Le maire de l’arrondissement de Boulmiougou a rencontré le 8 septembre 2005 la presse pour échanger autour des "problèmes" de l’heure de sa circonscription. Attributions de parcelles, atmosphère politique locale et nationale, gestion des hommes ont constitué le menu.
En convoquant la presse ce 8 septembre 2005, le maire de l’arrondissement de Boulmiougou mettait en avant des raisons tel le souci de porter l’information "juste" aux populations et lever "toute équivoque suite à certaines informations relayées par la presse".
Ce, d’autant que pour Mme le maire Séraphine Ouédraogo, s’il est vrai que la question du lotissement et la légitime prétention de nos concitoyens à vouloir disposer chacun de sa parcelle soulèvent des passions et rendent plus délicate toute opération, il est aussi vrai que la résolution des multiples différends avérés ou montés de toutes pièces, car il en existe, doit intervenir dans un environnement serein débarrassé de toute suspicion.
Ces passions ont trouvé leur terreau à Boulmiougou car selon le maire, cet arrondissement est le plus vaste et est une zone périurbaine. "Nous avons libéré 60 000 parcelles dans l’arrondissement. Notre erreur a été de faire un lotissement à grande échelle et partout à la fois, alors qu’on devrait aller secteur par secteur," a laissé entendre Mme Séraphine Ouédraogo. Les zones ainsi concernées sont les secteurs 16, 17, 18 Zongo et 19.
Les problèmes rencontrées par les lotissements
Mme le maire avance un chapelet de problèmes rencontrés sur le terrain ayant même abouti à la dissolution de la première commission d’attribution des parcelles pour non respect des instructions sur le terrain, malversations, etc. Des enquêtes ont été diligentées et ont abouti à la mise aux arrêts de certains fauteurs. "Nous sommes en train de gérer les cas de plaintes au cas par cas afin de réparer certaines injustices," a dit le maire. Un autre problème est celui relatif au morcellement de la "bande verte" dans les secteurs 16, 17 et 19. Chose interdite. Pourtant les plans de lotissements avaient été adoptés par la Commission provinciale d’aménagement du territoire (CPAT). Cette situation a fait perdre à l’arrondissement 6 000 parcelles.
Toutefois, à la date du 18 août 2005 un récapitulatif général, après audit, fait ressortir un solde réel sur carnet de 299 581 262 F CFA. Cela après avoir attribué 1170 parcelles au secteur n° 17 et 16 316 parcelles (environ) au secteur n° 19. Au secteur 18 - Zongo, l’activité en est encore au recensement. Mieux, les problèmes rencontrés dans les autres localités ont amené les responsables de l’arrondissement à aller étape par étape à Zongo.
Pour Mme le maire, 90% à 95% des "vrais résidants" du secteur n° 17 ont été attributaires pendant qu’au secteur n°19, la presque totalité des "vrais résidants" le sont.
Boulmiougou comme Koudougou ?
Les lotissements à Boulmiougou ont fait et continuent de faire des vagues. Si le maire de Koudougou a eu maille à partir avec sa hiérarchie à cause entre autres, de la gestion des affaires de lotissements, pourquoi pas le maire de Boulmiougou ? "Nous avons reçu une commission d’enquête dont les travaux n’ont pas abouti aux mêmes conclusions qui ont entraîné la destitution du maire de Koudougou," a-t-elle expliqué. De même qu’elle s’est sortie de l’action de "discrédit" de certains ressortissants de son arrondissement, notamment ceux du Groupe 7 dont l’agitateur en chef a fait la prison pour des questions de lotissement.
Que dire de l’action de certains conseillers, pendant son absence du pays pour raisons de santé en vue de la "débarquer", même si elle dit que par la suite, des conseillers y ont renoncé ? "J’ai de bons rapports avec les conseillers, d’aucuns me trouvent rigoureuse parce que je ne les laisse pas "barboter" dans les parcelles et au même moment beaucoup de gens pensent que je laisse faire les choses" fulmine-t-elle. Et d’ajouter que si elle n’est pas "tombée" jusqu’aujourd’hui, ce n’est pas parce qu’elle est la protégée du maire de la commune de Ouagadougou Simon Compaoré, mais parce qu’elle n’a rien fait de mal, "sinon je serais allée à la MACO comme d’autres avaient eu à le faire".
Un autre problème qui a failli défrayer la chronique est celui qui oppose le propriétaire du cheval Mandingue à Zongo et ses voisins. Pour le maire, les faits ont été dramatisés par certains organes de presse (radio), mais qu’après avoir entendu les deux parties un compromis a été trouvé.
Souleymane SAWADOGO
Joël ZOUNDI (stagiaire)
Observations
Il est important de noter qu’au secteur n° 19, la presque totalité des vrais résidants ont été attributaires ; quant au secteur n° 17, 90 à 95% des vrais résidants sont également attributaires. Ce taux semble être contradictoire avec le tableau ci-dessus mais il est réel car tous ceux qui détiennent les lettres E ou PP catégories de résidants ne le sont pas effectivement, c’est ce que la méthode de porte-à-porte a révélé.
Des parcelles du secteur n° 17 ont été attribuées au secteur n° 16. Quant au secteur n° 18-Zongo, l’activité est à l’étape du recensement.
Sidwaya
