Actualités :: Un 25 août, Paris est libéré : Et l’histoire retient que ni la France, ni (...)

« On parle du Plan Marshall qui a refait l’Europe économique. Mais l’on ne parle pas du Plan africain qui a permis à l’Europe de faire face aux hordes hitlériennes lorsque leurs économies étaient menacées, leurs stabilités étaient menacées. Qui a sauvé l’Europe ? C’est l’Afrique. On en parle très peu. On parle si peu que nous ne pouvons, nous, être complices de ce silence ingrat. Si les autres ne peuvent pas chanter nos louanges, nous en avons au moins le devoir de dire que nos pères furent courageux et que nos anciens combattants ont sauvé l’Europe et finalement ont permis au monde de se débarrasser du nazisme », vérités de Thomas Sankara, le 29 juillet 1987 au sommet de l’OUA (Organisation de l’Unité africaine, aujourd’hui Union africaine) à Addis-Abeba (Ethiopie).

Eh bien, l’histoire retient qu’un 25 août, la capitale française, Paris, a été libérée grâce aussi aux Africains, venus à la rescousse… De la libération de Paris du 25 août 1944, la journaliste Sévérine Kodjo-Grandvaux affirme d’ailleurs : « Aux grands hommes noirs, la patrie bien peu reconnaissante ! ».

25 août 1944-25 août 2018. Cela fait exactement 74 ans. Les Africains, eux, ont au moins le devoir, pas seulement de s’en souvenir, mais de louer la bravoure de leurs grands-parents. De la Guerre totale 1939-1945, toujours l’Europe occidentale, au centre de la destruction : la France assiégée, l’Afrique accourt et Paris est libérée le 25 août 1944 ! Honneur aux soldats tombés ! La Libération de Paris met un terme à quatre années d’occupation de la capitale française. « C’est grâce à l’Armée d’Afrique que la France a retrouvé non seulement le chemin de la victoire et la foi en son armée, mais aussi et surtout l’Honneur et la Liberté », rend hommage Joseph de Goislard de Monsabert, général et homme politique français.

74 ans plus tard, on les compte du bout des doigts, les survivants. Alors qu’ils étaient des milliers en partance pour libérer « la mère patrie » : la France. A cet appel de Charles de Gaulle pour la résistance, des vaillants africains, « tirailleurs sénégalais », répondirent.

Ils ont défendu les idéologies dans lesquelles, ils y croyaient, dûr. A l’époque, la force africaine française comprenait les unités du Maghreb (Tunisie, Maroc, Algérie), les tirailleurs sénégalais (Afrique occidentale française qui comprend la Mauritanie, le Sénégal, le Soudan français qui est l’actuel Mali, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Niger, la Haute-Volta devenue Burkina Faso et le Dahomey devenu Bénin actuel), l’Afrique équatoriale française (AEF), puis les possessions françaises au-delà du fleuve Congo jusqu’au Sahara. Se retrouvant sur tous les fronts, ils combattaient et mouraient loin des leurs ; sans obsèques et sans deuil. « Fait prisonnier, capitaine Charles N’tchoré, originaire du Gabon, vétéran de 1914-1918, revendique d’être traité comme l’officier qu’il est : un soldat de la Wehrmacht l’abat », témoigne par exemple l’historien et chercheur, Laurent Touchard.

En Afrique du Nord, la deuxième division blindée du général Leclerc (2e DB) composée d’africains, unité chargée de libérer Paris de l’occupant allemand, avancera aux côtés de Claude Mademba Sy, tirailleur sénégalais, décédé en avril 2014. Le 25 août, Paris est donc libérée, l’Allemagne capitule et la guerre prend fin. Nombreux mourront, d’autres porteront disparus et plusieurs reviendront infirmes et démunis après la guerre. Ils ont combattu sur le sol français, européen, asiatique et même, en Afrique. Quoi qu’il en soit, de 1935 à 1945, des soldats du continent africain se sont battus dans l’anonymat.

Leurs noms sont écrits sous le sol européen ; en sang et sueur. Leur fatigue a construit l’Europe, qui ferme aujourd’hui ses portes à leurs descendants. Sans doute, ils se sont battus, médiocrement, peut-être, mais, souvent, vaillamment. Ils ont affronté les balles et sont morts pour ce en quoi, ils croyaient juste. Ils ont donné leur vie par contrainte ; parce qu’ils croyaient en l’avenir de l’Afrique épargnée de cette guerre, peut-être l’étaient-ils par ignorance, voire par opportunisme. Peu importe ! Une chose reste réelle … : l’histoire retient que ni Paris, ni la France, ni l’Europe, ni le monde, en danger, ne seront libres en dehors de l’Afrique.

Edouard Samboé (stagiaire)

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