Actualités :: Ecole normale supérieure de Koudougou : L’Université de Koudougou ouvre ses (...)

Ouverte en 1995, l’Ecole normale supérieure de Koudougou (ENSK) a pour vocation la formation des encadreurs et formateurs du système éducatif burkinabè. En cette fin d’année académique, une équipe de la rédaction de Sidwaya s’est entretenue avec son actuel locataire. M. Bila Gérard Segda a dans un langage sans détour dressé les réalités du temple du savoir qu’il dirige depuis deux années.

Sidwaya (S) : Monsieur le DG, nous sommes presqu’en fin d’année académique ; dites-nous en deux mots comment l’ENSK l’a vécue ?

Bila Gérard Segda (BGS) : l’ENSK a connu les mêmes procédures que les années précédentes à savoir l’organisation de la rentrée, l’accueil des stagiaires, l’élaboration des emplois du temps, la négociation des vacataires, le suivi chronologique des enseignements. Les examens pratiques se sont bien déroulés. Il en est de même pour la centaine de soutenances qui ont été exécutées dans un délai de dix jours. Cependant, quelques cours se poursuivent dans certaines filières notamment chez les professeurs adjoints d’EPS dont une partie de la formation est administrée à l’INJEPS à Ouagadougou. Ces retards se justifient par la non disponibilité de certains vacataires au moment de leur programmation.

S : Peut-on donc admettre que cette année, tout s’est passé normalement à l’ENSK ?

BGS : Je peux dire oui. Tout s’est déroulé comme il se devait à l’ENSK.

S : Partout vous avez eu des difficultés avec les stagiaires puisque le bureau initial dirigé par Evariste Yago a été dissous.

BGS : Ce bureau a été dissous par qui ? Je ne suis ni de près, ni de loin impliqué dans les différends qui ont opposé les membres du bureau et qui se sont soldés par des lettre de démission de certains dont le délégué général. Comme ce n’est pas l’administration qui désigne les représentants, les stagiaires se sont auto-organisés et nous ont présenté un autre bureau piloté par Yago. Nous avons donc pris acte.
Parler de dissolution, c’est comme si des textes réglementaires avaient été appliqués par l’administration au vu d’une certaine situation. Je vous assure que ce n’est pas le cas

S : Quels types de relations entretenez-vous avec les stagiaires ?

BGS : D’une façon générale, nous avons de bonnes relations avec les stagiaires dans leur ensemble. Je discute avec eux par le truchement de leurs délégués sur leurs préoccupations majeures.

S : Cependant, les stagiaires soutiennent que vous êtes difficilement accessible.

BGS : Vous savez, on ne peut pas empêcher certains de dire ce qu’ils pensent. Ce qui est sûr, c’est qu’aucune demande d’audience n’a été refusée au bureau des stagiaires. Les audiences sont accordées en fonction de la disponibilité de l’administration. D’ailleurs en dehors d’une seule fois où ils ont dû attendre près d’une semaine avant d’être reçus, les audiences leur ont toujours été accordées dans un délai de moins de 72h. De toutes les façons, les préoccupations soulevées ont toujours été dans leur grande majorité portées à satisfaction.

S : Selon eux également des correspondances à vous adressées sont restées sans suite.

BGS : Il n’y a pas eu de correspondance qui n’ait pas eu de suite. J’ai reçu à l’occasion de la présentation des veux de nouvel an une kyrielle de doléances dont beaucoup ont au fil de l’année vu leur satisfaction. J’en atteste la montée des couleurs nationales, l’enseignement des TIC pour certaines filières, l’installation de cybers etc.

S : Il semble que les stagiaires directs CAPES/CAPET ont protesté contre la non disponibilité du cumul de trois mois de présalaires, Qu’en est-il réellement ?

BGS : En ce qui concerne le cumul des présalaires, j’ai été clair. En tant que préfonctionnaires, il est difficile de cumuler trois mois de salaires pour eux, avant d’aller en vacances. De plus, les modalités de déblocage du budget ne nous permettent pas de payer trois mois d’affilée de salaires. Notre bonne volonté dans le traitement salarial des stagiaires s’est traduite par les efforts que nous avons déployés pour que les présalaires de janvier, février, mars et avril soit régulièrement payés au 25 du mois alors que le déblocage n’est intervenu qu’en mai. Ceci parce que nous sommes conscients que les retards des payements nuiront à la qualité de la formation. Présentement, nous nous préoccupons de la paye des 95% des enseignants qui sont des vacataires depuis octobre sans percevoir un seul sou afin de conserver la bonne collaboration et avoir leur confiance pour les années à venir.

