Actualités :: Santé maternelle et infantile : Une nouvelle école de sages-femmes

Pour la rentrée scolaire 2005-2006, la famille des écoles privées s’agrandit avec l’ouverture d’une école de formation de sages-femmes d’Etat dénommée "Saint Edwige". La fondatrice Mme Ramata Edwige Ilboudo, elle-même sage-femme de son état, nous livre à travers cet entretien les objectifs et les perspectives de son école.

Sidwaya (S) : Qui est Mme Ramata Edwige Ilboudo ?

Ramata Edwige Ilboudo (R.E.I) : Je suis avant tout sage-femme d’Etat, mais également conseiller de santé. J’ai fait des études en santé publique à l’université catholique de Louvain où j’ai obtenu une maîtrise. J’ai servi dans différentes maternités et je milite dans les mouvements de lutte contre la mortalité maternelle et infantile.

S. : Présentez-nous votre école.

R.E.I : "Sainte Edwige" est une nouvelle école professionnelle qui a pour vocation la formation des sages-femmes d’Etat. Elle est située au secteur n° 13 à 1200 mètres du lycée Saint Joseph.

S. : L’école a-t-elle les équipements nécessaires pour assurer une formation de qualité ?

R.E.I : Tout début est difficile, mais je puis vous rassurer que l’équipement y sera et la formation sera de qualité. Ici, le premier matériel, c’est l’homme, particulièrement la femme.

L’apprentissage se fera sur le terrain, dans les maternités. Si les autorités nous ont accordé l’autorisation d’ouvrir cette école, c’est que nous disposons de ce qu’il faut pour la formation des sages-femmes qui du reste, seront mises à la disposition des populations aussi bien dans le public que dans le privé.

S. : Qui sont les formateurs ?

R.E.I : Je pars de ma propre expérience. Je fais partie des premières sages-femmes formées au Burkina. A l’époque déjà, on n’a pas eu besoin d’expatriés pour assurer la formation. Aujourd’hui, il y a tellement d’intellectuels dans le domaine de la gynécologie obstétrique, que nous n’avons pas besoin de faire venir des expatriés. La compétence se trouve sur place et nous allons l’exploiter.

S. : Qu’est-ce qui a motivé l’ouverture de cette école ?

R.E.I : La motivation première, c’est d’abord de contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale au Burkina Faso. Beaucoup de femmes meurent en donnant la vie. 484 cas pour 100 000 naissances c’est très énorme. La mortalité périnatale est de 44 pour 1000 naissances. C’est intolérable. Une femme qui meurt en donnant la vie, est une injustice sociale. Ensuite, c’est d’augmenter l’offre de qualité pour la surveillance et la prise en charge des femmes enceintes de l’accouchement, de l’accouchée et du nouveau-né.

On ne peut pas lutter efficacement contre ce phénomène si on n’a pas un personnel qualifié. Et ce personnel est par excellence la sage-femme pour le couple mère-femme.

S. : Quelle sera la particularité de votre école ?

R.E.I : Je pense que l’école privée que nous allons bientôt ouvrir ne viendra qu’en appui à l’école publique qui existe déjà, mais qui recrute un minimum alors que la demande est forte. C’est une contribution à l’augmentation de l’offre de soins. L’OMS préconise une sage-femme pour 5000 habitants et nous sommes à une sage-femme pour environ 28 000 habitants.

S. : Quelles sont les conditions d’inscription ?

R.E.I : Les mêmes que dans le public. C’est-à-dire avoir fait la classe de terminale. Pour les modalités de paiement, j’invite ceux qui sont intéressés à appeler au 50 38 57 58.

S. : Avez-vous des partenariats avec d’autres écoles.

R.E.I : Je crois que c’est une dynamique qui va être bientôt lancée. Je viens d’avoir l’arrêté et c’est petit à petit que les choses se feront.

S. : Vous limiteriez-vous à la formation ou aideriez-vous à résoudre le problème de l’emploi ?

R.E.I : Le problème de l’emploi ne se pose pas pour le moment. Si la qualité y est, le chômage après la formation est exclu. Il y a aussi que la profession de sage-femme est libérale. Autant on peut travailler dans le public que dans le privé, autant on peut travailler pour soi-même. La sage-femme a une formation complète. Elle travaille en collaboration avec des médecins (pédiatres, gynécologues).

S. : Pouvez-vous rassurer le public que l’école sera effectivement fonctionnelle à cette rentrée scolaire ?

R.E.I : Nous allons ouvrir nos portes quel que soit le nombre d’inscrits. Nous allons commencer et le reste suivra. Tout début est difficile, mais c’est petit à petit que l’oiseau fait son nid.

S. : Quel est le diplôme qui y sera délivré ?

R.E.I : C’est un diplôme d’Etat. Je voudrais rassurer les futurs élèves quant à la validité du diplôme. A partir du moment où nous avons eu l’agrément, cette question ne se pose pas.

S. : Avez-vous un appel particulier ?

R.E.I : A tous ceux qui souhaitent embrasser le métier de sage-femme, je leur dis de ne pas hésiter. Il n’y a rien de plus noble que d’aider à donner la vie. Si vous avez foi en la vie, je vous invite à vous inscrire à "Saint Edwige", peu importe le sexe.

P. Pauline YAMEOGO
Assétou BADOH (stagiaire)

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