Actualités :: Banditisme : Le tueur de Sanaaba sous les verrous

L’affaire avait fait grand bruit en son temps à Sya et tous les regards semblaient tournés vers les services de sécurité dont l’une des missions était désormais de mettre le grappin sur ce malfrat qui avaient mortellement agressé un homme du nom de Cissé Koussele Clément, entre Sanaaba et Tensila avant de s’emparer de son engin...

C’est désormais chose faite, car depuis quelques jours les rumeurs de plus en plus persistantes faisaient état de l’arrestation par le service régional de la police judiciaire de Bobo ( SRPJ) d’un certain Zoumbara Achille, âgé seulement de 23 ans, et qui serait l’auteur du crime. Pour en savoir davantage sur ce meurtre et cette arrestation, nous avons enfin pu, après plusieurs tentatives sans succès, nous entretenir avec le commissaire Franck Elvis Compaoré du service régional de la police judiciaire de Bobo.

Selon nos informations, le meurtrier de Sanaaba a été arrêté. Est ce vrai ?

• Nous avons effectivement mis la main ces derniers temps sur un individu que nous croyons fortement être le meurtrier de Sanaaba. D’ailleurs, il a reconnu son forfait puisqu’il a lui-même avoué. C’est vrai que c’est un crime qui s’est passé depuis la fin du mois de mai 2005, mais nous étions depuis lors à la recherche de son auteur.

Grâce à la collaboration de nos collègues du commissariat du district de Sanaaba qui nous avait d’ailleurs saisis par rapport à ce meurtre. Nous étions aux aguets et finalement, nous avons pu repérer le fugitif à Bobo-Dioulasso et il est entre nos mains.

Quand et comment s’est opérée cette arrestation après près de trois mois de cavale ?

• Ecoutez, vous dire comment cela s’est passé, ce serait un peu révéler nos méthodes d’intervention. Toujours est-il que lorsque nous avons reçu le message, le 26 mai, faisant état de la découverte d’un cadavre en pleine brousse, nous sommes restés depuis lors aux aguets et nous avons continué à travailler pour pouvoir retrouver l’auteur du crime.

C’est ce que nous venons donc de faire après plusieurs semaines de recherche. Et c’est lorsqu’il tentait de vendre la moto qu’il a arrachée à Sanaaba après son meurtre que nous avons pu l’arrêter.

Le crime dont il se serait rendu coupable avait fait grand bruit à Sya. A -t -il aujourd’hui reconnu son forfait et pourquoi ?

• Ces gens, quand on les interpelle, ne reconnaissent pas naturellement tout de suite leur forfait. Nous avons, comme dans les cas précédents, pris le temps qu’il fallait avec lui et il a fini par avouer.

Il a reconnu être le meurtrier de l’homme dont le corps avait été retrouvé à Sanaaba au mois de mai dernier. Et selon ses dires, c’est parce qu’il avait besoin d’argent qu’il a commis ce meurtre. Il fallait donc s’emparer de cette moto pour la vendre.

Peut-on savoir les circonstances dans lesquelles ce crime a été commis ?

• Ce malfrat qui était sur un vélo a dû provoquer un accident, vu que sa victime circulait sur une moto JC Homme en compagnie d’un ami. Ils venaient de Dédougou et étaient en route pour Tensila. C’est alors en cours de route qu’ils seront surpris, car c’est au moment où ils s’apprêtaient à effectuer le dépassement que le cycliste (le malfrat), qui allait dans le même sens, s’est jeté devant eux dans l’intention de traverser la voie.

Cela a tout naturellement provoqué une chute des deux personnes qui étaient sur la moto et celui qui tenait le guidon a été gravement blessé. Ce bandit qui est à l’origine de cet accident a tout de suite eu un semblant de compassion puisqu’il s’est même porté volontaire pour aider l’autre à transporter son ami qui souffrait au CSPS.

Et pendant que ce dernier était aux soins, le malfrat demandera au compagnon du blessé de le ramener sur le lieu de l’accident afin qu’il récupère son vélo qu’il avait confié à un passant. C’était en réalité un piège puisque dès leur arrivée, il engagera une bagarre pour ensuite battre l’homme à mort. Il s’est donc emparé de la moto pour disparaître dans la nature. Et depuis, il était recherché.

Maintenant qu’il a été arrêté, quel sort lui sera -t-il réservé ?

