Actualités :: Police municipale de Ouagadougou : Les agents exigent le départ du directeur (...)

Les agents de la Direction générale de la police municipale de Ouagadougou observent, depuis le mardi 5 juin 2018, dans leur caserne située au quartier Patte-d’oie, un mouvement d’humeur. Ils exigent le rehaussement du niveau de recrutement et le « départ non-négociable » de leur directeur général qui, selon eux, constitue le blocus à leur processus de négociation avec la mairie centrale.

Dans la cour de la Direction générale de la police municipale, les jours passent et se ressemblent. En effet, le mardi 5 juin, le Directeur général (DG), Sylvestre N’Do, et ses gradés n’ont pas pu accéder à leurs bureaux, suite au mouvement d’humeur que les agents ont observé. L’ambiance était la même à notre arrivée dans la matinée du mercredi 6 juin 2018. Des groupuscules d’agents assis et debout de l’entrée jusque dans la cour.
Arrivé, nous avons décliné notre identité au premier agent que nous avons rencontré. Ce dernier nous a conduit à un autre qui, aussitôt, nous a fait savoir que les policiers ne comptaient pas parler à la presse aujourd’hui. « Revenez peut-être demain », nous a-t-il dit, tout en rebroussant chemin.

Après une attente d’environ 30 minutes à la cafétéria du service, nous avons décidé de rentrer. À la sortie, nous avons pu accoster Pierre Zouri, un des agents, qui a décidé de nous parler. Il a commencé par nous faire un bref compte-rendu de la crise. « Hier à 16h, lorsque le maire de la ville de Ouagadougou, Armand Béouindé, nous a reçus, il a commencé d’abord par des intimidations et des menaces. Il nous a fait comprendre que ce n’est pas nous qui avons nommé le DG, donc nous ne sommes pas en mesure de lui dire de partir. Lui, il nomme qui il veut ! », nous a-t-il confié.
Poursuivant, il a indiqué que le maire leur a fait comprendre que la lutte qu’ils mènent est illégale. « À cela, nous lui avons dit clairement (…) que nous ne sommes pas en grève. On a manifesté dans notre caserne, on n’est pas sur la voie publique », a-t-il ajouté.

Négociation toujours en cours ?

À la question de savoir l’état actuel des négociations, Pierre Zouri a répondu automatiquement que « ce sont eux qui suspendent les négociations ». « En ce qui concerne la plateforme revendicative, le maire de la ville nous dit qu’il a mis en place un comité dont il fait partie, afin de résoudre le problème de la police municipale », nous explique t-il. Mais pourquoi les choses ont dégénéré ? « Nous avons fait plusieurs rencontres mais il n’y avait pas de progrès dans le processus. Nous avons appris que c’est notre DG qui partait bloquer l’affaire. C’est ainsi que nous lui avons adressé une note pour lui rappeler que son discours de prise de fonction est différent de ce qu’il nous fait actuellement. S’il reconnaît réellement que c’est lui le blocus de notre négociation, c’est mieux qu’il rende le tablier et que quelqu’un d’autre vienne prendre le travail », a-t-il expliqué.

Les agents ont fait l’ampliation de la note adressée au DG de la Police municipale au maire de la ville de Ouagadougou. « Le maire a pris la copie de la note et nous a dit que nous avons manqué de respect à notre DG, donc tout ce qui avait été entrepris comme plaidoyer est annulé », précise M. Zouri, qui ajoute que le maire Armand Béouindé a demandé aux policiers d’écrire « une lettre de demande de pardon pour qu’il mette en place un autre comité de gestion de crise ». C’est une requête amère pour les agents. « Nous n’allons jamais faire cela, car on n’a offensé personne. Le DG lui-même nous a dit, lors du rassemblement de lundi dernier, que nous ne lui avons pas manqué de respect », a-t-il contesté.

La division

« Le DG en est à l’origine de la division. Et cela, nous l’avons dit devant le maire et ses différents directeurs », a-t-il ajouté.
« Il a fait proclamer un faux concours l’année dernière, qui a causé la division de la police municipale ». En effet, selon Pierre Zouri, l’actuel DG était le directeur de la coordination, et à ce titre, il n’était pas habilité à organiser un concours. « Mais comme il a vu que c’était du faux, il a trouvé le ministre afin qu’il signe la date du déroulement du concours. Lorsque nous l’avons rencontré dans son bureau, il a avoué son tort et il a demandé pardon », a-t-il relaté.
« Maintenant qu’il a divisé la cour, qu’est-ce qu’il faut faire ? On n’a plus besoin de lui », déclare Pierre Zouri.

Les revendications

À en croire M. Zouri, les deux points primordiaux de la lutte sont le rehaussement du niveau de recrutement des policiers municipaux et le départ de leur DG. « Le départ du DG est non-négociable ! », martèle-t-il.
Pourquoi vouloir rehausser le niveau de recrutement ? « Vous savez, Ouagadougou n’est pas une petite ville. On a affaire à toutes sortes de personnes : des ambassadeurs, des ministres, des députés, des journalistes, etc. Supposons que je n’aie pas un bon niveau, que je n’arrive pas à bien m’exprimer face aux journalistes et je suis censé leur donner de l’information. Quelle image ils auront de moi ? », justifie-t-il.

« Autre aspect, ils ont dit que nous sommes des corps paramilitaires. Nous voulons être traités comme les autres corps paramilitaires dont le niveau de recrutement est le Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et non le Certificat d’études primaires (CEP) », a-t-il enrichi.
Après cette conversation, nous lui avons demandé le contact du directeur général afin de recueillir sa version des faits, mais peine perdue. M. Zouri nous fait savoir qu’il ne l’a pas. « Si vous étiez venu un peu plus tôt, vous alliez le trouver », nous dit-il avec regret.

Cryspin Masneang Laoundiki
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