S : Les stagiaires du MEBA (IP-CPI-IEPD) se disent être victimes d’une discrimination de la part de l’administration. Ils évoquent la non prise en charge de leur stage et de leur rapport.

BGS (étonnement) : Je pense que ce sont des jugements personnels et sans fondement. Les stagiaires du MEBA sont traités suivant les mêmes conditions de l’ECAP d’où ils ont été transférés à l’ENSP. Par conséquent, il n’y a pas de discrimination. D’ailleurs la prise en charge des stages dans certaines filières n’est qu’une mesure transitoire en attendant que certaines conditions s’y prêtent sur place à Koudougou. A partir de ce moment, ceux qui voudraient effectuer leur stage ailleurs le feront à leurs propres frais. Les stagiaires IEPD sont d’ailleurs de ceux-là qui ont reçu la formation en TIC. Donc il n’y a aucune discrimination.

S : Monsieur le DG, est -il facile de gérer un établisssement comme l’ENSK ?

BGS (rires) ! Il n’est jamais facile de gérer surtout une structure éducative de la taille de l’ENSK. Car c’est un milieu très sensible, très remuant où les idées se foisonnent et la collégialité, la franche collaboration et une définition claire des objectifs et des missions règnent au sein de l’équipe . C’est le cas à l’ENSK où nous accomplissons les tâches qui passent inéluctablement par une éducation efficiente.

S : Vous avez célébré les 72 h de l’ENSK. Quels objectifs poursuivez vous par ces manifestations ?

BGS : En toute sincérité, c’est une initiative des stagiaires que nous avons trouvée louable et que nous avons acccompagnée. Ces manifestions favorisent le frottement social, une vie culturelle et sportive et ouvre l’ENSK au milieu.

S : Le Ministre Laya Sawadogo ne manque pas d’occasion pour rassurer le public de l’ouverture de l’Université de Koudougou la rentrée prochaine. Est-ce que des actions concrètes sur le terrain corroborent de telles déclaration ?

BGS : La rentrée académique est pour bientôt et vous constaterez l’effectivité de l’ouverture de l’Université comme l’a dit M. le ministre.

Le ministre nous a commandé dans ce sens des travaux pour que tout se passe en toute quiétude et dans de bonnes conditions. C’est ainsi qu’une commission technique a travaillé à l’identification des sites hôteliers, d’immeubles et de maisons individuelles qui seront transformés en restaurants et cités universitaires, bâtiments administratifs, salles de jeux et de lecture . De plus, certains privés ont proposé la construction de plans architecturaux proches de l’Université. Plusieurs types de budgets ont été conçus en prenant en compte plusieurs cas de figures selon les moyens dont disposera l’Université. A cela s’ajoutent la construction des amphis en cours, la réalisation d’infrastructures sportives, l’ouverture d’un site WEB etc.

S : Monsieur le DG, avez vous un message à l’endroit des stagiaires et du public ?

BGS : Je félicite tout d’abord l’ensemble des stagiaires pour la formation qu’ils ont courageusement suivie. J’invite ceux qui malheureusement devraient redoubler à ne pas sombrer dans le découragement. Quant aux CAPES/CAPET qui n’avaient pas compris la position de l’administration, ils doivent s’aviser que quand on embrasse la vie professionnelle qui commence par l’école de formation, la situation ne peut être guère pareille qu’étant dans un système de formation d’ordre général. Les lourdes responsabilités que leur confie l’Etat commandent un certain nombre de changement dans leurs comportements.

Aux populations de Koudougou, je demande de réserver un accueil paternel aux futurs étudiants qui viendront apprendre pour servir la nation entière plus tard.

La plupart d’entre eux étant sans bourse, ni personnes ressources à Koudougou, je prie les Koudougoulais de fixer raisonnablement les coûts des prestations dont ils vont bénéficier. Car la qualité de leur formation dépendra des conditions socioéconomiques qui affecteront leur séjour.

Ce sera la contribution salutaire des Koudougoulais à l’installation de l’Université dont ils doivent s’en réjouir.

Interview réalisée par : François KABORE
Zackaria BAKOUAN
Sidwaya

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