Actualités :: Fait divers : La meute tue l’ami

Au voleur ! Ce cri, sorti d’une voix de ténor, avait sonné l’hallali pour Pierre. Il est devenu moins de vingt minutes plus tard, un cadavre. Sale histoire !

Un ami reste un ami, mais, on ne vole pas un ami. On doit au contraire l’aider à protéger son bien. Dans nos traditions, quand un producteur tombe malade, ses amis vont garder et labourer son champ. Les joies et les reines sont partagées et pour mieux sceller cette amitié, on se donne des filles pour épouses. Ce qui est appelé de nos jours "mariage forcé". Pourtant, c’était une manière d’affermir et de sceller les liens entre familles. Avec l’évolution du temps, l’amitié ne connaît plus le contenu sacré d’antan.

De nos jours, des amitiés naissent et meurent au gré des intérêts. Les amis détournent les épouses et volent les amis. Karim et Pierre sont des fonctionnaires tous émargeant au budget national. Ils se sont connus dans le quartier et se fréquentent et leurs domiciles sont distants d’à peine cinq cents mètres. Ils écument bars et buvettes ensembles vont au cinéma et au stade ensemble. A les voir, on dirait qu’ils sont des frères ou issus du même village, ce qui n’était pas le cas. L’un avait son compte bancaire domicilié à la BIB, l’autre à la BICIA-B. Avec la facilité d’octroi des crédits, les gens s’y bousculaient. Même que ceux qui n’avaient pas de projets ficelés, sollicitaient des crédits pour les bouffer.

Ainsi, Karim remplit les conditions pour l’octroi d’un prêt de cinq cent mille francs (500 000) et c’était Pierre qui avait fait les différentes courses avec la moto de Karim qui pour l’occasion, lui remettait tout le trousseau. Pierre qui avait quelques mois auparavant un prêt l’avait dilapidé dans le jackop. Maintenant que les traites commençaient à tomber, il ressentait le choc car il devait préparer les funérailles de son père au village. Il fallait du fric et il restait douze jours pour les funérailles. Au lieu de vendre sa moto, il monta un plan pour piquer l’argent de Karim.

Un vendredi, Karim était allé retirer quatre cent cinquante mille (450 000) francs CFA dans son compte. Une fois à domicile, il y avait soutiré tout juste dix mille francs CFA pour qu’avec Pierre, ils aillent prendre la ville en main. Ce qui fut fait Pierre buvait peu mais incitait Karim à boire. Quand Pierre se rendit compte que Karim était rond, il s’excusa pour aller à la maison, avaler des comprimés et revenir. Une fois au parking, il prend sa moto, qu’il la laisse chez lui à domicile et revient à pied chez Karim.

A domicile, il récupéra la clé double de la porte de Karim qu’il avait fait confectionner lors des courses pour les diverses signatures. Une fois chez Karim, il ouvrit la porte et se précipita dans la chambre à coucher où devait se trouver l’argent. Il alluma la lampe de chevet et commença la fouille. Marius, un des collègues de Karim était fauché et le mois avait deux chiffres. Alors il avait décidé d’aller voir ce dernier pour un prêt.

Marius, qui trouva la porte ouverte, tapa des mains et n’entendait rien, était entré et avait pris place au salon. Pierre qui fouillait, entendit le battement des mains. Il s’arrêta net, comme pétrifié. Son sang se glaça. Il écarta légèrement le rideau et vit Marius qui avait pris place et n’était pas prêt de s’en aller. Donc, il ne fallait pas que Karim vienne le trouver chez lui. Alors, comme un bolide, il fonça à travers le salon. Ce temps permet à Marius de crier au voleur de toutes ses cordes vocales. Il était vingt-deux heures et les gens étaient encore dans la rue. Il faisait clair de lune.

Pierre opta pour le bas-fond où se trouvaient des vergers et sema ainsi avec la complicité des zones d’ombre ses poursuivants. Un vieux gardien qui était devant son portique lui décrocha une flèche mais Pierre continua et se retrouva dans les vergers. Or, un groupe de jeunes s’y étaient rendus pour déféquer Ils mirent fin à la course de Pierre en le faisant tomber. En deux temps trois mouvements, la meute fut sur lui et Pierre passa de vie à trépas.

Marius qui était de la partie le reconnut lorsque les lueurs des torches se fixèrent sur le corps.

Il retourna fermer la porte et se mit à la recherche de Karim qu’il trouva tout rond. Il dut reprendre son récit à plusieurs reprises avant que Karim se rende compte de ce qui était advenu de son ami. Pierre était connu dans le secteur. Karim se rendit à la maison, fouilla sous son lit, sortit une vieille paire de chaussures, y fourra la main et soupira enfin au craquement de billets en contact de ses doigts. L’argent était là. Le lendemain la police vint faire un constat.

Le cousin a réfusé de se mêler de cette affaire et Pierre fut enterré par des prisonniers. Quand les gens apprirent la nouvelle le lundi en se rendant au service, ce fut la consternation et la désolation. Quelqu’un a dit, que quand on veut récolter du miel, il faut accepter les piqûres des abeilles. Alors, mais quand on veut voler, que faut-il accepter ?

Rakissé

Sidwaya

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