Actualités :: Situation nationale : « On va payer vos salaires. Mais je ne sais pas (...)

Le ministre de l’Économie, des Finances et du Développement et celui de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale étaient face à la presse dans la matinée de mardi 5 juin 2018, dans le cadre de la conférence de presse du gouvernement. Au menu de cette sortie : les mouvements de grèves et la conférence nationale sur la réforme du système de rémunération des agents de l’Etat.

« Il n’y a pas de gouvernement qui a autant concédé aux syndicats que celui auquel nous avons la chance de faire partie, durant ces deux dernières années », foi du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou (modérateur de la conférence). Il relève, pour se justifier, qu’il y a des engagements qui ont été pris avant l’avènement du gouvernement actuel et d’autres qui ont été pris par cet exécutif. Selon le ministre, c’est à tout cela qu’il faut faire face aujourd’hui.

Sur la crise qui prévaut au ministère de l’Économie, des Finances et du Développement, Remis Fulgance Dandjinou a déclaré que « sur les sept points de la plateforme revendicative de la Coordination syndicale, cinq sont les ponts sur lesquels nous avons quasiment atteint des accords (…) ; un point est en cours de négociation avec l’Unité d’action syndicale et le dernier qui est celui du statut sécurisant a été reversé dans le cadre de cette grande conférence, en accord avec les différents acteurs ».

Ces cinq points qui ont « quasiment » fait objet d’accord ont-ils été assortis de procès-verbal ? À la question, le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Pr Seyni Ouédraogo, a noté qu’« il n’y a pas d’acte qui matérialise un accord entre la Coordination des syndicats (du ministère des Finances) et le gouvernement. Donc, formellement, il n’y a pas d’accord ». Le ministre souligne cependant qu’il y a des avancées.

La patronne des Finances, Rosine Coulibaly, est revenue sur les points de la plateforme revendicative de la Coordination syndicale de son département et, ce, après avoir soutenu que le dialogue a toujours existé entre les syndicats et le ministère (la direction du ministère de façon générale), en témoignent les réunions entre elle et les syndicats, entre les syndicats et le secrétaire général du ministère et entre les syndicats et les conseillers techniques du département. « Il y a eu une série de rencontres qui se sont tenues les 28, 29 et 30 mars 2018, puis le 24 avril 2018 et le 18 mai 2018 », a-t-elle rappelé avant dire que le principe du gouvernement, dans le cadre du dialogue, est la question de la « responsabilité réciproque ».

« Il faut que chacun assume ses responsabilités. Que chacun écoute, qu’on ne fasse pas de la démagogie », a appelé le ministre Rosine Coulibaly, relevant au passage que les statistiques sont assez révélatrices : « 50% de nos recettes fiscales sont utilisées seulement pour payer les salaires ».

Pour Rosine Coulibaly, dans cette quête de justice sociale, il ne s’agit pas de remettre en cause des avantages, mais plutôt de faire le choix entre « donner de l’eau potable à tout le monde et servir du champagne à quelques-uns ».

« Jusqu’à présent, on va payer vos salaires. Mais je ne sais pas jusqu’à quand. C’est aussi vrai de le dire, parce que lorsque les administrations fiscales ne travaillent pas, c’est difficile… », a averti Rosine Coulibaly, qui dit être disposée au dialogue, tout en appelant les uns et les autres à s’engager sur cette voie.

« Il faut privilégier les échanges constructifs, ne pas avoir de position figée qui n’évolue pas ; parce que lorsqu’on voit la situation, je pense qu’elle est très préoccupante », a confié Rosine Coulibaly, qui exprime également sa reconnaissance au médiateur du Faso pour son initiative de concilier les parties et dont elle dit espérer un bon aboutissement.

Lire aussi : Réforme du système de rémunérations : Syndicats et gouvernement sauront-ils faire preuve de bonne foi ?

Sur la présence des forces de l’ordre devant le ministère, elle a justifié : « Autant on a le droit de faire grève, autant les autres ont le droit de travailler. Le dispositif sécuritaire vise à permettre à ceux qui veulent travailler de le faire. Nous assistons actuellement, sur les réseaux sociaux et dans certaines rencontres, à du terrorisme intellectuel (pour ne pas dire du terrorisme tout court) qui fait que certains sont obligés de demander à travailler depuis la maison, car ils ont peur. Le dispositif vise donc à les rassurer ».

Egalement interrogée sur comment elle perçoit son avenir au sein du ministère (référence faite au durcissement des mouvements d’humeur, avec en sus ces voix qui s’élèvent pour demander sa démission), Rosine Coulibaly a martelé, et sans commentaires : « J’ai un passé et j’aurai un avenir. Comme l’a écrit John Jerry Rawlings (ex-président ghanéen, ndlr) dans le livre ‘‘La vie après le palais’’, il y a une vie après le pouvoir ».

Bonne prédisposition à la conférence sur le système de rémunération

Le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, Pr Seyni Ouédraogo, s’est focalisé sur la conférence nationale sur la réforme du système de rémunération. Selon le ministre, cette conférence qui se tiendra du 12 au 14 juin 2018 n’est qu’une étape du processus de réforme du système de rémunération. Elle devra permettre de résoudre les questions qui se posent à l’ensemble de la Fonction publique et, ce, en prenant en compte tous les autres aspects et tous les acteurs. Pr Ouédraogo s’est également réjoui des contributions des syndicats (au document de base, ndlr), en regroupements ou de façon individuelle. Ce qui assure une bonne prédisposition à la participation, a-t-il poursuivi. À en croire le ministre, les contributions sont tellement importantes que la liste de participation est en train d’être revue à la hausse.

A lire aussi : Bras de fer syndicats des Finances/gouvernement : Que peut bien cacher cette rigidité des positions ?

Sur la question des « droits acquis », et s’appuyant sur le droit administratif, Pr Seyni Ouédraogo souligne qu’« un agent public ne peut pas se prévaloir du maintien de ses droits acquis » (théorie de Gaston Jèze, professeur de droit public français, président de l’Institut de droit international, fondateur et directeur de la Revue de science et de législation financière). L’Etat est néanmoins obligé de tenir compte du climat social, précise-t-il. D’où la recherche permanente de compromis.

En ce qui concerne les mouvements dans les départements ministériels, le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale rassure également que le dialogue est en cours avec les responsables des départements concernés.

O.L
Lefaso.net

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