L’amicale de la 19e promotion des élèves-gendarmes commémore, du jeudi 18 au samedi 20 août 2005 à Ouagadougou, son 21e anniversaire. L’ombre de l’insécurité a plané sur la cérémonie d’ouverture de l’anniversaire de cette promotion qui a participé à la guerre de Noël en 1985.
"Il n’est pas donné à n’importe qui d’atteindre 21 ans de service", faisait remarquer avec humour un gendarme de la 19e promotion à ses camarades. Ces propos sont d’autant plus soutenables que cette promotion a fait la guerre de Noël avant même sa sortie. C’est donc pour célébrer cette chance que l’Amicale des élèves-gendarmes de la 19e promotion fête, du 18 au 20 août 2005 à Ouagadougou, son 21e anniversaire.
La cérémonie d’ouverture, présidée par le Commandant de la gendarmerie, le Colonel Mamadou Traoré, a eu lieu jeudi matin au camp Paspanga sous le thème de : "Maturité et responsabilité". Pour le parrain de la promotion, le lieutenant-colonel Laurent Sawadogo, c’est l’occasion pour les gendarmes de cette promotion de promouvoir la solidarité au sein de la promotion et surtout de faire le point sur leur parcours riche en événements.
En effet, à peine ces gendarmes ont-ils déposé leurs baluchons à l’Ecole nationale de la gendarmerie après 9 mois de service dans les ministères et dans l’enseignement, qu’ils ont été sollicités au front pour la guerre de Noël.
En rappel, la guerre de Noël a opposé le Burkina au Mali en 1985 et son déclenchement a coïncidé avec la fête de Noël. Fort heureusement, souligne le président de l’amicale, l’adjudant Balima Martin, la formation commune de base de quelques mois avait déjà fait d’eux de vaillants combattants maîtrisant l’art de la guerre. C’est donc sous la conduite du sous-lieutenant Bouda Kuiliga Ali que ces "demi-gendarmes" iront défendre leur patrie.
Et le président de l’amicale de remercier Dieu, car toute la promotion est revenue saine et sauve. C’est pour lui la preuve qu’ils ont reçu une formation adéquate qui a fait d’eux des gendarmes performants, au service de la nation depuis 21 ans. Malheureusement, ces 21 ans n’ont pas toujours été des années de gaieté. Car la promotion a déploré la disparition de certains camarades, dont le regretté lieutenant Moussa Ouédraogo, 1er président de l’amicale.
Il a donc tenu à leur rendre un vibrant hommage. Pour finir, le président de l’amicale a renouvelé, au nom de ses camarades, leur engagement à servir avec loyauté et discipline la nation. Cet engagement a réjoui le chef d’état-major de la gendarmerie nationale, le Colonel Mamadou Traoré, qui a tout simplement souligné que cet engagement vient à point nommé.
Car, dit-il, "Nous sommes confrontés actuellement à une difficulté : celle du grand banditisme qui prend hélas des galons dans notre pays". Il faut donc de l’engagement et de la cohésion au sein de la gendarmerie et de toutes les forces de sécurité pour que les Burkinabè retrouvent la tranquillité et la sérénité.
Aussi a-t-il demandé à ces gendarmes d’être les conseillers des jeunes qui ont besoin de leurs 21 ans d’expérience. D’ailleurs la menace de l’insécurité a plané sur la cérémonie, qui a même été écourtée parce que le Colonel Mamadou Traoré devait rencontrer la Direction des transports dans la même matinée sur la question. Deux décennies donc après la guerre de Noël, la 19e promotion doit encore aller au front. Le tambour de la guerre contre les bandits a résonné.
D. Evariste Ouédraogo
Pascal Kané (Stagiaire)
L’Observateur
