Actualités :: Lutte contre l’insécurité : De la parole aux actes

Les temps de pré-campagne comme ceux que vivent les Burkinabè ces derniers mois sont propices à toutes sortes de déclarations allant des plus tonitruantes aux plus démagogiques. Dans ce registre, l’opposition burkinabè est confortablement installée en première classe.

Obnubilée par son idée de diffamation, rien que de diffamation, elle n’hésite pas à grossir les faits et à faire porter les chapeaux aux seuls dirigeants de la quatrième République.

On pourrait répliquer qu’en agissant ainsi, l’opposition est dans son rôle. Il aurait pu y avoir une part de vérité dans cette assertion si les opposants burkinabè ne faisaient de certains sujets ultra sensibles un fonds de commerce éhonté. Il en ainsi de la question sécuritaire.

Le regain de l’insécurité ces dernières semaines a donné l’occasion à certains de se réveiller et de charger sans discernement le gouvernement l’accusant de tous les péchés... Que pensez en effet, après avoir entendu les partis de l’opposition pointer à tort un doigt accusateur sur le gouvernement. Certes, il est un fait que le grand banditisme a atteint une proportion des plus inquiétantes mais de là à faire du gouvernement le bouc émissaire tout trouvé, il y a un pas politicien que certains ont franchi.

Heureusement que les faits sont têtus et que la détermination des pouvoirs publics à venir à bout de la délinquance est palpable sur le terrain. En effet, comme pour les autres secteurs d’activités, le gouvernement a refusé la politique de l’autruche et a plutôt choisi de prendre à bras le corps la lutte contre le banditisme.

Depuis 2001 déjà, de grandes décisions avaient été prises en la matière. Le Premier ministre Paramanga Ernest Yonli déclarait le 28 mars 2002 lors de son discours sur la situation de la nation prononcé devant l’Assemblée nationale que "Face à ce déchaînement inacceptable de violences dont les causes ne sont pas exclusivement endogènes, le gouvernement a promptement réagi en adoptant dès le 03 octobre un plan de lutte contre l’insécurité. Sa mise en œuvre permettra aux forces chargées de la sécurité publique de démanteler les réseaux de grand banditisme, de sécuriser les populations et de renforcer le dispositif de sécurité par une police de proximité et de présence préventive sur toute l’étendue du territoire national". C’était tout un programme qui devait permettre d’anticiper sur la montée de l’insécurité, caractérisée par de nombreuses agressions à mains armées particulièrement dans les zones rurales. Joignant l’acte à la parole, le gouvernement a procédé quelques mois plus tard au recrutement de 500 agents de la compagnie républicaine de sécurité. Il est indéniable que ce recrutement a renforcé les effectifs des Forces de l’ordre leur permettant ainsi d’être encore plus opérationnelles.

En 2004, le gouvernement en concertation avec l’Assemblée nationale a consenti l’effort financier en dotant le ministère de la Sécurité d’un budget à la hauteur de leur ambition dont une enveloppe exceptionnelle de deux milliards de nos francs. Peut-on encore objectivement reprocher au gouvernement de rester les bras croisés face au banditisme ? Assurément non ! Si les brigands continuent de semer la désolation au sein de la population, il faut simplement comprendre que le banditisme à des racines plus profondes qu’il ne le paraît. Le banditisme doit d’abord être cerné dans sa dimension socio-économique. Tout progrès économique entraîne hélas son corollaire d’insécurité. Or, le Burkina Faso a réalisé de réels bonds économiques ces derniers temps. Sa croissance a même été saluée par ses nombreux partenaires techniques et financiers. La complexité de l’insécurité vient également du fait qu’elle est engendrée par l’activité politique mouvementée de la sous-région Ouest-africaine. Les conflits armés qui ont éclaté dans des pays de cet espace ont été la cause de la circulation d’armes légères et de guerre. Les grands délinquants ont aussi réussi à s’en procurer en dépit de la vigilance des Forces de sécurité. Le gouvernement ne mérite donc pas cette accusation gratuite de laxisme encore moins les forces de l’ordre qui sont au quotidien à l’assaut des brigands parfois au prix du sacrifice suprême comme ce fut le cas le 18 février 2004 où des policiers en service dans la province du Kourittenga sont morts les armes à la main. Il est surtout heureux de constater que le gouvernement mène la lutte contre le grand banditisme dans le respect de la légalité. N’est-ce-pas là aussi la démarche propre à un Etat démocratique et républicain ?

