Actualités :: « En 2020, la jeunesse du MPP va encore se cotiser pour payer la caution du (...)

L’an I de sa disparition a été le prétexte pour revisiter un pan de sa vie, surtout politique. Feu Dr Salifou Diallo, ancien président du Mouvement du peuple et le progrès (MPP, dont il est un des membres fondateurs), premier président de la VIIème Législature, reste un monument politique. En ce triste anniversaire (19 août 2017-19 août 2018), nous avons rencontré un de ses plus jeunes et proches collaborateurs, Yacouba Ouédraogo. Chargé de missions du Président de l’Assemblée nationale depuis cette législature, Yacouba Ouédraogo est, en outre, le responsable chargé à la Formation politique et civique dans le bureau national des jeunes du MPP et membre du Bureau politique national du parti. Avec lui, il a été question d’interroger des valeurs de la vie de cet homme politique, Salifou Diallo, auxquelles la jeunesse burkinabè (notamment celle militante du MPP) doit pouvoir s’inspirer. Entretien avec Yacouba Ouédraogo, affectueusement appelé « colonel » par ses proches.

Lefaso.net : Une année après sa disparition, comment résumez-vous la vie politique de Dr Salifou Diallo, surtout en termes de leçons pour la jeunesse ?

Yacouba Ouédraogo :
Pour le temps que je l’ai côtoyé, je pu dire que la vie politique de Dr Salifou Diallo est pleine d’enseignements pour la jeunesse du MPP, la jeunesse burkinabè en générale. On peut partager des valeurs et qualités que l’illustre homme nous a léguées. Ce n’est pas un hasard, si nous, jeunesse du Burkina, l’avons surnommé la bibliothèque, le laboratoire politique national, le baobab. Une année après sa disparition, je me suis rendu compte que le relativisme entre les hommes est une grande erreur.

Salifou Diallo, de son vivant, beaucoup ne se rendaient pas compte de son utilité, du vide qu’il comblait. Et malheureusement, en Afrique, on ne célèbre pas les grands hommes de leur vivant. Ses détracteurs d’hier sont subitement devenus ses amis aujourd’hui, des « salifistes » comme on aime à le dire. Simplement parce qu’ils se sont rendus compte que l’homme n’était pas, en réalité, ce qu’ils pensaient de lui. Salif (Salifou Diallo, ndlr) était tout, sauf un homme méchant. Il était tout sauf un démagogue politique. Il était un homme visionnaire. Il était un stratège, un homme d’engagement, un patriote, un homme d’action.

C’est maintenant on se rend mieux compte que quand il disait quelque chose, c’est qu’il avait fini de voir les enjeux et dès qu’il s’engageait, il s’était engagé. Il avait aussi cette force d’écarter quelqu’un de son chemin, sans lui nuire et je pense que c’est ce côté qui faisait un peu mal à ceux qui voulaient faire du mal. Il avait le flair d’écarter en avance le danger politique.

Il avait cette avance de détecter ses adversaires politiques. On s’est rendu compte après son départ, qu’il n’était pas un homme de pouvoir, il était simplement un homme du peuple. Il ne voulait pas gouverner, cela n’a jamais traversé sa tête d’être président du Burkina. Il a toujours dit que le pouvoir ne l’intéresse pas, que ce qui l’intéresse, c’est le bien-être du peuple.

Lefaso.net : L’aviez-vous connu avant le MPP ?

Y. O : Avant le MPP, je ne l’avais pas côtoyé. La première fois que j’ai saisi la main de Salif, c’est quand il avait été limogé du gouvernement de Blaise Compaoré, et deux jours après, avec un certain nombre de leaders de jeunes tel que Aly Badra Ouédraogo (président du RPR, dlr), nous nous sommes déportés chez lui ; parce qu’on était outré et on voulait entreprendre des initiatives au campus et au sein de la jeunesse pour le soutenir.

Mais, voici ce qu’il nous a dit ce jour (à peu près) : ‘’mes enfants, vous êtes trop jeunes pour connaître Blaise Compaoré. Moi je le connais plus que vous, ce n’est pas le moment de lutter contre lui. Il est sans pitié et il est sans limite. Même si lui-même ne vous fera pas du mal, à son nom, il y a des gens qui vont agir et qui vont vous nuire et ça peut m’atteindre.