• Nous sommes toujours sur la procédure, qui est d’ailleurs presqu’à son terme. Nous allons le déferrer à Dédougou puisque le crime a été commis sur le territoire de compétence du tribunal de grande instance de Dédougou.

D’ailleurs, celui à qui il avait confié le vélo pour transporter le blessé à l’hôpital a lui aussi été interpellé et mis à la disposition de la Justice. Il nous a avoué que ce dernier n’était qu’un simple passant et qu’il n’était pour rien dans cette affaire. Autant de raisons alors pour nous de l’envoyer à Dédougou.

Le SRPJ, de plus en plus, fait beaucoup parler de lui, notamment à Bobo, à travers ses excellents coups de filet. Quel est votre secret ?

• C’est tant mieux si on parle du SRPJ. Notre secret, c’est le travail et nous avons pour mission de lutter contre le grand banditisme. Tout policier qui vient ici sait clairement ce qui l’attend, et que ce soit le SRPJ Ouaga ou le SRPJ Bobo, nous n’avons pas d’autre secret que le travail.

Tout le monde est conscient de la mission qui nous est assignée et malgré la modestie de nos moyens, on arrive très souvent à réussir de grands coups. Et cela grâce au courage et à la détermination de tous.

L’insécurité est une réalité au Burkina et particulièrement à Bobo. Quelles sont selon vous les zones réputées dangereuses dans la ville où même dans la région ?

• Ce phénomène, il faut le dire, devient beaucoup plus difficile à maîtriser parce qu’à un moment on avait pu les déloger (les bandits) des grands axes routiers et ils semblent de plus en plus agir en pleine ville. J’en veux pour preuve toute cette série de meurtres qui se sont commis ces derniers temps dans la ville de Sya.

Ici à Bobo, il y a beaucoup de zones de prédilections et hormis le secteur 20 (Lafiabougou) où nous sommes implantés, tous les autres quartiers sont confrontés au phénomène du banditisme. Et les zones les plus concernées sont les secteurs 21(Colsama), 22 (Yéguéré), 10 (Accart ville nord), 11 (Colma) et 12 (Niéneta).

On pourrait également ajouter des zones à risque comme les alentours du stade omnisports, l’école Touguais, l’abattoir ou encore le cimetière catholique au secteur n° 16.

Quelle attitude doit-on observer, selon vous, lorsqu’on est pris dans le piège des bandits ? Je veux parler des chauffeurs de car, des automobilistes ou encore des motocyclistes qui sont le plus souvent victimes des coupeurs de route ?

• On remarque qu’on a de plus en plus affaire à des gens qui n’ont peur de rien et pour qui tuer est presque devenu un jeu d’enfant. En tant que policier, ce que je peux donner comme conseils quand on est pris au piège des coupeurs de route, c’est tout naturellement d’abord de rester calme.

Il ne faut pas s’agiter, il ne faut pas avoir peur et il faut tout faire pour garder son sang froid. Il faut aussi éviter de trop les regarder en face. Nous avons remarqué aussi que des motocyclistes essaient de fuir une fois qu’ils ont affaire aux bandits.

Non, je pense qu’il vaut mieux être dépossédé de son engin que de perdre la vie. Il faut surtout éviter de leur résister et obéir à leurs ordres. Une fois qu’ils se sont retirés avec votre engin, vous devriez tout de suite chercher à alerter les forces de sécurité afin qu’on puisse agir à temps.

Pour conclure ?

• Nous demandons toujours la collaboration de la population et on ne cessera jamais d’en parler. Nous constatons que les gens et particulièrement dans la ville de Sya, collaborent très peu avec les forces de l’ordre, alors qu’il y va de leur intérêt. Nous sommes là pour veiller sur leur sécurité.

Si vous habitez avec des gens qui n’inspirent aucune confiance et qui sont de moralité douteuse, signalez aux forces de l’ordre. Nous avons obligation de réserve par rapport à tout ce que nous recevons comme information et les gens peuvent être sûrs que nous n’allons jamais leur créer des ennuis en divulguant nos sources de renseignements.

Les bandits ne peuvent jamais savoir qui nous a donné l’information les concernant. J’invite encore une fois la population à collaborer franchement avec les services de sécurité pour nous faciliter la tâche.

Jonas Appolinaire Kaboré

Observateur Paalga

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