Actualités :: Education et formation en Afrique : l’ADEA plaide pour une répartition (...)

Le secrétaire exécutif de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA), Mamadou Ndoye a lancé, mercredi à Addis Abeba, un appel pour une répartition équitable des allocations par les pouvoirs publics à l’ouverture des travaux de la Conférence régionale sur l’Education des populations qui se tient du 07 au 09 septembre 2005 à Addis Abeba en Ethiopie.

"... Il n’est pas possible d’évaluer la qualité d’un système éducatif sans résoudre la question fondamentale de l’équité", a indiqué M. Ndoye qui fait remarquer que "tout système éducatif a la mission de rendre effective l’éducabilité de chaque enfant, jeune et adulte".

Il a déploré que les piliers d’une éducation de qualité, à savoir des enseignants compétents, des pédagogies actives, des curricula pertinents et adaptés, des écoles efficaces et les nécessaires matériels d’enseignement et d’apprentissage sont souvent rares ou même inexistants dans les zones rurales.

Les statistiques de l’UNESCO indiquent qu’aujourd’hui 9 enfants sur 10 ne vont à l’école en Afrique. Dans l’enseignement primaire, le taux brut de scolarisation rural n’est que de 70,1% contre 103,5% pour l’urbain, soit une différence de 33,%.

Pour ce faire, M. Ndoye a interpellé les Etats africains afin qu’ils arbitrent l’allocation des ressources en faveur des plus pauvres, des plus vulnérables de la société.

"Ce sont donc celles (populations rurales) qui éprouvent le plus de besoins et qui bénéficient le moins des investissements éducatifs qui sont censés développer les compétences professionnelles, accroître la productivité du travail et les opportunités d’emplois et de revenus... et d’exercice de la citoyenneté", a-t-il expliqué.

La discrimination positive pour corriger les inégalités

Il ressort d’un indicateur de l’éducation pour tous (EPT) que les disparités entre le milieu rural et urbain sont très criantes. Le taux d’achèvement rural est de 28% loin derrière l’urbain 61%, soit une différence de 33%. Pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et de l’éducation pour tous (EPT) fixés en 2000 par les dirigeants du monde, le secrétaire exécutif de l’ADEA invite à la correction de ces injustices et à la promotion de politiques de discriminations positives dans les investissements éducatifs en faveur des populations rurales les plus démunies. Dans cette perspective, M. Ndoye a soutenu que la prochaine biennale de l’ADEA se focalisera sur les conditions et facteurs d’efficacité des écoles, des programmes d’alphabétisation et de développement de la petite enfance.

Soulignant qu’il existe un grand fossé entre zones rurales et urbaines et au niveau du genre (homme et femme) en matière d’éducation, la directrice du Bureau régional de l’éducation en Afrique (BREDA), Mme Lalla Aicha Ben Barka a soutenu que l’éducation contribue à améliorer la productivité agricole.

Mme Ben Barka a invité les ministères africains en charge de l’éducation et de l’agriculture à travailler ensemble pour élaborer des politiques et des programmes en vue d’améliorer l’accès à l’éducation et pour asseoir une certaine équitabilité dans le système éducatif.

Outre une meilleure disponibilité en classes, la directrice du bureau régional de l’éducation en Afrique a plaidé en faveur de la réduction des coûts directs de l’éducation, la qualité du contenu de l’éducation, l’utilisation de la radio rurale pour le système alternatif. Rappelant que la faim, la pauvreté et le VIH/Sida sont liés, Mme Ben Barka a demandé d’associer les connaissances locales dans la formation des ruraux en y impliquant l’ensemble de la communauté. Pour ce faire, elle a préconisé que soient inclus dans l’éducation des populations rurales l’agriculture et le VIH/Sida et de les inscrire parmi les priorités et les politiques nationales des pays africains. Dans son mot d’ouverture des travaux le vice-ministre éthiopien de l’Education, Wondwossen Kiflu a souligné la nécessité de relever le niveau d’alphabétisation afin de rendre plus productifs les fermiers et les travailleurs. II a dit que son pays a réussi à augmenter d’environ 50% le taux brut de scolarisation dans les zones rurales au cours des quatre dernières années. Soulignant l’importance de l’éducation, M. Kiflu a soutenu que l’éducation joue un rôle de premier ordre en créant les opportunités d’apprentissage et en équipant les apprenants avec les savoirs et compétences qui contribueront à améliorer les revenus.