Ce que je peux vous dire, c’est de retourner tranquillement, occupez-vous, le moment où Salifou Diallo aura besoin de vous, il vous fera appel. Les institutions du Burkina Faso peuvent fonctionner sans Salifou Diallo et Salifou Diallo rendra service au pays partout où on l’appelle’’.

Il était, ce jour, très tendu, très sérieux ; il ne nous a même pas donné la place (parce qu’il ne nous a pas laissés entrer), il nous a reçus devant la porte. Et il nous dit de partir et qu’il ne veut plus qu’on lui rende visite. Je retiens ces instants forts et d’autres jeunes qui étaient avec moi, comme Aly Badra Ouédraogo, peuvent témoigner.

C’est après ça qu’il a été nommé ambassadeur (en Autriche, dans les années 2008, ndlr). C’est pendant la vraie lutte du MPP qu’il m’a ‘’re’’découvert, coopté et adopté. Sinon, nous avons commencé la lutte bien avant le MPP avec le Laarlé Naaba, Eric Bougouma (ministre des infrastructures, ndlr), etc., à travers une association.

Lefaso.net : Au-delà de ses qualités politiques … ?

Y.O : C’est un grand humaniste, contrairement à ce que les autres portent comme jugement sur lui. En Afrique de façon générale, au Burkina en particulier, on juge des gens sans les connaître, sans les approcher. Mon témoignage porte sur le temps que je l’ai connu, je ne peux pas parler du moment où je ne l’ai pas connu ; parce que tout homme dans la vie commet des erreurs, fait des fautes. Je ne dis donc pas que Salifou Diallo a été un saint.

Mais, modestement, j’estime qu’il a réussi sa vie à 85%. Dans l’action politique, dans l’humanitaire, dans la vision, dans la construction de la nation, dans la défense des intérêts des plus démunis. Il était un homme qui n’aimait pas l’injustice. Il avait le courage de dire la vérité à quiconque ; sans tenir compte de ton rang social, de tes moyens…, si tu es dans le décor, il va te le dire. Quand quelqu’un vient lui raconter des choses sur quelqu’un d’autre, il appelle les deux pour leur demander.

Bref, Salif n’aime pas la démagogie, le mensonge. Tous ceux qui ont réussi à avoir la confiance de Salifou Diallo doivent être fiers de leur personne. Il peut te faire des cadeaux, te flatter (c’est cela aussi un homme politique, la largesse), mais s’il arrive à te mettre dans son cercle restreint, c’est que tu mérites la confiance d’un homme d’Etat. C’est un homme de parole. Je ne l’ai jamais dit ‘’oui’’, pour revenir demain dire ‘’non’’ ou ‘’peut-être’’. Contrairement à ces hommes politiques qui tiennent la langue de bois. Lui, il était le oui ou le non, c’est blanc ou c’est noir et ce, avec les militants de base, les cadres du parti, qu’avec les Chefs d’Etat.

Lefaso.net : Si ce n’est un secret, sur quel sujet a porté votre dernier échange (tête-à-tête) ?

Y.O : Le jeudi qui a précédé son voyage (il a quitté Ouaga dimanche), il m’a appelé dan son bureau. Quand je suis arrivé, il m’a dit qu’il m’appelait pour me donner des conseils. Il m’a d’abord demandé si j’ai été décoré l’an passé. J’ai dit non. Il m’a décerné une médaille en disant : tu fais partie des jeunes que j’ai adoptés, je ne connais ni ton papa, ni ta maman. Pour dire au passage qu’il fait partie des gens qui ne regardent pas l’affiliation, les affinités pour récompenser.

Il ne me connaissait pas, il dit qu’il m’a vu dans des actions sur le terrain et qu’il voudrait que je porte la voix du parti sur le podium (Yacouba Ouédraogo était le maître de cérémonie aux meetings régionaux de campagne de novembre 2015, ndlr). Je n’ai jamais fait de formation de ce que j’ai fait pendant la campagne. J’ai connu de toutes les couleurs, mais c’est cela aussi la politique.
Il me disait que la vie n’est pas facile, fais attention, etc. Pour revenir au sujet de l’échange, il m’a dit ce jour que lui, Salifou Diallo, est fatigué et qu’il avait besoin maintenant de se reposer. Il a poursuivi encore en disant que je dois continuer à me battre, à toujours rester loyal, fidèle et engagé auprès du président du Faso…

Lefaso.net : … ses propos vous ont-ils parus atypiques ?

Y.O : J’étais surpris, parce que je ne vois pas pourquoi ce genre de propos. Mais, je n’imaginais pas ce scénario. Il a continué ses propos en me disant que le chemin est long, mais que nous allons y arriver, que le parti appartient à la jeunesse et l’avenir du Burkina, c’est la jeunesse. Il m’a aussi dit qu’il m’a fait des promesses, qu’à son retour du voyage, il les tiendra. Puis, il s’est arrêté à un moment.

C’est là que je lui ai dit que je suis très fier de lui et à chaque fois que je me suis retrouvé auprès de lui, j’ai beaucoup appris, que je souhaiterais que Dieu lui donne la force nécessaire de toujours poursuivre. C’est là qu’il m’a dit : ‘’Yacouba, je t’ai dit que Salifou Diallo est fatigué ; tous ces bruits politiques, ces mesquineries, je veux juste trouver un endroit pour me reposer et vous laisser continuer’’.

Sur place, en toute sincérité, je n’ai pas fait de lien ; parce que j’imaginais tout sauf cette disparition. On s’est quitté et le dimanche, on l’a accompagné, avec tout son cabinet. Je l’ai appelé quelques jours après, puis après son opération et il m’a dit que tout s’est bien. Quand il y a eu la grève des transporteurs routiers, je l’ai appelé et lui ai donné l’information et il m’a dit que le président va trouver la solution.

Après ça, il y a eu l’attaque du café Aziz Istanbul, je l’ai appelé très tôt le matin et il m’a dit qu’avec la situation, il allait écourter son séjour. Vendredi, je l’ai eu et il m’a dit qu’il rentre samedi à 19 h et que de passer à la maison dimanche pour qu’on se voit. Dimanche à 4 h du matin, j’ai reçu un appel d’une sœur à la présidence du Faso pour m’annoncer le décès de Salifou Diallo. Je vous assure que j’ai reçu l’information comme un coup de massue. Et jusqu’à présent, je refuse de dire que l’homme n’est pas avec nous.

Lefaso.net : Avec cette disparition, beaucoup de choses se disent sur la vie du parti. Quel est le mot d’ordre aujourd’hui au MPP ?

Y.O : C’est aussi de mettre en œuvre ce qu’il nous a légués comme patrimoine. Chaque peuple crée ses grands hommes et Salifou Diallo fait partie de cette catégorie d’hommes. Il a appris à la jeunesse du MPP, la combattivité, l’endurance, le don de soi. Il a appris à la jeunesse du MPP à se défaire de la délation et de la mendicité. Salifou Diallo nous a amenés à cotiser pour le parti, à prendre des initiatives pour le pays.

Il était l’homme politique qui ne regardait pas ses intérêts politiques personnels. Il a toujours dit que tout ce qu’il veut, est que Roch Kaboré réussisse son mandat pour le bonheur du Burkina Faso et qu’il soit réélu. Il rappelait que c’est cela qui les a amenés à quitter à Blaise Compaoré, parce qu’il sentait que le bateau partait tout droit au mur ; voilà pourquoi ils l’ont quitté pour donner un sens à la lutte.

Avant cela, le premier échange que j’ai eu avec lui, c’était chez lui, lors d’une rencontre avec les ressortissants du Yatenga. Quand la parole a été donnée à l’assistance, je suis intervenu et lui ai dit qu’on était le premier à être engagé et qu’on voulait savoir si réellement leurs propos étaient proportionnels à leur engagement (parlant du trio, Roch, Salif et Simon, ndlr). Ce d’autant qu’on ne voulait plus les politiques qui allaient promettre, utiliser les jeunes pour certains combats et ne rien respecter de leurs engagements vis-à-vis de la jeunesse.

Bien-sûr, il a répondu vaguement avec un certain nombre de questions. Mais, après la rencontre, quand je partais, il m’a fait appeler pour échanger en tête-à-tête (je rappelle qu’en ce moment, le MPP n’était pas encore créé, c’était la démission et on profilait la création du parti). Il m’a dit que nous n’avons pas les mêmes forces que vous (la jeunesse, ndlr), mais nous allons mettre notre expérience et notre intelligence à votre service. Il a dit qu’ils ont certes contribué à fabriquer un monstre, Blaise Compaoré, qu’il va falloir chasser pour le bien du peuple burkinabè.

Il dit également que si nous ne nous assumons pas, nos enfants resterons des esclaves dans ce pays ; parce que Blaise Compaoré et sa famille vont instaurer la dictature et le peuple va rester à jamais dans l’oppression. Au regard du comportement général, je pense donc que Salifou Diallo a laissé des « Salifions » qui, ensemble, peuvent être plus forts que lui, qui peuvent faire triompher la victoire pour Roch Kaboré.

Lefaso.net : Vous faites, là, référence aux défis électoraux qui se profilent à l’horizon !

Y.O : 2020 est une date, et je vous donne la garantie que ce sera un coup K.O. Le président Kaboré est un grand homme de vision, qui a déjà réalisé de grands chantiers et qui en a lancés pour le peuple burkinabè. Il n’y a pas de raison qu’il ne soit pas réélu en 2020 à un quart de tour. Ensemble, c’est possible. C’est vrai, Salifou Diallo est parti, mais on se rend compte qu’il y a de grands hommes derrière. Simon Compaoré fait un travail formidable de resserrement des rangs autour du président Roch Kaboré.

A l’Assemblée nationale, on a aussi un jeune dynamique (Bala Alassane Sakandé, président de l’Assemblée nationale, ndlr), qui est venu aussi avec son style pour conduire le navire. Au sein même du MPP, chaque cadre, chaque militant a compris que tout de suite, il faut se mettre ensemble. Les gens confondent souvent diversité politique et division. Non ! On peut ne pas s’entendre sur un sujet, mais cela ne fait pas de nous, des ennemis politiques.

Lefaso.net : Avez-vous réellement l’impression que cet esprit que Salifou Diallo a voulu promouvoir est approprié, tant au sein du MPP que dans la classe politique nationale ?

Y.O : J’ai échangé avec des opposants (de vrais opposants), qui accusaient Salifou Diallo de les avoir malmenés, entre temps, pour donner à Blaise Compaoré. Mais, ces opposants m’ont dit qu’au début, ils ne comprenaient pas Salifou Diallo. Le jeu politique n’est que des tactiques et des stratégies, comme en match de football. Si tu laisses ton adversaire prendre l’avance sur toi, tu ne peux pas le maîtriser. Et Salifou Diallo était en contact avec tous les opposants, rouge ou noir, parce qu’ils savaient qu’un jour, il pouvait avoir besoin de chacun d’eux.

C’est cet esprit qui lui permettait de défaire les pions et d’être informés à tous les niveaux, et en temps réel. Il a compris que c’est la faiblesse de l’autre qui fait ta force. En tout cas, cet esprit est approprié au sein du MPP ; on fait des guéguerres de positionnement (ce qui est normal), mais dès que l’intérêt du parti est en jeu, il y a tout de suite une solidarité, une mobilisation autour des idéaux et valeurs du parti (parce que, si ça se gâte, ce sera gâté pour tout le monde).

Donc, les gens ont compris la leçon. Il l’a dit, le parti n’a pas d’argent, il faut un sacrifice de la part de chacun ; c’est cela qui a aussi fait la force du MPP qui lui a permis de sortir aujourd’hui victorieux. Vous vous souviendrez que la jeunesse du MPP a cotisé pour payer la caution du candidat du parti, Roch Kaboré ! Et nous allons encore le faire en 2020. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, vous ne verrez pas également un milliardaire que le pouvoir Roch Kaboré a fait ; chacun travaille, on est là pour servir le pays, nous sommes socialistes.

Quand tu regardes la simplicité du président du Faso, de Simon Compaoré et des cadres du MPP, tu te rends compte qu’il y a un esprit qui est cultivé et promu. Je me rappelle notre dernier BPN (Bureau politique national, ndlr), le 25 octobre 2014, Salifou Diallo est arrivé en retard (je pense qu’il revenait d’un voyage et de l’aéroport, il a continué à la rencontre) ; il a dit ce jour que de toute l’histoire du Burkina Faso, personne ne s’est foutu des Burkinabè comme Blaise Compaoré.
Que c’est au moment le peuple lui dit de ne pas modifier la Constitution (parce qu’il a déjà fait 27 ans au pouvoir), qu’il veut se donner le privilège de se faire élire trois fois successivement (la modification qui allait intervenir lui donnait cette possibilité). Il dit que nul ne peut faire reculer un peuple en quête de liberté et que nous allons donner une leçon politique à ce monsieur.

Ce jour-là, la salle était à moitié vide (pour vous dire que beaucoup de gens n’y croyaient pas). Et il a ajouté que l’avenir du Burkina se joue dans ces trois jours : le 28 octobre (grande marche de l’opposition), le 29 octobre (la marche des syndicats) et le 30 octobre 2014 qui était le jour du vote. On lisait sur son visage, cette volonté de découdre avec le régime.

Quand on est sorti, la jeunesse du parti a dit qu’elle ne va pas s’arrêter en chemin et c’est ce qui nous a poussés à organiser la caravane pour aller chanter l’hymne national devant la cour de chaque député du régime, pour leur dire de ne pas modifier l’article 37. Cette image a été trafiquée par un certain nombre d’organisations de la société civile, comme si ce sont elles qui avaient l’organisé.
Non, c’est la jeunesse du MPP qui était devant ; c’était une caravane pacifique, on n’a pas insulté, on n’a pas jeté de pierres, on est allé simplement dire aux députés de ne pas toucher à l’article 37. On l’a fait, sans un copeck. Le simple nom de Salifou Diallo mobilisait du monde.

Lefaso.net : Quel est le projet qui tenait à cœur Salifou Diallo pour la jeunesse burkinabè ?

Y.O : Il voulait que chaque jeune du Burkina ait quelque chose à faire ; une occupation. Il voulait œuvrer pour une jeunesse de combattivité au Burkina. Il voulait également que les jeunes et les femmes soient les grands décideurs au sein du parti. Mais, je pense que ses idées sont comprises, parce que même après son départ, le président du Faso a donné un signal fort en faisant venir assez de jeunes dans le gouvernement. Il voulait faire des élites au sein de la jeunesse du MPP, il voulait le faire au sein de la jeunesse burkinabè.

C’est pour toutes ces raisons que je suis en train de lancer un concept pour célébrer les valeurs de leur vivant, pas après leur disparition. Nous avons la chance aujourd’hui de célébrer Roch Kaboré de son vivant, nous avons la chance aujourd’hui de célébrer Simon Compaoré…, mais personne n’en parle.
Non ! Il faut dire ce que l’homme est, de son vivant, l’emmener à être satisfait de ses actions pour que la génération future tire profil. Notre conviction étant de transformer le Burkina. Que l’enfant du pauvre soit soigné sans que sa mère ou son père ne verse des larmes. Qu’aucune femme au Burkina ne meure par accouchement et que tout Burkinabè puisse assurer au moins les deux repas par jour. Les hommes passent, la nation demeure.

Il ne faut pas que, lorsqu’on regarde nos enfants, on se pose des questions parce que l’avenir est sombre. C’est ce qui nous amène à nous battre. Autre point important qui prouve que la jeunesse a appris beaucoup de lui, autrefois, on voyait des jeunes qui passaient de bureau en bureau pour quémander, faire les courbettes. Aujourd’hui, au sein du MPP, tu ne verras pas un jeune le faire ; s’il vient te voir, c’est avec un projet. Contrairement donc à ce que les gens disent, le MPP a tiré leçons de la disparition de Salifou Diallo et est resté débout. Le MPP a été fort, il est fort et il restera fort.

Lefaso.net : A vous le mot de fin !

Y.O : J’implore le Tout Puissant de l’accepter au Paradis, de bénir ce qu’il a laissé, de donner les forces nécessaires à ses protégés pour poursuivre son combat pour un Burkina meilleur. Qu’Allah continue de fortifier le cœur de ses compagnons ; Roch Kaboré qu’il appelait « mon frère », Simon Compaoré « le kôrô » (grand-frère en Malinké, ndlr) pour le développement du Burkina Faso et le bien-être du peuple. Je voudrais, par la même occasion, si j’ai fauté (parce que la vie de chaque homme est ainsi faite, une minute de contact avec une personne est assez suffisante pour l’offenser), lui demander de me pardonner.

Qu’il continue de nous bénir car, le chemin est long, parsemé d’embûches, mais nous allons y arriver ; parce qu’il nous a appris à faire face, et nous allons faire face. Il y a la génération de Sankara (Thomas), nous, nous sommes la génération de Salifou Diallo. Nous sommes aguerris et nous allons faire le combat. Le président Roch Kaboré peut être tranquille car, les sentinelles sont là pour veiller à la bonne marche des choses, veiller sur la maison commune.

Entretien réalisé par Oumar L. Ouédraogo
(oumarpro226@gmail.com)
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