acclamer.

  • Hoo, mon Afrique. A quand la fin de ces barbaries inhumaines. La vie humaine ne vaut plus rien aux yeux de ces tyrans. Regardez comment le bilan provisoire est annoncé sans vergogne ! C’est très grave. Il va falloir que leaders africains aient une hauteur d’esprit pour surpasser ce désir de s’accrocher aux pouvoirs par tous les moyens. Je n’en doute pas que la France y est pour quelque chose dans cette tragédie, mais la plus grosse bêtise reviens aux leaders africains.

  • KEBZABO à l’épreuve du pouvoir Zaghawa. Pendant longtemps il a joué l’opposant de façade à DEBY père. Et quand le fils a remplacé le père, il a compris que c’en était fini de ses ambitions. Il décide alors, contre toute logique de passer à la soupe.
    Le dialogue national était un savant montage pour adouber le fils, qui a fait remplir la salle avec ses frères et ses cousins et oncles gourane.