Actualités :: Ex-Travailleurs de Faso Fani : La misère au grand jour

Les enfants ne pourront pas aller à l’école, les foyers sont éteints, face à la maladie, point de moyens pour se soigner... : voilà, entre autres, les raisons qui ont poussé les ex-travailleurs de Faso Fani à arpenter les artères de la ville de Koudougou pour la énième fois en ce matin du jeudi 15 septembre 2005.

Au milieu suivent les femmes avec une pancarte où on peut lire : "Nos enfants ont faim. Réglez les droits de nos maris" ! D’autres ferment la marche avec cet écriteau sur lequel il est écrit : "5 ans de galère. 42 morts. Ça suffit. Payer la sentence des ex-travailleurs de Faso Fani".

C’est ainsi que les ex-travailleurs de Faso Fani et leurs familles ont fait le tour des rues de Koudougou. Un tableau de la misère, vraiment pitoyable. Leur procession les a conduits au gouvernorat du Centre-Ouest, où une déclaration a été remise au locataire du service à savoir M. Banworo Seydou Sanou, après quelques flottements.

En effet, quand les manifestants sont arrivés, le gouverneur n’est pas sorti les recevoir. Il a plutôt exigé que trois délégués entrent le voir dans son bureau. Ce qui fut fait à la surprise et dans l’indignation générales des marcheurs. Après un bon moment, alors que les uns et les autres commencent à piaffer d’impatience, les 3 délégués ressortent.

Leurs dires : "le gouverneur a dit que c’est à la radio qu’il a appris qu’il y a manifestation, alors que nous avons respecté les dispositions légales en déposant une lettre d’information, 72 heures avant auprès du maire, avec copie, pour information, auprès du gouverneur.

On pensait qu’on avait suivi la légalité, mais il dit qu’on devrait venir nous entretenir avec lui auparavant, lui remettre notre lettre et lui signifier les mobiles de notre marche. Nous avons compris que c’est peut-être une nouvelle formule". Ces explications, c’est M. Gilbert Nabi, président du collège des délégués, qui les a données.

Quand nous avons rencontré monsieur le gouverneur, il a déploré le fait que les délégués n’aient pas exploité sa disponibilité au dialogue, et les bons termes qui existent entre eux. Quoi qu’il en soit, quand il est sorti enfin de son bureau, il a fait savoir aux manifestants que leurs préoccupations ne sont pas ignorées du gouvernorat, et qu’on s’en préoccupe. Le gouverneur a promis de s’engager afin que ce qui n’est pas encore fait puisse l’être.

800 millions FCFA, c’est quoi même ?

Dans leur déclaration, les ex-ouvriers disent que cette marche se situe dans la continuité des démarches menées depuis 4 ans pour obtenir le payement de leurs droits. Ces droits, ou du moins ceux qui demeurent non réglés, découlent de la sentence prononcée depuis le 12 juillet 2003, qui doivent être payés par le liquidateur. Or, la liquidation a été clôturée depuis le 15 juin 2005 sans que cette sentence ait été exécutée.

Alors, est-ce à dire que cette sentence, prononcée en faveur de M. Gilbert Nabi et ses camarades, ne sera pas exécutée ? Cette sentence ne couvre que 10 mois de salaire à cause de difficultés de réinsertion, plus deux mois de préavis et 125 000 F d’indemnité forfaitaire de déplacement.

Quand nous avons tenté un petit calcul avec un des délégués, il s’est avéré que pour l’ensemble des ex-ouvriers, ce sont quelque 800 millions de nos francs qu’il faut débloquer pour régler définitivement la sentence, donc en finir avec le dossier Faso Fani. Faut-il croire qu’on n’a pu dégager une telle somme ? que le gouvernement n’a point cette modique somme pour résoudre le problème de ces malheureux ? On peut se demander, comme cet ex-travailleur désabusé : "800 millions, c’est quoi même pour Blaise Compaoré ?".

Cyrille Zoma
L’Observateur

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