Actualités :: Pour la Saint Valentin : Ô… beauté congoïde

Fraternelles failles où s’engouffrent aye-aye,
Sempiternelles larmes que provoquent des aïe aïe ;
Cruauté bottée comme dans un conte d’antan,
Mais d’une redoutable actualité que l’on entend,
Toutes ces vilenies qui font pagaille,

Où que l’on soit, où que l’on aille,
Otez-vous du chemin qui mène à Liberté,
Faites-place à l’incandescente beauté,
Dont la fière allure fait écho à l’éternité :

Alors que j’étais à Belleville,
Á mille lieues de Treichville,
Que je chantai encore à capela,
Il y a bien longtemps de cela,
J’ai rencontré un congoïde.
Il était du genre humanoïde,
Mais ne prenait point de stéroïde,
S’éloignant du cliché de gorille.
Il était si beau avec son teint myrtille.
Pourquoi l’appellerais-je congolais,
Puisqu’il n’était pas du tout laid.

Ce congoïde était bien élégant,
Même sans s’encombrer de gants,
Avec sa démarche à la O’Barack,
A peine baraqué, jamais patraque.
On dirait Pathé’O en toute élégance,
Même quand il n’exécutait point de danse.
Je l’ai surnommé Tchibangu-la-veine,
Quand bien même il ne buvait de verveine.

Qu’il était beau ce congoïde,
Digne descendant d’un négroïde.
Avec sa voix susurrante, un brin impudique,
Mes oreilles devinrent suantes et mélodiques.
Moi qui ne cuisinais que du gombo à l’eau,
Mon cœur se mit au rythme du dombolo.
Une danse qui vous éveille mollo,
Quand le soleil cesse de faire l’intello.
Elle ne s’exécutait guère en solo,
M’obligeant à y aller au culot,
Tout en ouvrant mon parasol Ô,
Pour éviter l’eau tombant du haut.

Malgré ses reins qui trop remuent,
Les épices qui me souhaitent la bienvenue,
Qui relèvent le goût sans que je ne sue,
Qui font juste que sans rhume, j’éternue,
Je n’ai attrapé ni fièvre, ni typhoïde,
Avec ce classieux et souple congoïde.

Il me chuchotait souvent en lingala,
Même quand nous n’étions pas à un gala ;
Une langue faite pour adoucir les mœurs.
Pourtant là-bas dans le Kivu, on meurt ;
Pour rien, pour tout, du coltan, du diamant,
Alors pleurent aimants, mamans, amants.

J’ai un temps aimé ce congoïde,
Qui bousculait bon nombre de préjugés.
Mais malgré ses manières élaborées,
Je me suis un jour, de sa vue, évaporée.
La luxuriante forêt équatoriale qui grouille,
L’éloignement et l’inconnu qui me foutent trouille,
D’interminables questionnements qui patrouillent.

J’entends depuis que sa mère patrie saigne.
Le doute s’installe mais ne me renseigne.
Lui qui est natif du poumon de l’Afrique,
Là où certains amassent beaucoup de fric,
Mais excluent cependant bon nombre de gens,
Qui, à force, deviennent élégants ou indigents.

C’est ainsi qu’un jour, le cœur serré, il partit ;
Laissant tout, patrie, fratrie et mère sans répartie.
C’est aussi avec courage qu’il se mit à ma quête,
Renonçant un jour péniblement à ma conquête,
Ses enquêtes menant vers des impasses,
Au vu des indices et complices qui s’effacent.

Alors, s’évapora à son tour mon congoïde,
Avec certainement au cœur des chéloïdes.
Depuis, j’entends parler de Goma, Béni, Katanga,
Des coins où l’on dansait la rumba et le « patchanga »,
Où les femmes portaient des pagnes aux vives couleurs,
Avant que certaines ne sombrent dans l’horreur,
Que certains hommes ne les réduisent en pleurs.

Est-il retourné sur ces terres bannies ?
Espérons qu’il soit du côté de Kisangani,
À Kinshasa ou toujours en exil ;
Mais surtout pas dans le sud Kivu,
Lui qui était natif de l’est Congo,
Non loin de la frontière rwandaise,
Où sévissent des bandes armées.
Des lieux où l’on meurt gratuitement,
Surtout les femmes et les enfants.

Que devient-il mon congoïde,
Lui qui brilla comme Astéroïde ?
Continue-t-il de chanter avec douceur,
Persiste-t-il à faire chanter les cœurs,
Le congoïde de ma jeunesse au joli cœur ?
Arrive-t-il toujours à danser et faire danser,
Par la seule force du désir et de la pensée ?
Chanter et danser pour ne pas mourir,
Chuchoter doux pour espérer le sourire.

Loin là-bas, chez lui dans le Kivu,
Plus précisément dans le Bukavu,
Il y a un congoïde tout aussi beau.
Alors, je lui déroule mon foulard Ô :
C’est Mukwege, le chouchou des dames.
Il soigne les corps brisés et restaure l’âme.
Il sauve femmes et enfants sans devis.
Grand homme, il redonne espoir et vie.
Ses mains expertes valent de l’or,
Et n’a pas de prix son cœur de mentor.

Pourquoi s’offusquer d’être un congoïde ?
Pourquoi le percevoir comme bizarroïde ?
A cause de ses quelques danses suggestives,
De quelques audacieux sapeurs à l’allure festive,
De la frénésie du kwassa kwassa ou du mutouachi,
Du piment dans la sauce et du coupé- décalé ?
Toutes ces manières gondwaniennes de se recaler,
Pour subtilement ne pas sombrer, ne pas périr ;
Pour se retrouver, se divertir, paraître ou être.

Tchibangu-la-veine dégageait la sensibilité,
Il murmurait naturellement la sensualité,
Il y avait en lui beaucoup d’humanité ;
Dans ma mémoire, il a laissé des traces de vie.
La geste de Mukwenge-le-docteur fait sens à la vie ;
Sur les ondes et dans les cœurs, il restera un chic type.
A deux, ils battent en brèche certains stéréotypes.
Contribuant avec bien d’autres à la beauté congoïde,
Qui ne peut être réduit à un membre qui frétille,
Ni à un bouffon bardé de ridicules pacotilles,
Dont la cambrure contraste avec l’estime qui vacille.
Que de sa sombre image, enfin, la lumière scintille.

De l’amour faisant sens naîtra toujours la beauté,
Amour se déclinant en dignité, liberté et fraternité.

IsaS Lanoire

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