Le désir d’aller en Occident, coûte que coûte, pousse des individus dans les mains d’escrocs avides de « sous ». Henri l’a appris à ses dépens, arnaqué de façon rocambolesque par une expatriée. Le rêve fut brisé avant d’être réalisé.
Il s’en est fallu de peu pour que Henri devienne fou suite à l’arnaque dont il a été victime un beau matin. En effet, Henri voulait aller en Europe. Le rêve a été bien nourri, mais la stratégie pour s’y rendre a tourné court quand sur son passage, Henri fit la connaissance d’une expatriée togolaise du nom de Betta.
Betta a même été à l’origine de la conception du rêve de l’homme. C’est elle qui a suggéré à Henri de laisser tomber l’Afrique et la solidarité légendaire de ses enfants pour aller chercher le fric en Europe. Henri après moult tergiversations finit par faire confiance à Betta malgré qu’il gagnait bien sa vie dans une société industrielle de la place.
Père de deux enfants et vivant en concubinage avec une femme qu’il aimait, Henri a « gobé » les litanies de Betta qui se révélait à lui comme un messie. Cependant, pour aller en Europe, il faut du fric et beaucoup de fric. Henri n’avait pas ce fric mais des biens immobiliers. Un beau jour de retour des funérailles de ses parents à Loumbila, Henri profita de l’absence de sa femme pour mettre en exécution le plan qu’il avait nourri avec Betta.
Vendre la nouvelle mobylette P 50 Junior de sa femme, déposer sa fille cadette dans sa belle famille et filer en Europe en passant par le Togo. Ce fut fait en un clin d’œil. Henri sans se soucier de ce qui l’attendait au Togo, vendit la moto à 300 000F CFA, rangea ses affaires, écrivit une lettre à sa femme où il lui donnait gratuitement tout le mobilier de la maison. Il signait la lettre en ces termes « je ne reviendrai plus au Faso ....Adieu ! »
Mais comme l’homme propose et Dieu dispose, Lomé tourna court. Arrivée chez elle, Betta fut « prophète roublard ». Elle logea avec Henri à l’hôtel dans un quartier reculé de Lomé.
Au cours de la nuit, elle lui soutira son argent et prit la poudre d’escampette. Le réveil fut douloureux et amer pour le « rêveur ».
Le rêve s’est envolé en fumée. Plus de sous, plus de Betta. Henri aux dernières nouvelles a réécri à sa femme, depuis la frontière Burkina-Togo en signant cette fois-ci : « je reviendrai toujours au Faso, c’est mon pays pour toujours... ». Tant mieux, mais le plus dur commence : intégrer sa famille et son travail. O
Par Dieudonné TOUGMA
L’Opinion
