Actualités :: Fait divers : Djéra Komê !

Selon les anciens, notre monde fout le camp. Il n’y a plus de morale et d’honneur. La honte, le bannissement sont exclus de la société moderne. On assiste à toutes sortes d’atteintes aux bonnes mœurs.

De nos jours, les femmes pullulent comme des éphémères. Autrefois, certains hommes pouvaient atteindre la quarantaine sans avoir connu une femme car elles n’étaient pas nombreuses et étaient adulées. De nos jours, les gens s’enfoutent du mariage car l’offre dépasse la demande puisque beaucoup sont devenues des marchandises. Les jeunes évoquent la cherté de la vie, les besoins primordiaux comme l’acquisition d’une villa ou d’une voiture avant de songer à se marier. N’empêche qu’ils font des morpions à tour de bas. Il se trouve que des filles qui trouvent difficilement un mari, se rabattent dans les grandes agglomérations pour se postituer en faisant du tapinage ou employées comme serveuses de débits de boissons.

Ces dernières sont plus faciles à draguer pourvu que la monnaie abonde. La lutte pour être l’amant attitré de ces demoiselles est si exacerbée que des bagarres en résultent fréquemment.

Aussi, il n’est pas étonnant d’assister parfois à des pugilats dans les débits où ces filles travaillent. Parfois, le sang coule et des fractures sont constatées. C’est ce qui est arrivé à Siaka.

Les femmes admirent les hommes à la musculature impressionnante car cela force le respect et la crainte. Siaka était ainsi nanti par la nature et il aimait porter des débardeurs pour que les gens voient sa musculature. A le regarder, on a peur de le provoquer. Son job était de charger et décharger les camions de marchandises. Après ses contrats, il se rendait toujours dans les bars pour se taper du houblon. Voilà qu’une fois qu’il s’était rendu au « Soukous bar », Blandine était tombé sous ses charmes. Très vite elle se retrouve à ses côtés dès qu’il prit place pour le servir. Blandine aussi était bien dotée par la nature et c’est ainsi qu’ils se comprirent. Siaka devint l’officiel de Blandine et prenait ses aises chez elle.

L’amour ne nourrit pas. Siaka venait manger tout le temps chez Blandine, mais son apport n’était pas consistant car décharger un camion à plusieurs ne rapportant pas gros. Blandine s’attrapa des « cocasses » comme on dit dans le milieu. Voilà que Blandine tomba sous la coupe d’un sergent. Or, tout le monde sait qu’il est difficile de faire la concurrence avec des militaires car ils ont le « fafrot » et la force de l’argument qui sont les muscles pour s’imposer. Ce ne sont pas ces jeunes qui ont goûté aux ceinturons un peu partout qui me contrediront. Ces militaires ne sont jamais fidèles mais tiennent mordicus à ce que leurs copines soient fidèles, gare à celui qu’ils surprendraient avec leurs copines.

Siaka avait remarqué le manège du sergent et en avait discuté avec Sabine qui lui avait dit que c’était un parent. Ce dernier qui avait séjourné à Pô parlait bien le Kasséna, donc, il n’y avait rien à redire. Notre sergent était frêle par rapport à Siaka. Un jour, Siaka administrât une raclée à Blandine qui lui laissa des séquelles qu’elle ne put dissimuler lorsqu’elle alla au bar. Quand sergent vint et vit Blandine qui lui raconta la scène. Sur ces entrefaites, Siaka vint et dit à Blandine de ne pas rentrer à la maison sans lui. Il était vingt heures. Vers vingt-trois heures, il revint et trouva Blandine attablée à la même place avec Sergent. Il l’appela de le servir et lui intima l’ordre de ne pas bouger et de prendre place à sa table.

Blandine lui fit comprendre qu’elle n’avait pas fini sa bière. Siaka se saisit de son poignet et le tordit, ce qui fit crier Blandine. D’une voix ferme, Siaka dit : « que le bâtard qui n’est pas content se présente ». Les clients qui avaient levé la tête aux cris de Blandine replongèrent leur nez dans leur verre. Le sergent savait que l’affront lui était adressé. Ne dit-on pas que le fou laisse éclater sur l’heure sa colère tandis que l’homme sage et prévoyant avale l’injure ? Siaka insulta et menaça mais personne ne lui répondit. C’était l’heure de la fermeture. Sergent sortit le premier.

Siaka sortit avec Blandine. Le sergent appela cette dernière de venir monter sur sa mobylette. Alors, comme un fauve, Siaka fonça sur sergent. Il le dominait de la taille et voulait le soulever pour le frapper contre le sol. Surpris par Siaka, le sergent s’arc-bouta, et au moment où Siaka mettait sa prise en exécution, il se saisit de Siaka sur la cuisse. Un bruit sourd se fit entendre : « crouck » et la fémur se brisa. Un cri sortit de la bouche de Siaka. Quelqu’un qui était à côté des bagarreurs cria : « djéra Komê ».

C’est-à-dire que la cuisse s’est brisée ou casée. En un quart de tour, tous les engins qui étaient au parking démarrèrent. Le sergent embarqua Blandine sous les yeux de Siaka qui se tordait de douleur. Aux dernières nouvelles, comme il n’est pas marié et n’a pas de famille à Ouagadougou pour s’occuper de lui, il a rejoint le village pour se soigner. Triste affaire.

Rakissé
Sidwaya

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