Mobiliser Ies partenaires en faveur de l’EPR

Reconnaissant que dans la plus grande partie du monde rural en développement, la vie est souvent synonyme de pauvreté, d’analphabétisme et d’insécurité alimentaire, la FAO et l’UNESCO au cours du Sommet mondial sur le développement durable, ont lancé en septembre 2002 un programme phare de partenariat relatif à l’éducation pour les populations rurales (EPR). En tant que chef de file de ce programme-phare au sein du système des Nations unies, la FAO développe des politiques en programmes internationaux, nationaux et locaux dans ce domaine en collaboration avec les gouvernements concernés.

Dans le cadre de la réalisation de ces politiques et programmes, les deux organisations onusiennes ont réussi à nouer entre 2002 et 2005 plus de 200 nouvelles alliances autour du programme-phare et regroupant les décideurs du secteur de l’éducation, de l’agriculture et du développement rural, ainsi que des partenaires et la société civile.

Organisé conjointement par l’ADEA, la FAO et l’UNESCO avec le soutien de la Coopération italienne pour le développement et du gouvernement éthiopien, ce séminaire régional regroupe des ministres en charge de l’éducation, de l’agriculture et du développement rural de onze pays africains (Burkina, Ethiopie, Guinée, Kenya, Madagascar, Mozambique, Niger, Sénégal, Tanzanie, Afrique du Sud, Ougadan), ainsi qu’une centaine d’experts en éducation, des organisations de la société civile et des partenaires.

La rencontre prend fin le 09 septembre par la publication d’une déclaration présentant l’éducation en milieu rural comme une condition sine qua non de la réalisation des objectifs d’éducation pour tous et du millénaire pour Ie développement. Cette conférence ministérielle sur l’éducation pour les populations rurales se tient en prélude à une conférence internationale sur l’éducation à l’échelle mondiale prévue en fin d’année en Chine.

Issa SOMA, envoyé spécial à Addis Abeba
Sidwaya

Utilisation du gaz butane : Les bouteilles de 1 à 12,5kg (...)
Burkina/Education : 549 établissements scolaires (...)
Burkina/32e AG de la fraternité sacerdotale : Les (...)
Burkina/Police nationale : 745 élèves sous-officiers ont (...)
Tour de la reconquête : Soumaïla Sorgho de l’AJCK (...)
Burkina : Certains quartiers de Ouagadougou (...)
Burkina/ SNC 2024 : Le ministre des transports alerte (...)
Loterie nationale burkinabè : L’enseignant-chercheur Joël (...)
Lutte contre le terrorisme : Les autorités coutumières (...)
Les casinos en ligne : Retrait immédiat pour une (...)
Plongez dans l’univers infini de Space Fortuna (...)
Campagne agricole 2024-2025 : Des « intrants de qualité (...)
Education : Le Capitaine Ibrahim Traoré, enseignant (...)
Burkina/Justice : La Cour administrative d’appel rejette (...)
Burkina/Education : Le nombre de structures éducatives (...)
Capitaine Ibrahim Traoré aux FDS des Cascades : « (...)
Inclusion des personnes atteintes d’albinisme : La phase (...)
Former et promouvoir les talents locaux : Lilium Mining (...)
Burkina Faso/Réponse humanitaire : Le projet LOCAL pour (...)
Bobo-Dioulasso : Le Conseil régional de l’ordre des (...)
Burkina Faso : Des « mangeuses d’âmes » réintégrées en (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36498


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés