Au Burkina Faso, le droit à l’image semble de plus en plus bafoué avec le développement des Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Les réseaux sociaux en sont un exemple palpable. Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, tombe par moments dans le jeu des internautes…
De nos jours, il n’est pas rare de voir des clichés dont on ignore les origines sur Internet. Des fois, on se pose la question de savoir si réellement les concernés ont donné leur accord. Pour la plupart des cas, ce sont des images accompagnées de commentaires tendant à dénigrer la personne photographiée.
Lorsqu’il s’agit d’un cercle restreint d’amis ou d’un organe de presse spécialisé dans la satire, il est acceptable de faire passer certains clichés, surtout quand le contexte concorde avec le message véhiculé.
Au Burkina, certains internautes s’adonnent à ce jeu assez délicat. Prenons le cas des hommes politiques dont les images subissent la « chirurgie » selon l’actualité. Or, le droit à l’image voudrait que chaque individu ait un droit exclusif sur son image et l’utilisation qui en est faite. En d’autres termes, toute personne, célèbre ou non, a le droit de s’opposer à la captation, la fixation ou la diffusion de son image, sans son autorisation expresse et préalable.
De fois, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, n’échappe pas à ce délit. Il y a certaines de ses photos officielles qui sont retouchées à des fins humoristiques, mais qui tendent au dénigrement. Voir une image modifiée d’un président du Faso en exercice est un fait qui ne date que de nos jours.
Au-delà de toute appartenance politique, le président du Faso mérite le respect de tout citoyen, en sa qualité de garant de l’intégrité du territoire. Même s’il arrive qu’on ne partage pas sa prise de position, il existe des voies et moyens légaux et légitimes pour exprimer son point de vue. Pour mémoire, le slogan de la campagne électorale du candidat Roch Marc Christian Kaboré était « Roch la solution ». Sur le réseau social Facebook, on pouvait voir une photo du président du Faso levant son verre, où il est écrit : « Est-ce ma faute si vous aviez réellement cru que j’étais la SOLUTION ??? Buvons notre champagne à votre naïveté. Ah Ah Ah !!! [sic] ». Le message véhiculé sur la photo témoigne d’un acte incivique. Pur et simple.
Autre fait aussi alarmant, c’est une photo du chef de l’Etat avec la star de la musique malienne, Sidiki Diabaté, assis dans un salon, qui est publiée dans un groupe sur Facebook. L’internaute publie l’image avec un commentaire disant ceci : « Les amis aidez-moi à savoir ce qui est posé devant notre cher S.E.R.M.C.K [sic] ». Sur la table, en face d’eux, on aperçoit un sac à main féminin, un cendrier avec un morceau de cigare, une boîte d’allumettes, trois téléphones portables, deux télécommandes et un verre.
Généralement, pour ce genre de publications, les commentaires vont bon train.
En ce qui concerne les photos du chef de l’Etat lors de ses sorties officielles à l’intérieur tout comme à l’extérieur du pays, il arrive des fois où ce sont ses proches collaborateurs qui les publient sur leurs propres pages. L’inconvénient de cette primeur d’information, c’est la possibilité offerte aux autres internautes de télécharger ces images et de s’en approprier pour la plupart des cas. En reprenant ces clichés, certains se livrent à des commentaires dont les préjugés se dégagent dès la première lecture.
Au regard de ces exemples cités ci-dessus, il y a lieu d’inviter les citoyens à plus de citoyenneté, car une image du président Roch Marc Christian Kaboré est le reflet du Burkina Faso dans sa globalité. Quant aux photos prises dans un cadre privé, il serait préférable de ne pas les exposer sur la toile, parce que lorsqu’elle y est, elle n’appartient plus à l’auteur. De nos jours, il existe plusieurs moyens de récupérer une image déjà postée sur internet.
Cryspin Laoundiki
LeFaso.net