Larba Yaro


Privilégier une approche multisectorielle

Depuis quelques temps, les bandits de grand chemin ont remis le nez à la fenêtre. De l’axe Ouagadougou-Bobo-Dioulasso à celui de Ouagadougou-Pô et tout dernièrement sur la route Ouagadougou-Fada N’Gourma, les voyageurs et les citoyens sont dans l’insécurité. Au regard de la multiplicité des attaques à mains armées sur les routes interurbaines, il est impérieux d’agir promptement et avec de grands moyens. Un combat spécifique qui nécessite l’implication de plusieurs ministères et de l’ensemble de la population.

Aller d’un centre urbain à un autre c’est de nos jours pour les passagers des compagnies de transport et les usagers des routes nationales, s’exposer aux attaques de bandits armés. Après les attaques des véhicules par les bandits de grand chemin sur la nationale n°1 (axe Ouagadougou-Bobo-Dioulasso), le "farwest" s’est installé sur l’axe Ouagadougou-Pô puis l’axe Ouagadougou - Fada N’gourma.

La multiplicité de ces attaques de passagers des compagnies de transport par les bandits est due à une multitude de conjonctions. Parmi elles, on peut a priori citer le manque d’emplois dans les centres urbains, la porosité des frontières des Etats de la sous-région et de l’Afrique tout entière et les crises qui ont secoué les Etats voisins notamment la crise en Côte d’Ivoire qui a permis a bien de bandits de grand chemin emprisonnés de prendre la clé des champs et de se retrouver au Burkina.

Cette porosité des frontières africaines qui permet à n’importe quel individu de s’infiltrer dans un Etat avec des armes.

A ces causes s’ajoutent la faiblesse de la lutte commune transfrontalière contre le banditisme dans la sous-région.

Un combat spécifique et multisectoriel

Toute action de l’Etat dans un Etat de droit peut susciter une floraison d’opinions. En témoignent les coups de gueule des leaders de l’opposition politique burkinabè et à travers lesquels coups de gueule certains, au lieu d’apporter leur contribution aux actions tendant à ramener la quiétude dans les cités, se sont permis de demander la démission du gouvernement.

Le premier responsable du département de la sécurité doit agir en tenant compte des exigences de l’Etat de droit et aller droit au but en cherchant l’efficacité, à savoir des résultats concrets.

En effet au regard de la multiplication des cas d’attaques, le banditisme impose de nos jours une action forte et répandue sur l’ensemble du territoire national. Or avec les effectifs des forces de l’ordre et les moyens dont elles disposent, la couverture nationale n’est pour l’heure qu’une vue de l’esprit. C’est pourquoi la quête de la sécurité doit faire l’objet d’un traitement multisectoriel. Outre le plan de lutte contre l’insécurité élaboré et mis en place par le ministère de la sécurité, l’implication d’autres ministères est une nécessité si l’on veut atteindre des résultats probants.

Ainsi en plus des ministères de la sécurité et de la défense qui iront en guerre contre les bandits, le ministère de la justice devra s’occuper de la diligence dans le traitement des dossiers de criminalité et de réhabilitation des prisons. Le ministère des finances apportera son appui financier, le ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation pour impliquer les autorités locales avec tous les moyens dont elles disposent, le ministère de l’Action sociale pour la prise en charge et la réinsertion des jeunes délinquants. Les populations elles aussi doivent jouer leur partition en collaborant étroitement avec les forces présentes sur le terrain pour lutter contre l’insécurité. C’est à ce prix que la quiétude s’installera dans la cité.

Abou OUATTARA
L’Hebdo

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